La science-fiction des années 1990-2020

		Olivier : Alias Zephyr, Alabama, qui vient juste d’être retraduit et réédité.

Sous ce titre, je ne l'aurais pas reconnu ; j'avais déjà du mal à associer le titre français au titre original, Boy's life...

(La saga Blackwater de Michael McDowell, la réédition de La maison des feuilles,
et maintenant ce McCammon : le roman fantastique trouve sa place chez Toussaint Laventure.)

Oups...! Toussaint Louverture.

Je ne sais pas si vous avez évoqué plus ou moins ces sujets :

- le phénomène Lovecraft où moultes auteurs reprennent très largement les archétypes et les horreurs cosmiques de l'auteur. La liste est longue. Je me décourage d'avance d'en faire la recension

- dans le même "genre", les romans et les nouvelles qui s'inscrivent dans le cadre d'un monde ou d'un futur pour l'enrichir en empruntant les pas de son créateur : David Brin, Greg Bear, Gregory Benford reprenant Fondation de leur père Asimov ou plus récemment Métro 2033, la dystopie post-apocalyptique de Dmitri Gloukhovski qui inspire d'autres auteurs

Je mise que c'est une nouveauté des années 90.... mais en réalité j'en sais foutrement rien :) Où est passée Sandrine ? aucun antécédent me vient ?

		Citation : les romans et les nouvelles qui s'inscrivent dans le cadre d'un monde ou d'un futur pour l'enrichir en empruntant les pas de son créateur... Je mise que c'est une nouveauté des années 90....

En tout cas, c'est dans son anthologie annuelle de 1987 que Dozois s'inquiète de cette pratique nouvelle du sharecropping. Il y voit une nouvelle tentative du monde éditorial de standardiser la SF en produits à la rentabilité plus facile à prévoir...

		Citation : - dans le même "genre", les romans et les nouvelles qui s'inscrivent dans le cadre d'un monde ou d'un futur pour l'enrichir en empruntant les pas de son créateur : David Brin, Greg Bear, Gregory Benford reprenant Fondation de leur père Asimov

Sans oublier Donald Kingsbury et sa Psychohistoire en péril, ou K. W. Jeter et ses Blade runner.

Dans un style différent, il y a Bouvard, Pécuchet et les savants fous, qui avait valu au malicieux Réouven un GPI mérité.
Il achève le roman de Flaubert en poussant nos zozos des sciences dures au sciences occultes, et ne profite au passage pour résoudre à la fois un des grands mystères de la sf, et un grand mystère historique !

		BdN : le phénomène Lovecraft

Ah, oui ! La figure du (soi-disant) Reclus de Providence était partout dans les trois décennies qui suivirent le centenaire de sa naissance.

Je serais bien en peine d'en dégager la chronologie, dans les différents genres et médias, mais sa présence s'est peu à peu faite aussi massive et tentaculaire que Cthulhu... ^^

Je me souviens avoir été surpris de le voir ressurgir dans les 90s en science-fiction : dans Le bureau des atrocités de Charles Stross, dans des novellas de Roland C. Wagner, dans des nouvelles de Jean-Jacques Nguyen (qui édita le fanzine Le courrier d'Arkham à cette même époque).

Dans les décennies qui suivirent, l'horreur lovecraftienne est revenue en force dans l'édition américaine, avec de nombreuses anthologies (à commencer par la série des Black Wings, de 2010 à 2017, chapeautée par le Gardien du Temple, S.T.Joshi). Elles accueillirent pleins de jeunes écrivain(ne)s qui ont depuis trouvé leurs voies propres.

En France, il y eut ensuite une flopée de rééditions, richement illustrées, retraduites, retitrées.

Puis la parution d'œuvres plus récentes qui "corrigeaient" Lovecraft
(dont on "redécouvrait" la xénophobie et le sexisme...)

		Citation : En France, il y eut ensuite une flopée de rééditions, richement illustrées, retraduites, retitrées.

Mnémos a fait un excellent travail, en éditant ses œuvres complètes retraduites par David Camus.
François Bon a également joué un rôle important, pour lui faire franchir la barrière du ghetto science-fictif (et ses traductions sont excellentes).
Je n'ai aucune idée de ce que vaut l'édition en Pléiade.

		Citation : Puis la parution d'œuvres plus récentes qui "corrigeaient" Lovecraft (dont on "redécouvrait" la xénophobie et le sexisme...)

Ce n'est pas le premier auteur à qui cela arrive, et c'est totalement scandaleux. On voit aussi le même genre de débilité avec des étudiants en philo qui refusent d'étudier Aristote, parce qu'il avait défendu l'esclavage (c'est-à-dire une évidence que personne ne remettait en cause à l'époque).
Une œuvre est aussi le produit de son temps, pour le meilleur ou pour le pire. Notamment Lovecraft, qui a vécu à une époque d'importantes découvertes scientifiques.
On peut aussi voir l'inverse, avec la minimisation du nazisme de Heidegger en France.

Je faisais allusion à des œuvres de fiction telles que La ballade de Black Tom et Lovecraft country, avec leurs protagonistes afro-américains, et La quête onirique de Vellit Boe, où c'est une femme qui visite les Contrées du Rêve.

Pour le reste, je suis bien d'accord avec toi.

(et si je souhaitais voir changer le trophée du World Fantasy Award, c'est pour que la tête de Lovecraft qu'il représente soit moins moche, pas pour la remplacer par une image – celle d'un arbre, en l'occurrence – qui ne risque d'offenser personne...)

		Citation : Je faisais allusion à des œuvres de fiction telles que La ballade de Black Tom et Lovecraft country, avec leurs protagonistes afro-américains, et La quête onirique de Vellit Boe, où c'est une femme qui visite les Contrées du Rêve.

Effectivement, sous cet angle, c'est très intéressant.