Forum SF
  Critiques
  Critiques BD
  A propos du site
  L'Atelier
  Remue-méninges
    Le bistrot
    Annonces (une dédicace ? vous venez de publier un livre ?)
Pseudo :
Passe :
  Pas encore enregistré ?
  Mot de passe oublié ?
29 visiteurs actuellement
  Les forums de Culture SF
Gui

Inscrit le :
10/08/2006
46 critiques
2910 messages
Consulter le profil de Gui
Envoyer un message privé à Gui

Rendez-vous avec Rama

Arthur Clarke


Rendez-vous avec Rama
Traduction : Didier Pemerle
Illustration : Christopher Foss
Titre original : Rendez-vous with Rama
Première parution : 1973

 Pour la présente édition :

Editeur : J'ai lu
Collection : Science-fiction
Date de parution : 1er trimestre 1980
ISBN : 2-277-21047-1

Ce livre est noté   (4/5 pour 3 évaluations)


J'ai lu ce livre et je souhaite donner mon avis
La critique du livre
Lire l'avis des internautes (7 réponses)

Au début du XXIIème siècle, un objet spatial aux dimensions imposantes attire l'attention des astronomes : de forme parfaitement cylindrique, il se déplace au tiers de la vitesse de la lumière et semble tout à fait artificiel. Baptisé Rama, on se dépêche d'y faire parvenir un vaisseau d'exploration pour examiner de plus près ce qui a tout l'air d'être le premier contact avec une civilisation extraterrestre... Mais quand les explorateurs parviennent à se frayer un chemin à l'intérieur, la curiosité laisse place à l'effarement, car l'artefact abrite en fait un véritable monde en miniature : partout à perte de vue s'étalent des mers, se dressent des montagnes, s'entrecroisent des routes au sein de villes... Tout y semble issu d'une technologie prodigieusement avancée mais aussi vieux de millions d'années. Les explorateurs se lancent à la découverte de Rama en quête de réponses à leurs innombrables questions...

Techniquement, Rama est ce qu’on appelle un BDO – pour Big Dumb Object – c’est-à-dire une construction le plus souvent d’origine extraterrestre, de taille pour le moins colossale et dont on ignore la provenance comme la fonction concrète – pour autant que celle-ci soit compréhensible par l’intelligence des êtres humains ; intelligence toujours plus ou moins limitée de par l’immensité de l’univers et le nombre incalculable de formes de vies qu’il renferme, et dont certaines sont très probablement bien plus anciennes que nous (c’est-à-dire bien plus avancées sur le plan techno-scientifique).

D’où l’adjectif « dumb » – qui signifie « stupide » en anglais – même si ce n’est pas tant l’artefact lui-même qui est idiot, mais juste le manque de discernement des explorateurs qui le fait paraître tel. En fait, le BDO ne fait que renvoyer celui qui le découvre aux limites de sa propre intelligence – ce qui est souvent assez difficile à encaisser… D’abord pour une simple question d’amour propre, ensuite pour des raisons plus obscures, dans tous les sens du terme : parce que le BDO implique l’existence de ses constructeurs qui, d’une part représentent peut-être une menace, et d’autre part possèdent vraisemblablement un niveau technique – c’est-à-dire une puissance – supérieur au nôtre ; et dans l’hypothèse où ces gens nous seraient hostiles…

Mais ce n’est pas l’esprit qui sous-tend l’atmosphère de ce roman, car ici l’intrigue en reste au stade de la découverte, de l’exploration, de l’émerveillement. Presque de l’émotion pourrais-je dire. Les explorateurs y sont présentés – de manière volontaire ou non – comme des enfants qui découvrent peu à peu le monde des adultes – du reste un thème typique de l’œuvre d’Arthur

Clarke

qui voyait dans la conquête de l’espace l’occasion pour l’Humanité de sortir de son berceau. Pour le coup, ce sont les étoiles qui se sont invitées dans le berceau, et bien sûr elles dépassent l’entendement humain. Ici, l’Homme est confronté à la vastitude de l’inconnu et autant de données nouvelles précipitent bien évidemment des questions – signe d’intelligence.

Mais si les chercheurs et les savants qui font partie de cette expédition d’exploration n’ont que très peu de difficultés à comprendre les divers événements qui secouent l’intérieur de l’artefact colossal, les raisons derrière l’aménagement de celui-ci persistent à leur échapper. Ce n’est jamais que le problème de fond de la science, qui est tout à fait capable de répondre aux questions de l’ordre du « comment » (l’aspect physique des choses) mais jamais à celles qui se penchent sur le « pourquoi » (les raisons intrinsèques derrière l’état de ces choses) : en d’autres termes, s’ils parviennent à saisir les raisons – techniques – pour lesquelles Rama a été bâti de cette manière, ils s’avèrent incapables de comprendre dans quel but il a été construit…

C’est la mentalité de ses concepteurs qui leur échappe, c’est-à-dire leur culture, leur processus de pensée : en un mot comme en cent, leur psychologie. Ou quelque chose de cet ordre-là. Si nous savons pourquoi les pharaons ont construit des pyramides, c’est parce que nous y avons trouvé les dépouilles de leurs souverains ; c’était leur mausolée. Dans le cas de Rama, rien n’a pu être découvert qui permet de mesurer la portée réelle d’une telle construction. Pour cette raison, Rendez-vous avec Rama appartient bien au courant classique de la science-fiction en dépit de sa date de parution, car à aucun moment l’auteur explore l’aspect « humain » de l’artefact, c’est-à-dire ce qu’il implique réellement pour ses constructeurs, ce qu’il représente.

