En 2021 quel livre as-tu en main ?

		Fiotox : Et un soupçon point : tous les prix obtenus par ce roman sont-ils plus politiques que littéraires ? Histoire de racheter les errements du docteur Asimov ? Ce côté revendicatif, lourdement démonstratif, gâche mon plaisir à lire une histoire qui semble pourtant sympathique. Suis-je le seul à avoir ce ressenti (et suis paranoïaque ? ^^)

Pas d'opinion sur Vers les étoiles (Calculating stars), ne l'ayant pas lu.

Le sujet me rappelle un échange avec lisbei.
A l'époque, on était dans les retombées du phénomène Rabid/Sad puppies aux Hugos et je tiquais sur un palmarès tout féminin (du moins sur les prix majeurs), y voyant une contre-offensive où le message politique l'emportait sur l'artistique. lisbei me retorquait justement que, pour autant que nous le sachions (nous n'avions pas les textes primés sous les yeux), les lauréats pouvaient tout aussi bien être des réussites artistiques.

Cela m'avait interrogé (et pas seulement parce que nombre de palmarès précédents, essentiellement (quand pas totalement) masculins ne m'avait pas fait lever un sourcil...)
Je pense que tous les choix de ces prix "majeurs" (en littérature SF comme ailleurs : cinéma, BD, etc.) sont politiques à leur manière. Parfois légère, parfois appuyée. Et quand on a de la chance, ils se rapprochent au plus du mérite artistique.

		tj : (...) le deuxieme devient plus lourdingue et plus penible . Je te rejoins sur ce côté . C'est aussi ce qui me fait fuir une enorme partie de la SF francaise des annees 70 _80 ...

		Olivier : * Certains étaient apolitiques dans leurs textes, comme Dorémieux, Walther ou Curval, et d'autres ont signé des bouquins qui restent très lisibles, voire des chefs-d'oeuvre : Wintrebert, Pelot, Jeury... Les textes les plus militants sont clairement à mettre à la poubelle.

Je parie que, de la même façon que pour la SF politique française des 70s, des textes féministes d'aujourd'hui, ceux qui sont plus proches du tract que du roman ne survivront pas à l'épreuve du temps.

En attendant, des textes schématiques ont leur intérêt : on n'alerte pas par la nuance...
(C'est quand les textes sont vraiment trop caricaturaux/militants qu'ils courent le risque d'être contre-productifs.)


PS : en ce moment, je lis du Nadia Bulkin : une jeune femme de son temps, ouvertement féministe, et dans bien des textes de son recueil au titre résolument offensif (She said destroy), elle s'attaque à nombre de rapports de dominations (riches/pauvres, hommes/femmes, gouvernement/individus...) avec une belle énergie et un refus du manichéisme appréciable.

		Citation : Mais un sentiment un peu agaçant : uchronie années 50, héroïne féminine héros de guerre non reconnue, vilain colonel misogyne... Plus les nombreuses remarques qui émaillent le récit soulignant lourdement l'absence de place laissée aux femmes dans cette Amérique des années 50. J'ai l'impression de lire un tract anti patriarcat. Bien écrit, sans nul doute, mais un peu trop caricatural à mon goût.

Je n'ai pas lu le livre comme jim mais vos commentaires me font tiquer.

Se retrouver devant de vilains misogynes et des héroïnes non reconnues ne devraient pas paraître caricatural. C'est bien la réalité de notre passé, d'aujourd'hui et peut-être longtemps celle de demain...

Cela m'évoque deux films récents Les femmes de l'ombre et Proxima qui ont tous les deux leurs vilains misogynes, qui vous sortent par les yeux (attitudes, discours, etc). A mes yeux, la mise en relief de ces personnages face aux héroïnes de l'histoire est au contraire trop souvent éludée des récits.

A ce titre de "révélateurs" de médiocrité, je trouve ces deux films sont remarquables, chacun dans leur tonalité. Quant à Proxima, c'est à mon avis un film génial au delà de cette dimension.

Pour revenir au livre... Ah oui c'est vrai je ne l'ai pas lu --->[ ]

De la cave, ce matin, j'ai remonté "Misandra" de Claude Veillot ... et bien, il y a fait un retour illico, me disant que .... me disant rien, en fait. Ah, ces pertes de mémoire.

