Lectures de mars : is there a life on Mars ?

Salut, lacroute ! Ça fait plaisir de te relire ici.

		lacroute : Décidément, le Simmons fantastique me plait davantage que le Simmons SF

Pour l’avoir beaucoup lu à une époque (une douzaine de romans et deux recueils) et plus depuis longtemps, je réalise que c’est la partie fantastique de son œuvre qui m’a le plus marqué.

Par exemple, son roman Les chiens de l’hiver m’avait touché par son ton mélancolique.

Extrait de la critique de Gilles Dumay : « Dans cette troisième partie (Les Chiens de l'hiver), Simmons parle avec précision de sexe, de mort, du statut de l'écrivain aux USA., et de la peur, celle de mourir (évidemment), mais aussi celle de vivre et de créer. Il en remet une couche sur Hemingway et son suicide, il comble des trous, éclaire des ombres dans l'œuvre et la vie de Dale Stewart, mais aussi dans son propre corpus (ce qui prouve qu'il a l'estomac nécessaire pour affronter la Littérature et non la subir). »


Pour revenir vers les Collines noires, Dan Simmons avait déjà écrit une nouvelle sur la culture amérindienne : Coucher avec des femmes dentues (tout un programme…^^)

Je ne sais pas s’il y a une filiation entre les textes mais si c’était le cas, je n’en serais pas surpris ; car dans le même recueil (L’amour, la mort), on trouve Dans le lit de l’entropie à minuit, qui donna L’épée de Darwin, et Flashback, qui donna le roman éponyme…

Je n'ai pas Coucher avec des femmes dentues, ne pourrai donc pas répondre à ton interrogation.

Collines Noires serait donc peut-être une boursoufflure issue d'une nouvelle qui, Noosfere dixit, ferait, quand même, dans les 80 pages.

Alors pourquoi ne pas avoir dilaté jusqu'aux 800 en Presses Pocket, d'autant que jusqu'aux 300 déjà lues le remplissage est déjà bien présent. Mais ce délayage de sauce ne m'est pas chagrin, Simmons nous promenant toujours et longuement en des lieux et heures d’Intérêt (à mon sens): un Dodge à plateau transportant deux énormes moteurs de sous-marins WW1 au sein du Dust Bowl des années 30 et au coeur d'une tempête de poussière dantesque (on pense ici inévitablement au Steinbeck des Raisins de la colère), un très long passage dans l'Exposition Universelle de Chicago en 1893 qui accorde une large place à l’électricité et aux prodiges qu'elle apporte (ici un relent Steampunk).

De Terreur et Drood (appréciés), et à moindre niveau de L'Echiquier qui m'a laissé incompréhensiblement distant, il me semble que l'auteur sait se documenter et régurgite efficacement, mais en tout cas pour mon plaisir.

Quant au Simmons SF, il ne me touche pas; et je ne sais pas pourquoi..! Je reconnais son efficacité, le fait qu'il puisse attirer mais peut-être que, à contrario, il ne me surprend pas. Va falloir que je relise..!

		lacroute : Collines Noires serait donc peut-être une boursouflure issue d'une nouvelle […]

Je précise que cette transition d’une nouvelle au roman, je ne l’envisageais pas négativement (enfin, pas cette fois-ci…^^)
Le procédé est courant en science-fiction et fantastique et c’est parfois pour le mieux, tant il peut sembler que certaines idées fictionnelles sont à l’étroit dans le format de la nouvelle...
C’est l’effet que m’a fait Dans le lit de l’entropie à minuit ; ainsi, son expansion, L’épée de Darwin, m’a bien plus satisfait.

(De même, pour rester chez Dan Simmons, avec la nouvelle Tous les enfants de Dracula et le roman Les fils des ténèbres.)

		lacroute : […] jusqu'aux 300 déjà lues le remplissage est déjà bien présent. Mais ce délayage de sauce ne m'est pas chagrin, Simmons nous promenant toujours et longuement en des lieux et heures d’Intérêt (à mon sens)

Manifestement, Simmons conserve sa tendance au tirage à la ligne, mais au vu des scènes que tu évoques, je comprends que ces détours ne manquent pas de charme !

Les digressions chez Simmons ne me sont pas indigestes, même refrain chez King. Je semble même les chercher délibérément et chez l'un et chez l'autre, les 'apprécier pour ce qu'elles sont: des détours ponctuels et fréquents vers d'autres horizons qui n’entament pas le fil conducteur principal.

Bizarre cette constatation, en fantastique, d'autant apprécier la forme courte, rapide et instantanée que son contraire quand les auteurs nous emmènent sur certaines branches improbables issues du tronc principal, pourvu qu'un nid accueillant soit là le temps de nous parler d'autre chose d’intérêt.

