Bilan d'une lecture concentrée sur des textes des débuts d'écrivains splatterpunks, et affiliés, parus dans
Twilight Zone magazine.
Les nouvelles de
Richard Christian Matheson et la nouvelle de
Robert McCammon, je ne l'ai ai pas lues car c'était déjà fait, en v.f.,
ici et
là.
_ La participation de
Joe R. Lansdale n'est pas marquante car limitée à de courtes nouvelles humoristiques (voire des
short short, à l'exemple de
Personality problem : le monstre de Frankenstein chez le psy). Si l'on peut percevoir dans un texte comme
The pasture certains des ingrédients qui feront la particularité de l'auteur (décor rural, mélange de malaise et d'humour), ce n'est qu'après avoir quitté le sommaire du magazine qu'il signera des textes majeurs tels que
Petits points de suture dans le dos d'un mort ou
Le soir qu’on a raté le film d’horreur.
_ Pour le duo d'auteurs le plus labélisé splatterpunk ,
John Skipp et
Craig Spector,
Twilight Zone magazine est le lieu de premières publications.
Spector n'y livre qu'un texte en solo,
Deadlines, sur la mort d'un alcoolique. Un texte solide, et même assez poignant, mais qui sur le plan du style souffre un peu de la comparaison avec ceux de son acolyte (avec qui il signe
Not with a whimper, jolie nouvelle de science-fiction).
Skipp fut pour moi une agréable surprise. Dès sa première œuvre,
The long ride.
Cette histoire, dont l'idée lui est venu après avoir entendu à la radio que pas moins de dix-huit chauffeurs de taxis new-yorkais avaient été tués cette année-là dans l'exercice de leur métier, aurait pu être une nouvelle fantastique à chute vite oubliée mais l'intérêt porté par l'auteur à l'humanité (bonne ou mauvaise) des personnages lui évite cet écueil.
Il en va un peu de même avec
Go to sleep, une histoire d'"ange de la mort".
Enfin,
The spirit of things, nouvelle d'action rappelant les origines païennes d'Halloween, montre une autre facette du talent d'un auteur que je relirai volontiers.
_
David J. Schow, à qui l'on attribue la paternité de terme "splatterpunk" (et qui révèla que ce mouvement fut à deux doigts de s'appeler "bloodpunk" – deux doigts de quoi ? ça devait dépendre que ce qu'il restait dans le minibar...), se montre l'écrivain le plus accompli, à l'époque. Les rédacteurs en chef ne s'y trompèrent pas, lui octroyant le plus de pages pour s'exprimer. Parmi ses réussites, on trouve le zombiesque
Coming soon to a theater near you,
Lumière rouge (complément idéal de La fille aux yeux avides de Fritz Leiber) et
Pamela's get, très belle nouvelle sur l'amitié et le deuil.
Au final, c'était bien plaisant et ça m'a donné envie de creuser un peu plus, à l'occasion, l'œuvre des tous ces auteurs.