Quelques opinions sur Forteresse

En quoi est-ce "politiquement correct" de jauger un livre selon des critères idéologiques ? Tout le monde fait ça tout le temps.

Ben ce qui me gêne c'est que la qualité littéraire de l'ouvrage passe au second plan, masquée (dans cette critique) par ce qui ne représente qu'une partie infime du bouquin, en tout cas certainement pas la quintessence.

J'aime beaucoup à ce sujet la conclusion de la critique sur le site de Novopress:

		Citation : Alors, Forteresse, un manifeste politique ? Non, bien sûr ! Mais, un excellent thriller, sombre et violent, qui donne à réfléchir sur un avenir qui pourrait être le nôtre, et dont la tonalité archéofuturiste ne peut pas nous laisser indifférent ! François Dambelin, pour NOVOpress Suisse

		Citation : Ben ce qui me gêne c'est que la qualité littéraire de l'ouvrage passe au second plan, masquée (dans cette critique) par ce qui ne représente qu'une partie infime du bouquin, en tout cas certainement pas la quintessence

Alors là, je crois que tu touches du doigt le coeur du problème. Personnellement j'ai beaucoup eu de mal à pondre ma critique pour le cafard. Mais je crois qu'il s'agit avant tout d'une oeuvre littéraire et non d'un essai de géopolitique ou de futurologie. Panchard a une vision de l'avenir globalement assez caricaturale, mais à laquelle il réussit néanmoins à donner un sens. Comme l'a fait remarquer Olivier, cette vision n'est pas sans rappeler celle de Dantec, dans ce qu'elle a de plus désagréable. Maintenant, son roman est admirablement construit et son intrigue, quoi qu'on en dise, reste passionnante. Et ça, je ne pense pas qu'il soit honnête de le sous-estimer. Forteresse est un bon roman, même s'il laisse comme un arrière-goût assez désagréable une fois terminé.

C'est justement tout le problème que l'on peut avoir avec des auteurs que l'on apprécie malgré...
Je pense bien sûr à Céline, qui a d'ailleurs écrit des pages hallucinantes sur Sigmaringen.

Je défends par contre la liberté d'expression (pas comme aux USA, puisqu'elle n'existe pas contrairement à ce que l'on pense*), puisque le problème n'est pas le livre mais le lecteur.


*Il suffit de voir le code de bonne conduite qui pesa pendant plusieurs décennies sur les BD, ou la longue censure d'un auteur majeur comme Henry Miller, qui n'y fut publié que dans les années 70.
Sans parler du procès fait à Allen Ginsberg pour Howl.