La mort..? Et après..?

La mort, celle qui nous attend tous, que nous approchons sans cesse, que nous redoutons, est un axe primordial de la SF. Elle a, a eu avec elle des rapports spéciaux, polymorphes, serrés et sans cesse revisités par les auteurs et les oeuvres.
Rêvant de tous les possibles, jouant des impossibles, la SF n'a pas manqué d'imaginer s'en débarrasser, obstacle qu'il faut vaincre, pour que la vie continue à l'identique ou sous d'autres formes.
Et ce sont plus particulièrement ses habits posthumes qui m'intéressent. Qu'à inventé la SF pour franchir la rivière des morts et que de l'autre côté: l'espoir toujours..!
La vieille peur de la mort sommeille toujours en l'humain, la SF la stimule pour que naissent des succédanés plus acceptables, voir que l'immortalité enfin sorte de l'oeuf. Mais là, gare aux conséquences..!.

Comment ne pas penser à cet étrange fleuve créé par Farmer, par exemple.

Taillé au cinéma dans le fantastique le plus pur, l'étrange et étonnant destin de Nicole Kidman et de sa famille dans "Les autres". Effet miroir classique et mise en abime magistrale. Une de mes plus grandes claques cinématographiques, une de celles qui te bottent le cul te disant "Hein, tu croyais quoi, que les choses étaient si simples". D'autant qu'en premier visionnage je ne me suis pas méfié, ramassant la conclusion comme une crêpe dans sa poêle à la Chandeleur, un coup pile, un coup face et le grand vertige giratoire entre les deux.

L'usage de clones comme habits de rechange à un esprit devenu ainsi immortel, conservant sa personnalité, ses souvenirs, ses espoirs, ses ambitions, ses défauts..etc..!

Ce sujet me fait penser à l'état de semi-vie évoqué dans Ubik.
Il ne s'agit pas d'un réel espoir d'une vie après la mort mais plus d'un refus de l'accepter pour les vivants, une volonté de rester auprès de ses chers disparus jusqu'à l'inéluctable.

Parmi les premières phrases que j'aime bien, celle de Distress (l'énigme de l'univers) de Greg Egan, le météore : "Très bien, il est mort. Allez, parlez-lui".

En lisant rapidement le post de BC, j'ai cru lire "Parlez-le", au lieu de "Parlez-lui" ce qui m'a rappelé le Cycle d'Ender. J'avais trouvé fascinant de parler au nom du mort, tout en s'intéressant à sa place dans la communauté, à ses relations avec les autres...
Le fait qu'Ender soit hanté par la mort (et même la mort ultime, son crime de xénocide) rend la chose beaucoup plus forte, bien qu'il ai fait des émules, et même en ai fait une religion (par contre le dernier tome part vraiment en grand n'importe quoi)

(et, ce n'est pas de la SF, mais la Mort qui PARLE COMME CA et est un mâle nécessaire est probablement le personnage le plus attachant de toute le Disque-Monde)

Je viens de tomber avec amusement sur le titre d'une bande dessinée qui semble en accord avec le sujet du thread (je n'en sais pas plus); c'est:

Ma Vie Posthume, tome 1 : Ne m'enterrez pas trop vite

Extrait de la 4 de couv de "Carbone Modifié" de Richard Morgan:

"Dans un avenir pas si lointain, la mort n'est plus définitive: vous pouvez sauvegarder votre conscience et vos souvenirs et les réimplanter dans un nouveau corps. De fait, pour Takeshi Kovacs, mourir n'est plus qu'un accident de parcours: il a déjà été tué plusieurs fois... [ ]...un riche magnat veut élucider sa propre mort. La police a conclu au suicide. Or, pourquoi se suicider quand on sauvegarde son esprit tous les jours, certain de revenir parmi les vivants"

Extrait de la chronique CSF de "La Jungle Hormone" de Robert Reed:

" Brrrrrrrr..! Froid dans le dos j'ai encore à l'évocation d'une telle idée..! Ces fantômes là, je les ai entrevu comme un mercantilisme de plus dans une société déjà foisonnante. La mort fait vivre richement le croque-mort. Ici le "Fantôme" vient de perdre tout banalement la vie. Il ne doit qu'à ses richesses accumulées la possibilité d'une existence intermédiaire entre vie et mort, une non-zone de plate mortvivance. En résumé Reed imagine des vivants, des presque morts riches, des morts comateux sans plus guère de sous au fond des poches, et des morts tout courts..!"

"Ma vie posthume" est en deux tomes, et c'est absolument mer-vei-lleux. C'est l'histoire d'une petite vieille qui refuse de céder sa maison aux promoteurs immobiliers. Ils la font assassiner, mais elle devient un zombie tout à fait conscient, et commence à enquêter sur les machinations du maire de la ville... et des secrets bien enfuit. C'est cynique, caustique et drôle.

Ca me fait penser à une BD, dont évidemment je ne me rappelle que le pitch. L'immortalité par réjuvenation existe, mais le traitement coute très cher, horriblement cher. Seuls les riches peuvent se le payer et encore, pour certains, c'est la course entre deux traitements, pour accumuler les richesses nécessaires ..




Et merde que c'est chiant de poster en même temps que quelqu'un d'autre pour la compréhension. Je ne faisais pas allusion au post de Lulu mais à ceux d'avant.