La mort..? Et après..?

		Citation : Et merde que c'est chiant de poster en même temps que quelqu'un d'autre pour la compréhension. Je ne faisais pas allusion au post de Lulu mais à ceux d'avant.

T'inquiètes. Ce qui est le plus important c'est que çà bouge, que çà vit, que çà revit et qu'on y croit.

La loi frise la SF en matière de décès quand on sait que les frais d'enterrement d'un défunt sont fiscalisables comme étant de son vivant. Ce qui au final lui fait faire des économies sur la note des Pompes Funèbres. Mon dieu, la froideur de la loi me fait décidément plus peur que celle des cadavres.

Frankenstein de Shelley quand de l'électricité, étincelle magique, renait l'impulsion première, celle de la vie sur la chair inerte.

		Citation : Extrait de la 4 de couv de "Carbone Modifié" de Richard Morgan: "Dans un avenir pas si lointain, la mort n'est plus définitive: vous pouvez sauvegarder votre conscience et vos souvenirs et les réimplanter dans un nouveau corps. De fait, pour Takeshi Kovacs, mourir n'est plus qu'un accident de parcours: il a déjà été tué plusieurs fois... [ ]...un riche magnat veut élucider sa propre mort. La police a conclu au suicide. Or, pourquoi se suicider quand on sauvegarde son esprit tous les jours, certain de revenir parmi les vivants"

J'ai un très bon souvenir de Carbone modifié, moins de ceux qui ont suivi... On peut avoir des clones qu'on réactive en cas de mort en y implantant une espèce de clé USB, un petit boitier métallique, que l'on a derrière le crâne et dans laquelle on sauvegarde tout ce qui nous arrive... On peut pour gagner de la place supprimer des souvenirs honteux, un ventre qui gargouille au mauvais moment ou pire... Je me rappelle une scène très évocatrice, où le héros cherche la "clé USB" de quelqu'un dans tout un tas de ces boitiers métalliques... IIRC il existe aussi la Vraie Mort, quand on fait un reset complet. L'intrigue policière dans Carbone modifié joue sur ces histoires de sauvegarde quotidienne et de gap de mémoire de quelques heures que produit inévitablement la mort.

On peut évoquer aussi la cité des permutants de Greg Egan, pour moi le meilleur roman de hard-SF de tous les temps. On peut y sauvegarder (mais ça prend une putain de capacité mémoire, qu'il faut pouvoir trouver et se payer) la configuration neuronale intégrale de son cerveau (c'est un matérialiste hard, Egan) et la faire vivre dans un monde virtuel, ce qui est une solution pour vivre après la mort... Le problème c'est comment faire communiquer ce monde virtuel avec le monde réel... Il y a des romans de hard qui, comme ceux d'Hal Clement, sont de véritables TP de physique... Ici, c'est un véritable TP de philosophie analytique... Un chef d'oeuvre absolu AMHA.

"L'oeil du purgatoire" de Jacques Spitz.

Le héros perçoit le physique de ses voisins du quotidien avec un léger temps d'avance. L'intervalle s'accroit jusqu'à l’extrême quand il côtoie des tas de poussières qui lui parlent de leurs vies de tous les jours.

BC, j'aime bien l'idée de la clé USB qui injecte ou retire du mémoriel/du vécu à celles et ceux qui en usent (voire à celles et ceux qui la subissent). Elle me semble voisine de celle, symbolique et un temps à la mode, du code-barre tatoué sur la nuque. La notion d'obsolescence physique programmée y est pregnante.

La notion de sauvegarde physique et intellectuelle dans les caissons d'hibernation des arches stellaires pour qu'au-delà d'une durée de vie normale se poursuive le voyage.

		Citation : "L'oeil du purgatoire" de Jacques Spitz. Le héros perçoit le physique de ses voisins du quotidien avec un léger temps d'avance. L'intervalle s'accroit jusqu'à l’extrême quand il côtoie des tas de poussières qui lui parlent de leurs vies de tous les jours.

Autre chef d'oeuvre absolu. Il y a un moment où la femme du héros lui fait une scène pilpoil quand lui la voit en train de mourir. Sublime. A noter que le roman de Jacques Spitz a été adapté en BD par Jean-Michel Ponzio sous le titre "le dernier exil" (2 tomes), BD qui est restée AMHA injustement inaperçue...

		Citation : BD qui est restée AMHA injustement inaperçue...

..déjà en poussière dès sa sortie, à l'image du ressort principal du roman..?
>>>>>> [ ]

Pour enchaîner sur vos belles citations, des premières phrases de nouvelles.

De Le Styx coule à l'envers de Dan Simmons :
"J'aimais beaucoup ma mère. Après son enterrement, après que l'on eut descendu le cercueil, la famille rentra à la maison pour attendre son retour."

De La maladie des entêtés de Robert Bloch :
"Le lendemain de sa mort, Grandpa est descendu prendre son petit déjeuner. Pour une surprise, c'était une surprise."

		Citation : "Le lendemain de sa mort, Grandpa est descendu prendre son petit déjeuner. Pour une surprise, c'était une surprise."

..une surprise au final triste, sortez vos mouchoirs.>>>>> [ ]