O. S. Card : trois petits tours et puis s'en va ?

		RisingSun : C'est vrai, mais quand on n'a pas apprécié le premier, il y a un "risque" à lire le deuxième.

C'est vrai. Et c'est pourquoi je pense important de bien souligner la différence entre les deux livres. Pour qu'ainsi le lecteur échaudé par le premier tome ne craigne pas de se trouver devant une banale suite, un simple prolongement, une fade resucée.

au risque de détonner dans ce concert de louanges, aucun des trois ne trouve grâce à mes yeux. Le premier est une hyper power fantasy machiste pour game addicts, le second est juste moyen et le troisième basé sur une idée de départ ridicule.

Concernant "la stratégie", je m'étais ici fait l'écho de mon incrédulité face au comportement du héros qui mentalement suivait des schémas d'adulte. Alors, bien sur, nous avons affaire à un surdoué. Ceci expliquant cela. Mais dans la foulée je m'étais dis que Ender avait vu sa jeunesse grillée et que personne, même pas un auteur, ne me semble en droit d'infliger çà à un môme. Alors, en plus, lui imposer un rôle de sauveur..! Mais que l'on ne s'y trompe pas, au delà de cette restriction je n'y ai pas boudé mon plaisir.

		Lacroute : Concernant "la stratégie", je m'étais ici fait l'écho de mon incrédulité face au comportement du héros qui mentalement suivait des schémas d'adulte. Alors, bien sur, nous avons affaire à un surdoué. Ceci expliquant cela. Mais dans la foulée je m'étais dis que Ender avait vu sa jeunesse grillée et que personne, même pas un auteur, ne me semble en droit d'infliger çà à un môme. Alors, en plus, lui imposer un rôle de sauveur..! Mais que l'on ne s'y trompe pas, au delà de cette restriction je n'y ai pas boudé mon plaisir.

Nous en avions reparlé autre part. Pour ceux qui exècrent le coté machiste de l'histoire et l'amputation de l'enfance de Ender, je vous conseille une nouvelle intitulée Rêves impériaux (Ground Control to Major Tom) de I McDonald qui m'a rappelé très fort ce premier tome de La Stratégie Ender.
Contrairement à Card, Ian McDonald s'emploie dans une formidable histoire à redonner une enfance à un enfant condamné à ne plus en avoir. On voit l'enfant propulsé dans une double réalité (du type jeu vidéo) qui réunit une chambre d'hopital et le décor d'un space opéra comme "seul l'enfance peut le goûter". Une nouvelle qui joue sur la corde de nos émotions.

Cela étant, j'ai aussi adoré les deux premiers tomes du cycle d'Ender.

S.O.S. Card ?

>BdN : je viens de relire la belle nouvelle de McDonald... et je ne lui ai trouvé vraiment aucun rapport avec La stratégie Ender : le décor de guerre galactique pourrait être remplacé par les Croisades ou la conquête de l'Ouest sans que la nouvelle soit modifiée en rien. Dans cette nouvelle, il s'agit de sauver la vie d'un enfant, pas l'espèce humaine (ou alors je n'ai vraiment rien compris, mais en l'occurrence je ne crois pas).

L'enfant essaie bien de sauver l'empire (les hommes quoi)... non? Pour lui, ce but est réel. Ensuite, c'est une guerre galactique qui se déroule dans un jeu vidéo dans lequel le personnage joue un rôle dont il ne connait pas la vrai issue, et l'intention des créateurs du jeu. Cela avait suffit pour moi à rapprocher ces deux histoires.

Oui, la nouvelle aurait pu ce passer dans un autre décor, une autre bataille. Pas le cas pour Ender.

		Olivier : L'homme transformé : récits d'angoisse [...] Ca commence par la nouvelle la plus longue (une quarantaine de pages), qui doit être assez ancienne, car l'écriture n'est pas vraiment maitrisée. [...] Je ne gardais pas de souvenir particulier de Card nouvelliste, mais ça n'a pas l'air trop mal. Et comme King, son paratexte (préface et postface) est passionnant.

Aucun souvenir de cette première nouvelle...
Par contre, je plussoie sur l'intérêt du paratexte.

Du Card nouvelliste, je retiens surtout les nouvelles rassemblées dans Sonate sans accompagnement (la nouvelle éponyme est à l'origine des Maîtres chanteurs et la première, Fin de partie, de La stratégie Ender).

		BdN a écrit : L'enfant essaie bien de sauver l'empire (les hommes quoi)... non? Pour lui, ce but est réel. Ensuite, c'est une guerre galactique qui se déroule dans un jeu vidéo dans lequel le personnage joue un rôle dont il ne connait pas la vrai issue, et l'intention des créateurs du jeu. Cela avait suffit pour moi à rapprocher ces deux histoires.

Ah oui, je comprends ce que tu veux dire :-). Mais dans la nouvelle "Mini Tom" n'est que l'aide de "Maxi Tom", lequel est le véritable "Major Tom" chargé de sauver l'humanité. C'est presque ce que j'ai trouvé le + touchant dans cette nouvelle : le fait que l'enfant se positionne en second de son père ("Mon père ce héros au sourire si doux...") dans l'univers qu'il a contribué lui-même à construire. Et par ailleurs, l'intention des créateurs du jeu est tellement différente, que l'enfant la connaisse ou pas...

		Citation : D'après ce que j'ai pu lire ici ou là, j'ai l'impression que ça part en quenouille après le troisième tome, tant pour Ender que pour Alvin. Est-ce aussi votre impression ?

Pour ma part je n'ai lu que les 4 premiers du cycle d'Ender, et c'est tout à fait l'impression que j'en ai. Plus ça va plus ça glisse vers quelque chose qui n'est pas du tout ma tasse de thé : des considérations certes philosophiques, mais somme toute très orientées religion (ai-je trouvé). Un peu comme dans Les Guerriers du Silence et dans Les Thanatonautes.

Enfin pour Ender, c'est surtout dans le 4e (et un peu dans le 3e).
La Stratégie Ender reste pour moi un des meilleurs bouquins de SF que j'ai lu