Pourquoi relire un livre ?

Le dernier post de Solaris sur Dune m'interpelle et m'intrigue : pourquoi relire un livre ?
Je n'ai jamais relu un livre.
Je m'explique.
Si j'ai un bon souvenir d'un roman, je ne vois pas l'intérêt de le relire pour la simple et bonne raison que mon souvenir du texte est peut-être déformé, idéalisé, magnifié, et peut avoir une histoire propre independante du roman. Et cette histoire est relative à mon contexte.
Prenons un exemple : il vous est déjà arrivé de prendre à coeur une histoire car elle correspondait tout à fait à votre humeur du moment. Dans ce cas, on fait corps avec le texte, on s'identifie totalement au héro et ce livre prend une autre signification.
C'est pourquoi, parfois, un livre peut correspondre à un souvenir particulier.
Et c'est pourquoi je ne relis jamais de livre. Pour ne pas briser ce souvenir précis.
CQFD
Un livre raconte une histoire mais a aussi son histoire.

Je ne sais pas si j'ai été clair et si vous avez des commentaires sur la relecture, allez y gaiement !

Je relis périodiquement les lettres de mon moulin, d'Alphonse Daudet car il se dégage une vraie magie de ces textes, idem de certaines nouvelles qui m'iont fait trippé, mais pour les romans désolé, manque de temps, déjà que je vais mourir sans avoir pu tout lire....


Jess conscient de la vacuité des vies humaines...

Il y a des livres que j'ai relu souvent... notamment les Dick, les dystopies brunneriennes, pour la sf...
mais aussi le cyrano de rostand, les poèmes de maïakovsky, ceux de francis ponge...etc...
Mais pareils des films, ou des tableaux...
J'aime revoir les oiseaux, ou les cribleuses de blé de courbet (à nantes, si!!)
Surtout parce que les trucs que j'aime - et ils ne sont peut-être pas si nombreux - bin, je les aime parce qu'il me font un effet pas permis... Ca me travaille... alors j'y retourne, et à chaque fois, je découvre de nouvelles choses...
Pi, par exemple, substance, ça faisait longtemps que je l'avais pas lu, et j'ai pu le lire comme je ne l'avais jamais lu... enrichi de ce que j'ai accumulé entre temps peut-être...
Bref, un livre, un bon - pour moi - c'est comme un ami... et un ami, toujours pour moi, c'est ceux que je revois avec plaisir, mais aussi qui continuent à m'accompagner même quand je ne les vois plus...
Alors... bah, je relis facile...

Je relis souvent les livres que j'ai aimé. leur richesse permet d'avoir à chaque lecture des impressions différentes.
Selon l'époque, certains traits d'une oeuvre me paraissent plus ou moins importants et changent le rapport de l'histoire, je change d'angle à chaque relecture.
C'est de la gourmandise aussi, je suis quelqu'un de très gourmand. J'ai du mal à me lasser des choses que j'aime, j'en veux encore...Il m'arrive d'ailleurs de ne relire que quelques passages parfois, comme ça, juste pour m'en souvenir, pour voir si ça me fait toujours la même impression.
C'est valable pour le cinéma aussi ( ma vidéothèque perso se transforme ruineusement en dvdthèque )mais je suis capable de voir au moins une fois par an le même film depuis vingt ans ( ben oui vingt fois, j'ai pas mal d'exemples ) .
Ayant déménagé souvent, c'est encore une autre dimension de mes livres, je ne me sens pas chez moi si il ne sont pas là, la bibliothèque de quartier, ce n'est pas pour moi.
Bref, je lis beaucoup mais pas tant de livres que ça. J'aime le cinéma, mais je n'ai pas vu tant de films que ça.
Question de sensibilité, je ne veux pas voir tout ce qui éxiste, mais je veux voir à fond ce que j'ai choisi.
Et puis, je ne peux pas me rappeler de tout, alors au moins, je sais où le trouver ( il me semble que c'est K2R2 qui a fait cette citation )
Oman: J'espère que ça répond à ta question