Voilà pourquoi l’intrigue se résume peu ou prou au résumé ci-dessus en italique. Il aurait cependant été impossible de faire de ce roman une nouvelle, ou même une novella. Rama est bien trop grand pour ça. Du coup, l’histoire est lente, contemplative, poétique sous certains aspects. Mais il ne s’y passe rien – ou si peu. De nos jours, on en tirerait peut-être un thriller spatial, mais entre l’époque de son écriture et son auteur, ce livre pouvait difficilement être autre chose que ce qu’il est…

Classique du genre depuis bientôt 40 ans, Rendez-vous avec Rama accuse donc son âge – surtout après 30 ans de développement exponentiel des technologies d’effets spéciaux. Il reste néanmoins un livre devenu emblématique et dont l’orientation hard science de son récit ravira tous ceux parmi vous qui se préoccupent d'exactitude technique.

Récompenses :

- British Science Fiction & Nebula, catégorie roman, en 1973
- Memorial John W. Campbell, Jr., sans catégorie, en 1974
- Hugo, Jupiter & Locus, catégorie roman, en 1974

Adaptations :

- au cinéma : le projet de David Fincher, qui devait être produit par Revelations Entertainement, la société de Morgan Freeman, pour une sortie prévue l’an dernier, en 2009, s’est trouvé compromis par un accident de la route de son producteur et donne toutes les apparences d’être abandonné ; en 2001, Aaron Ross, étudiant à la Tisch School of Arts, a réalisé un court-métrage basé sur le roman.

- en jeu vidéo : en 1984, Rendezvous with Rama, un jeu d’aventure graphique conçu par Trillium (devenu plus tard Telarium) pour Macintosh, PC, Commodore 64 et Apple II ; en 1996, Rama, un jeu PC de type point ‘n’ click développé par Sierra dans le style de Myst et où Arthur C.

Clarke

lui-même sert de guide au joueur.

- à la radio : en mars 2009, BBC Radio 4 a diffusé une pièce en deux parties écrite par Mike Walker.

Notes :

Rama tel qu’il est décrit dans ce livre est l’archétype d’un projet d’habitat spatial développé pour la NASA par le Dr. Gerard K. O’Neill de l’université de Princeton : le lecteur curieux souhaitera peut-être se pencher sur son ouvrage The High Frontier: Human Colonies in Space, dont une ancienne édition fut traduite en français et publiée chez Robert Laffont en 1978 sous le titre Les villes de l’espace – Vers le peuplement, l’industrialisation et la production d’énergie dans l’espace ; à noter cependant que l’édition américaine a été rééditée en 2001 et considérablement augmentée sur le plan des toutes dernières technologies aérospatiales par les meilleurs experts américains sur le sujet (Collector’s Guide Publishing, 184 pages, ISBN : 978-1-896-52267-8).

Si trois autres romans font suite à celui-ci – tous écrits en collaboration avec Gentry B. Lee – le lecteur avisé évitera soigneusement de se pencher dessus sous peine de risquer une grosse déception…




En l'an 2130... un « objet » pénètre dans le système solaire et aussitôt les ordinateurs répondent : un cylindre, longueur : 30 km, vitesse : 100 000 km/h... Il sera baptisé Rama.

Le vaisseau spatial Endeavour part à sa rencontre, réussit à se poser sur lui et pour le commandant Norton et ses hommes l'accès de Rama se révèle étonnamment facile.

Un étonnement qui se change en stupeur, en effroi, quand ils pénètrent dans ses flancs : il y a là 4 000 km2 à explorer, un monde de structures, d'escaliers vertigineux, de routes. Un monde de silence et de non-vie... Où tout semble d'une haute technologie, intact et pourtant vieux de millions d'années !

Rama continue de fendre l'espace... Qui est aux commandes : un robot ? un esprit ?


Vous aimez ce livre ou cette critique ? Faites-en part à vos amis !   
  



Lire l'avis des internautes (7 réponses)

Peut-être aimerez-vous aussi ces livres du même auteur ?
3001, L'Odyssée finale   

3001, L'Odyssée finale

    

Arthur Clarke



Cette critique est signée Gui
Aucune réponse pour le moment...

Science-fiction

, fantastique, fantasy : Culture SF, toutes les littératures de l'imaginaire

© Culture SF 2003 / 2014 - Conception et réalisation : Aurélien Knockaert - Mise à jour : 08 juin 2014

nos autres sites : APIE People : rencontres surdoués - Traces d'Histoire