Quelquefois, je me suis pris à visiter King non pas sur le fil de ses intrigues mais au rythme de ses divergences, comme si ces dernières étaient au final de plus grandes importances. Sentiment compliqué à expliquer qui me conduit à m'interroger: King aurait t'il eu son succès en ayant choisi la forme très courte des ses premiers pas en littérature..? N'a t'il pas eu justement pignon sur livre en s'abonnant aux longs récits bedonnants ?

Exemple: dans 22/11/63, la description minutieuse du quotidien familial de l'American Way Of Life des 50's emballe davantage que le fil temporel tissé de sauts dans le temps, voire même et surtout que l'uchronie finale qui décrit un monde conduit par Kennedy au-delà de son assassinat qui n'a pas eu lieu.
Au final: un background primordial, documenté, au premier plan, véritable objectif du roman, servi par un argumentaire temporel qui n'est que fil rouge.

Ici, King auteur mainstream..?

En novembre 2014, j'ai découvert la série de Kate GRIFFIN avec le tome 1 The Angel of Madness que j'ai littéralement dévoré. J'ai hésité avant de me lancer dans les suites par peur d'être déçue ... Dimanche pluvieux = dimanche couette et lecture !!! J'ai replongé dans l'univers londonien contemporain et magique de l'auteur avec THE MIDNIGHT MAJOR et THE NEON COURT Que du bonheur Hélas pas eu le temps (lecture en vo oblige) de finir la série Il me reste donc à découvrir THE MINORITY COUNCIL qui devrait conclure la série (mais est ce possible ??? y aura t il des suites ????)
Un seul reproche, les personnages attachants qui gravitent autour de Matthiew Swift ont une fâcheuse tendance à mourir à chaque histoire alors que j'aurais aimé les retrouver ... mais d'autres surviennent aussi intrigants Whaouh, je recommande chaudement à tout amateur de Urban Fantaisie qui peuvent se passer de vampires, de loup garous et d'histoires de cul Une autre vision très originale qui renouvelle avec talent le genre Je suivrais cette auteure


dsl mais je n'arrive toujours pas à insérer l'image ... à la place une citation

		Citation : “I looked at Judith. "This sounds strange, but I don't suppose you saw three mad women with a cauldron of boiling tea pass by this way?" "No," she replied. The polite voice of reasonable people scared of exciting the madman. "Flash of light? Puff of smoke? Erm..." I tried to find a polite way of describing the symptoms of spontaneous teleportation without using the dreaded "teleportation" word. I failed. I slumped back into the sand. What kind of mystic kept a spatial vortex at the bottom of their cauldrons of tea anyway?”

Après quelques recherches il apparait:
« Coucher avec des femmes dentues ». L'auteur joue aux défenseurs des minorités et nous fait part du récit d'un vieil indien qui voit ses jours décliner. Il nous raconte sa vie, et surtout sa jeunesse, lorsqu'un songe mystique lui a fait entrevoir son destin : savoir entre trois femmes laquelle aimer pour ensuite perpétuer la race indienne. La punition : coucher avec des femmes plus que séduisantes mais dentues - à un endroit impromptu.
in:
http://www.guidelecture.com/critiquet.asp?titre=amour,%20la%20mort%20%28L%27%29

...ne semble pour l'instant avoir aucun rapport avec Collines Noires.

La Nouille pourrais-tu me filer le lien de l'image que tu cherches à afficher, je reconstruirai le minitutorial à partir de celui-ci..? En mp cela sera moins perturbateur pour les fils du forum.

(NB: si tu utilises le lien à partir d'une recherche Google, onglet "images" en en restant là, tu n'utilises pas un suffixe "image" tel que .jpg, .bmp, .gif; mais un lien qui ne fonctionnera pas dans la manoeuvre nécessaire. Il convient d'agrandir la photo au préalable grâce à un simple clic gauche.!)

		lacroute : N'a-t-il pas eu justement pignon sur livre en s'abonnant aux longs récits bedonnants ?

C’est avec Carrie que King a percé, en 1974, et le roman faisait moins de 250 pages.
La prise d’embonpoint des romans populaires et best-sellers, j’ignore quand et par qui s’est initié cette tendance... J’imagine que King, écrivain professionnel s’il en ait, s’est adapté à cet état de fait.

		lacroute : Ici [dans 22/11/1963], King auteur mainstream..?

Je pense, oui.
J’irai même jusqu’à dire que par son attention, en qualité comme en quantité, à la vie quotidienne de ses personnages d’américains moyens, à leur lieux et leurs époques, King est le plus mainstream des écrivains de fantastique de première importance.

Jim:

		Citation : j’ignore quand et par qui s’est initié cette tendance...

Je suis persuadé, qu'ici, et entre autres, pointe son nez une composante éditorialie, surtout anglo-saxonne, dans le genre prépublication en pulps devenue non obligatoire et apparition d'emblée en totalité des oeuvres SF en format gros romans..! Sandrine, ici, sans nul doute pourrait nous aider.

Est-ce que les gros pavés ne sont pas venus dans le même temps que les cycles à rallonges..?