Dans la même fournée, il y avait quelques "Kesselring" d'antan à l'aller, tout blancs (ou presque), étroits et hauts ... ils ont suivi Mi .... (J'ai oublié son nom, tiens) dans le rapatriement.

Et puis, j'y ai aussi descendu quelques derniers Hugo achetés. Finalement j'ai pas su pourquoi aussi.

En remontant, je me suis dit que la météo était à l'orage en plein hiver et j'ai refermé la porte derrière moi.

		BdN : Se retrouver devant de vilains misogynes et des héroïnes non reconnues ne devraient pas paraître caricatural. C'est bien la réalité de notre passé, d'aujourd'hui et peut-être longtemps celle de demain...

Tu as raison. "caricatural" n'est pas le mot qui convient. Mais trop attendu à mon goût.
Alors, vouloir del'autrice qu'elle use de schémas narratifs plus subtils, ça peut paraître participer de cette injustice faite aux femmes quand elles sont sur le devant de la scène : qui est d'exiger qu'elles fassent mieux que les hommes à leur place. Mais un auteur utiliserait le même schéma narratif que je lui ferai le même reproche.

		BdN : Quant à Proxima, c'est à mon avis un film génial au delà de cette dimension.

J'ai très envie de le voir, celui-ci : dès que je tombe sur le dvd soldé, je l'empoche ! ^^
(Les figures de l'ombre) me tente bien moins car je l'imagine plus calibré, à la façon hollywoodienne)

		Citation : BdN : Se retrouver devant de vilains misogynes et des héroïnes non reconnues ne devraient pas paraître caricatural. C'est bien la réalité de notre passé, d'aujourd'hui et peut-être longtemps celle de demain... Tu as raison. "caricatural" n'est pas le mot qui convient. Mais trop attendu à mon goût. Alors, vouloir de l'autrice qu'elle use de schémas narratifs plus subtils, ça peut paraître participer de cette injustice faite aux femmes quand elles sont sur le devant de la scène : qui est d'exiger qu'elles fassent mieux que les hommes à leur place. Mais un auteur utiliserait le même schéma narratif que je lui ferai le même reproche. BdN : Quant à Proxima, c'est à mon avis un film génial au delà de cette dimension. J'ai très envie de le voir, celui-ci : dès que je tombe sur le dvd soldé, je l'empoche ! ^^ (Les figures de l'ombre) me tente bien moins car je l'imagine plus calibré, à la façon hollywoodienne)

Pas mieux , Jim ! . Tu achetes encore des DVD?

Oui...
(surtout s'ils ont de bons bonus)

Je ne suis pas hyperconnecté...
et ne suis pas encore passé à Netflix.

Nous avons les mains rouges de Jean Meckert.

		Citation : et ne suis pas encore passé à Netflix.

+ 1

Et + 1 itou avec les commentaires précédents.
Il faut à tout prix éviter les procès rétrospectifs, parce qu’ils sont absurdes, et parce qu’ils sous-entendent que nous serions tellement vertueux (ah bon ?) que nous pouvons tout condamner.

		Citation : J'ai très envie de le voir, celui-ci : dès que je tombe sur le dvd soldé, je l'empoche ! ^^ (Les figures de l'ombre) me tente bien moins car je l'imagine plus calibré, à la façon hollywoodienne)

A ne pas confondre avec les femmes de l'ombre. C'était bien les figures de l'ombres que je voulais citer. Pour le calibrage hollywoodien, il y a bien pire. Personnellement je ne connaissais pas l'Histoire de la Nasa et de ses femmes noires. Ce film me semble honnête. En tout cas, j'avais passé un très bon moment de cinoch avec ce film.

Les mal - aimés de Jean - Christophe Tixier .

Calculating stars est vraiment un bon roman
Après... on dit souvent que les futurs décrits par la SF reflètent notre présent.
Donc c'est le cas ici mais le message féministe (s'il y a) n'étouffe pas l'intrigue.
En plus c'est un vrai coup de projecteur sur la NASA de l'époque.