J. G. Ballard n'est plus

Ils l'ont ressuscité pour mieux le tuer

Bande de sadiques

Petite remontée de fil pour signaler un court article sur l'autobiographie du bonhomme, chez Le Point

Je l'ai offert à mon père, et il a beaucoup aimé.

Sortie en septembre dernier, une biographie de J. G. Ballard suscite la controverse : un article du NewStatesman en parlait, avec comme sous-titre A model for missing the point of biography.

Des réactions de Charles Platt et de la fille de Ballard
(extraits repris de l'Ansible de David Langford) :

Charles Platt comments: "When John Baxter asked me to help him write his Ballard biography, I somehow got the feeling that I didn't trust him. In email to my friend David Pringle on August 3rd, 2010, I wrote: "... He'll probably misquote or misinterpret me, one way or another...." / Well, how prescient, and I'm glad that I didn't help Mr Baxter very much. Unfortunately I had written for the New York Review of SF about a drunken party where Jimmy talked of "the ultimate car crash" involving his girlfriend, Claire. I presented that anecdote with some humour, some skepticism, and some affection. Deprived of this context, it reads like a bizarre mixture of two defunct publications: New Worlds and News of the World. How ironic that Jimmy, always so fascinated by tabloid treatment of celebrities, should find himself a victim of it – after being safely dead and unable to respond, of course. / If J.G. Ballard is now remembered as the man who wanted to kill his girlfriend in a car crash (much as William Burroughs is remembered for killing his wife when he tried to shoot an apple off her head), we will have John Baxter to thank. To anyone who finds this as offensive as I do, I would like to apologize for the extent to which I may have served as an enabler."

...

Bea Ballard, J.G. Ballard's daughter, broke silence in a newspaper interview about the John Baxter biography of her father that – as summarized by the subeditor – "brands him as racist, sexist and a stranger to truth." (Telegraph, 18 December) "I do feel some of the things presented as fact in this book sully important aspects of my father's and our lives." It is mentioned that she has "compiled a six-page list of the most obvious factual errors in the biography."

Pour celles et ceux que çà intéresse, le LOSF spécial Dorémieux contient avec la nouvelle: " Deux personnages dans un paysage vide " un hommage appuyé à Ballard qui, dans sa forme et un tantinet dans son fond, peut valoir le détour du fan vers ses quelques pages.

Suit un exemple parmi tant d'autres. Les premières phrases: "Arrivé à mi-journée sur la place qui dominait la mer, Carnal s’arrêta face à celle-ci, accoudé à la balustrade dont le ciment figurait des branches d’arbre entrelacées. Devant ses yeux se détachaient les éléments du décor : la plage vide en contrebas, la paroi rectiligne de l’eau, la géométrie mouvante des nuages ponctuée par le phare pareil à un index dressé."

Ps: incroyables le nombre de nouvelles de Ballard commençant par nous montrer un héros en attente face à l'horizon.

RePs: Encore une nouvelle et je termine ce LOSF qui se doit d'être picoré nouvelle après nouvelle avec respect de temps d'attente tant la dynamique "femme reelle-femme rêvée" est par trop omniprésente/récurrente.
Le dernier titre: "PRISONNIER DES FEMMES-INSECTES" commence très fort avec: "Jamais je ne les avais vues de près, mais maintenant je peux les observer à mon gré tandis qu’elles m’emmènent, mains liées, traîné par une corde, vers leur femmilière.""

Pour moi, le meilleur de Dorémieux auteur reste ses deux pdf, avec une préférence pour ses Promenades au bord du gouffre, en particulier sa sublime novella, L'oiseau qui prend son vol.

Je tenterai, Olivier, l'aventure de ces "Promenades au bord du gouffre", mais pas tout de suite. Tant ce titre m'évoque le ressenti qui fut le mien à chaque escale du LOSF, comme des suspensions incertaines, en mal d'équilibre, à deux doigts du vertige et du crash, au-dessus des incertitudes de vie et du mal-être de l'être fragile qui s'y est révélé..!