contexte du roman

		Citation : Il est vrai aussi que les razzies peuvent heurter certaines personnes

Oh, on était beaucoup plus méchant autrefois et ça ne "heurtait" pas grand monde.

Je dissocie rarement l’œuvre de l’époque à laquelle elle a été écrite et donc pour te répondre, Oman, le roman de son contexte. Non que je fasse une quelconque recherche approfondie là-dessus mais je regarde toujours à quelle date, l'oeuvre a été écrite.

Dans sa préface de Genèses, Ayerdhal rappelle comme une évidence :

" … les écrivains sont le reflet de leur culture et des pressions que la société exerce sur eux "

C’est sûr et la prise en compte des remous de l’histoire dans lesquels ont vécu les écrivains nous permet de parfois comprendre qu’ils puissent s’être (selon nous) fourvoyés ou de reconnaître leur génie lorsqu’ils étaient les seuls à ne pas le faire.
J’ai une certitude viscérale : c’est que tout ce qui paraît évident, une fois les décennies écoulées, l’est beaucoup moins sur le moment. Les choix qu’il fallait faire sont plus faciles à voir à posteriori lorsque l’Histoire nous indique les conséquences de ceux qui ont été faits et que l’on ne vit pas l’éventuelle propagande du moment.
C’est ainsi que je voue un grand respect aux vrais visionnaires tels que Zamiatine et Orwell, une admiration sans faille pour John Brunner, etc…

Dans un autre ordre d’idées, on n’attend pas la même chose d’un space-op de l’âge d’or et d’aujourd’hui. On acceptera sans broncher dans un livre que l'on sait ancien, des détails obsolètes que l’on ne pardonnerait pas à un livre récent.

Si je tiens compte de l’époque, en revanche, je dissocie l’œuvre de l’auteur (d’ailleurs, j’ai très peu de connaissances sur les biographies des auteurs de SF). Je peux ainsi parfaitement aimer des livres d’auteurs dont je ne partage pas les points de vue si tant est que je les connaisse (j’ai apprécié Les Racines du Mal). Il en est de même pour la musique sinon il y a belle lurette que je ne pourrais plus écouter Wagner.

Moi aussi, je tiens compte de l'époque à laquelle l'oeuvre a été écrite ( ou peinte ou filmée ou composée ou... ) parce qu'il m'est indispensable d'avoir la culture qui s'y rattache, les détails obsolètes font, au pire, sourire. Au mieux, ils amènent une reflexion sur les conditions qui ont amenées à penser de cette façon.
Chez un auteur contemporain, je ne crois pas que des idées colonialistes, misogynes ou militaristes, entre autres, me fassent sourire!

Par contre je me contre-fiche de sa vie privée, beaucoup de génies étaient des gens insupportables et égoïstes, peuh...Ca ne m'empêchera pas d'admirer l'oeuvre d'un Lovecraft ( par exemple ), curieusement, j'ai même l'impression que c'est le moi intérieur de cet écrivain qui s'exprime dans ses livres, et qu'il est meilleur que lui même ( la schizophrénie chez un auteur comme lui ne m'étonnerait pas plus que ça ). Ecrire n'est pas un acte neutre, les écrivains ne se comportent pas forcément dans la vie comme ils se comportent dans leurs livres.
je me demande si le contraire existe...Probablement, mais je n'ai pas d'exemples d'auteurs charmants qui écrivent des horreurs.

		Citation : Par contre je me contre-fiche de sa vie privée, beaucoup de génies étaient des gens insupportables et égoïstes, peuh...Ca ne m'empêchera pas d'admirer l'oeuvre d'un Lovecraft

Je ne comprends pas bien le rapport entre la première phrase et Lovecraft.

Les biographies de Lovecraft décrivent un personnage raciste et même misanthrope.

Quelles biographies ? Pas celle de Joshi, en tout cas.

Tu parles de "gens insupportables et égoïstes". Or, selon les témoignages de ceux qui l'ont rencontré, HPL était quelqu'un de très fréquentable et plein d'humour.

D'ailleurs, je connais peu de "misanthropes" qui ont échangé des dizaines de milliers de lettres avec leurs nombreux correspondants.

Voilà qui serait une bonne nouvelle.
ceci dit en cherchant j'ai trouvé ceci:http://www.fabula.org/actualites/article5816.php
"Histoire d'un gentleman raciste de William Schnabel, universitaire grenoblois et directeur du Gerf (Groupe d'études et de Recherches sur le Fantastique), nous propose une nouvelle lecture de Lovecraft où le racisme et la haine dévoilent les visages cachés de l'épouvante. "

ou encore houellebecq :
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2290053864/402-2960969-3075314
"On découvre un homme aristocratique, misanthrope et raciste qui ne cache pas son dégoût pour le monde moderne."

Je serai ravie d'apprendre qu'ils ont tort, je vais regarder de plus près la biographie de Joshi

C'est peut-être pour cela que je ne lis pas les biographies...

Encore une fois, il faut signaler que Lovecraft était un personnage complexe, et ne pas sous-estimer l'influence de son milieu (la bourgeoisie WASP).
Il est vrai qu'il a surtout eu des contacts épistolaires, et il semblait en fait voir assez peu de monde, vivant quasiment en reclus sur la fin de sa vie.

Par contre, être misanthrope n'est pas un défaut ni une tare.