> Jess, Morca, Solaris : merci pour vos réponses :)
Pour ma part, j'ajouterais que je rejoins l'avis de Jess, à savoir que j'essaie, au contraire de Solaris, de voir un maximum d'oeuvres différentes pour avoir un aperçu le plus vaste possible de la SF et en avoir une vue d'ensemble. Question de temps (car je n'ai pas le temps de ne faire que lire (si je peux lire 1h-1h30 par jour, c'est beau)).
D'ailleurs, c'est pourquoi j'ai commencé par les classiques (Asimov, Herbert...) pour avoir des bases solides, puis pour aller de plus en plus vers des oeuvres plus particulières et moins connues.

yep Asimov lol
euh c marrant j'ais repondu y a 3 jour a cette question dans la fin de mon post sur le topic terre et fondation, je rappelle donc que je parlais de l'utilité marginale décroissante (vous pouvez tjr demandé si qqun ne vois pas ce que je ve dire parceque la pas le courage pour l'instant) je rajoute comme pour Kaan et Oman le manque de tps et aussi le manque de rapidité.

Psychohistorien.

Je relis rarement un livre dans son intégralité, tout simplement parce qu’à l’instar de Jess, j’ai déjà bien assez d’œuvres à découvrir.

Des exceptions toutefois :

Je lis et relis souvent la poésie que j’aime. Ainsi, il ne doit pas se passer une semaine sans que j’ouvre Les fleurs du mal. Je peux ainsi mémoriser exactement les poèmes. Un poème ne souffre pas lorsqu’on l’évoque (même juste dans sa tête) qu’un mot soit oublié ou remplacé par un autre. Le poème est aussi musique. Lorsqu’un poète choisit un mot, il le choisit pour le sens et pour la musique (rythme et son). Pour que le charme d’un poème opère, il doit être su parfaitement sinon il est trahi et comme je ne traîne pas mes bouquins de poésie préférés partout où je vais, je les apprends pour avoir le plaisir à tout moment de pouvoir me les réciter dans ma tête si je le souhaite.

J’ai relu Substance mort récemment tout simplement parce que la chronique de morca m’en a donné envie.

J’ai relu L’ombre du Shrander parce que la première lecture en avait été extrêmement fastidieuse. C’est un des rares bouquins que j’ai lus avec d’incessants retours en arrière. Des éléments anodins sont donnés ici et là. Comme ils sont anodins, on n’y fait pas gaffe et trente pages plus loin, on comprend qu’ils avaient leur importance donc on fait demi-tour et ainsi de suite… J’avais espéré que la deuxième lecture moins "hachée" que la première serait plus agréable. Cela a été le cas mais je suis quand même loin de porter ce livre aux nues.

Plus généralement, comme solaris, je relis souvent des passages forts des livres que j’aime. Il en est ainsi de La condition humaine, Voyage au bout de la nuit, Guerre et Paix et en SF L’étoile de ceux qui ne sont pas nés.

Je relis un livre :
- d'abord parce qu'il m'a beaucoup plu
- pour détecter ce qui m'a échappé en première lecture
- parce qu'il touche un sujet qui m'est sensible
- parce que l'ouvrage occupe une place particulière dans l'histoire littéraire
- parce qu'il fournit une clef explicative du monde, d'une époque
- parce qu'il m'aide à vivre
- parce que j'espère qu'il m'aidera à mieux mourir

		Soleil vert : - parce qu'il m'aide à vivre et parce que j'espère qu'il m'aidera à mieux mourir

lol.
Joliment dit.
J'en profite vous souhaiter la bienvenue, Soleil vert et Salomé

eh ben voilà, soleivert à tout dit, ne reste à ajouter que ma mauvaise mémoire : il m'arrive de n'avoir aucun souvenir de livres que je sais avoir pourtant trouvés très bons. Alors je les relis. Ainsi récemment, j'ai relu Dalva d'Harrison et Les Naufragés de l'autocar de Steinbeck.
Place spéciale pour Alice au pays des merveilles et Les trois mousquetaires : pour le coup, je les connais presque par coeur, mais je les relis à peu près une fois tous les deux ans, comme on prend plaisir à retrouver de vieux amis.

J'aimerais bien oublier Hypérion pour m'en refaire une nouvelle lecture. Malheureusement plus le livre est bon plus je m'en souviens bien. Donc pas trop de relectures pour ma part, j'ai l'impression de ne pas vraiment apprécier à chaque fois que j'ai tenté la chose.