La folie, un thème récurrent en SF

Avec le thème de la folie on s'intéroge sur la vision du monde sur la notion de norme. Quelles visions peut être valide ? Est ce celle de ceux qui sont plus nombreux ? Ceux qui ont une vision différente ne sont peut être pas ceux qui sont fous ? Le monde que voit le fou est peut être le seul monde sensible valide. Les "normaux ne voyant qu'illusion".
A lire dans l'ordre:
Platon : la caverne.
Descartes : le discours de la méthode.
Foucault Michel: Histoire de la folie à l'âge classique.( cf Olivier qui semble à l'aise avec les pathologies mentales ;)
Et enfin : Mother London de Moorckok en genre fantastique ( qui introduit le concept de norme dominante, de vision du monde, et pose la question de savoir si le fantastique n'est pas simplement là où il ya de la folie un peu comme Maupassant dans le Horla )
Donc MOORCKOK et encore Moorckok le genre fantastique est le meilleur vecteur pour parler de la folie mieux que la sf vive le fantastique!! Haaaaargaa!!! ( mon dieu je bave, il faut que je consute...)

Allez, j'en profite pour faire une apparté sur un sujet qui m'a souvent interpellé. Descendre profondément dans son inconscient est il dangereux? Est ce que Nietsche n'aurait pas été victime de trop d'introspection? Comme beaucoup d'artistes ( Van gogh, bien sur, mais aussi Pollock, Rothko et tant d'autres...)
Bon, je pose la question de façon simpliste, je le reconnais, mais il est quand même surprenant que ces hypersensibles soient tous defaillants emotionnellement par un trop plein de questions existentielles et de la solitude qui y est liée.
Quoi? Rien à voir avec la SF? Il y a bien dû y avoir un écrivain devenu fou...

Guieu ? c'est pas de la folie sa psychose des petits gris

La question de l'inconscient est assez complexe.
Dans tous les cas, je ne pense pas que cela rende fou.
Concernant Nietzsche, il s'agissait vraissemblablement de la syphilis.

L'inconscient, ou le ça, tu as en vérité deux écoles.
La psychanalyse, qui considère que c'est ce qui est refoulé, et apparait ensuite sous forme criptée par le surmoi dans les rêves.
La schyzoanalyse (L'anti-OEdipe de Deleuze et Guattari), qui refuse l'hypothèse de l'inconscient comme théâtre mis en scène par le psychnalyste. Ils y voient plutôt une usine de production de flux de désirs.

Dans les deux cas, l'inconscient semble être le lieu du désir, refoulé pour la psychanalyse, produit pour la schizoanalyse.

Quelques exemples de sf marquée par le ça : La foire aux atrocités de Ballard, et tout William Burroughs (oeuvres expérimentales).

Bonjour à tous, puisque c'est mon 1er post chez vous...

En SF, je citerais volontiers "La Main gauche de la nuit", de LeGuin, pour la vision positive, ou du moins utilisable par la collectivité, de la schizophrénie qui y est donnée (les "coupe-temps"). Priest, bien sûr. Pour Dosadi, je reste dubitative. En revanche, j'aurais le goût de citer "La ruche d'Hellstrom", s'il fallait ne surtout pas oublier Herbert !

Dans "Le silence de la cité", Vonarburg évoque la folie de certains de ses personnages, mais la présente comme peu évidente pour le lecteur (moi, en tout cas...). De ce fait, cela me porterait à m'interroger, comme certains d'entre vous l'ont déjà fait, sur la limite entre "folie" et "normalité" (notez les guillemets partout !).

Et puis j'ai gardé une tendresse particulière pour un roman que j'ai lu il y a très longtemps, intitulé "L'échiquier fabuleux" (de Lewis Padgett, pseudonyme de je ne sais plus quel célèbre), qui commençait et finissait par la même phrase inoubliable "Le bouton de porte ouvrit un oeil bleu et le regarda.", laquelle phrase change de sens, et de conséquence, d'une ocurrence à l'autre. Dans ce roman, la déstabilisation mentale est utilisée comme une arme.

Tellement réccurent qu'on peut meme se demander si la question n'est pas un tantinet une lapalissade interrogative. En effet, comme disait Dunyach récemment, une histoire ne se raconte pas si tout va bien. Il n'y a pas de ressort dramatique. Or il me semble qu'en SF, peut-etre plus qu'ailleurs, un de ces ressorts est la folie ou l'aliénation (sic) : d'un homme, d'une société, d'un groupe ou d'une civilisation. Ce qui va nous amener à faire un tour d'horizon exhaustif et forcément noyer ta question.
J'aurais, pour y répondre, tendance à rechercher plutot les oeuvres qui traitent carrément d'un aspect clinique de la folie : l'inénarrable 'Mémoire trouvé dans une Baignoire' de S.Lem pour illustrer la paranoïa, l'affollante 'Maison Muette' de John Burnside pour la schizophrénie, l'inquiétant "Horlà" de Maupassant en ce qui concerne l'angoisse liée à l'hallucination pour ne citer que quelques exemples, et pas forcément SF, mais afin de centrer mon propos.
Cordialités à tous et bonnes lectures
Geka

Vite fait :

Tu seras fou, de Fredric Brown, dans Une étoile m'a dit.
Paradoxe perdu, du même, dans le recueil éponyme.
Il y a au moins un texte dans Pèlerinage à la Terre de Sheckley
Manuscrit trouvé dans un sablé chinois, de Frederik Pohl.

D'une manière générale, la SF US des années 50 est très "psychiatrique", sans doute à cause du contexte : malades mentaux soignés à l'aide d'électrochocs, alcooliques lobotomisés, expérimentations de molécules diverses sur des sujets non consentants (et le plus souvent pas au courant), etc.

Dans ce même recueil de Brown, "quelque chose de vert" m'avait plus marquén et son dénouement plus halucinant.

IAN, c’est vrai que le fantastique parle très bien de la folie. C’est même un des thèmes majeurs de cette littérature. Sur le Net, on trouve beaucoup de liens sur le sujet et Lovecraft, Stevenson ainsi qu' Etchison ont d’ailleurs été cités plus haut mais ce qui m’intéresse, c’est plutôt voir comment la SF(*) s’est servi de la folie pour faire passer des idées. Chais pas si je vais y arriver. Pour l’instant, je lis vos conseils.

(*)D’ailleurs, j’ai parlé à tort de La ligne verte dans mon précédent post car ce n’est pas de la SF.

		Solaris : Il y a bien dû y avoir un écrivain devenu fou...

Hors SF, les noms de Hölderlin, Nerval, Lautréamont me viennent immédiatement à l’esprit.

En SF,comme le dit Stealrige, Jimmy Guieu était sans doute quelqu’un de particulier. Un excellent conteur d’après ce que j’ai lu sur lui. Un peu tordu du bulbe quand même. Je n’ai jamais rien lu de lui. Il faudra que je lise au moins un de ses romans, un de ces jours…

A part ça, les petits gris, il y en au fond de mon jardin, dans le lierre près de la fontaine après une bonne pluie d’orage. Et ils bavent comme IAN quand il parle de fantastique.

		Geka : Tellement réccurent qu'on peut meme se demander si la question n'est pas un tantinet une lapalissade interrogative.

Certes et je te prie de m’en excuser. Toutefois ladite lapalissade me vaut le plaisir de lire pas mal de conseils intéressants et également celui de t’accueillir sur ce forum.
Sois le bienvenu. Tu nous remets cet avatar de F’murr que j’aimais tant ? ;)

		Citation : "L'échiquier fabuleux" (de Lewis Padgett, pseudonyme de je ne sais plus quel célèbre)

En fait Padgett c'est un couple: Catherine L. Moore et Henry Kuttner
C'est vrai que sur la folie il se pose là ce roman.