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Sujet proposé le 01/12/2009 à 19h21 par aryseldon |
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RE : voyages dans le temps
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20/12/2009 à 13h38
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Bonjour à tous,
Je souhaiterais squatter un instant cette discussion pour poursuivre avec Gui un entretien commencé ailleurs
(http://www.culture-sf.com/forum/Conseils-pour-Ma-videotheque-Ideale-137600-1).
| | | | | | Citation :
Gui :
Jacques Goimard, dans sa préface à Histoires de Voyages dans le Temps, propose un autre point de vue :
Ciitation :
"[...]
Le thème du voyage dans le temps passe pour être une découverte de la science-fiction et plus précisément de Wells. Pourtant, la prescience, la prévision, l'anticipation, la prospective sont déjà des voyages dans l'avenir ; les mémoires, l'histoire, la légende sont des voyages dans le passé. D'une manière générale, nous voyageons tous dans le passé par le souvenir (quelle qu'en soit l'infidélité) et dans l'avenir par l'imagination (quel qu'en soit l'irréalisme).
[...]"
Plus loin, en fait dans le paragraphe suivant, il évoque des "voyages dans le temps" basés sur des méthodes non scientifiques telles que le sommeil (L'An 2440 de Sébastien Mercier, 1771, Rip van Winkle de Washington Irving, 1819, Berkeley Square de John Balderston et John Collins, 1933) ou la drogue (Le Club des Hachichins de Théophile Gautier, 1846). Il évoque également, mais sans les citer, d'autres moyens bien trop nombreux pour en faire la liste...
Il parle aussi du sommeil quotidien comme une forme de voyage vers l'avenir : le temps cesse effectivement d'exister pendant quelques heures ou, pour en revenir au sujet de notre conversation, il se rétrécit jusqu'à devenir infinitésimal. Selon lui, c'est ce qui aurait inspiré des récits tels que Hurlubleu (1833) de Charles Nodier et L'Homme à l'Oreille Cassée (1862) d'Edmond About.
Bref, je ne crois pas que la SF ait inventée l'idée de la malléabilité du temps, même si – soutenue dans ce sens par les travaux d'Einstein – elle lui a donné une coloration scientifique qui l'a rendue plus plausible aux yeux du lecteur, tout en gardant à l'esprit que ce dernier faisait néanmoins quelques efforts pour ne pas les garder trop ouverts |
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Je veux bien admettre que l'on puisse établir un vague parallèle entre d'une part le souvenir (son propre passé), l'imagination (passé de l'espèce ou de l'univers, et futur) et même le sommeil (accélération du voyage vers l'avenir), et d'autre part le voyage physique avec allers et retours dans le temps, mais ce n'est quand même pas tout à fait la même chose.
Mortimer ne se contente pas d'imaginer les anciens dinosaures, il va réellement en voir à bord du chronoscaphe, et manque se faire dévorer par l'un d'eux. On ne risque pas de se faire dévorer par un souvenir ou une imagination, ni même par un endormissement. Je n'ai jamais entendu parler de récits anciens (mythologiques ou fantastiques) mentionnant des personnages allant et venant dans le temps comme dans l'espace. Le souvenir rappelle le passé, mais n'y conduit pas et ne permet pas d'y agir. L'imagination peut inventer un futur (très incertain), mais n'y conduit pas davantage. L'endormissement accélère la venue du futur, mais il n'y a pas de retour possible en arrière à la case départ.
Pour ce qui est des paradoxes temporels, je ne connais pas davantage de récit ancien dans lequel un personnage retourne dans le passé pour empêcher ses parents de se rencontrer.
Idem avec les irrégularités temporelles, et les boucles où un personnage revit sans cesse la même heure ou la même journée, ou bien un personnage vit à vitesse accélérée, etc.
J'ai donc l'impression que dans les récits pré-sf, le temps est une dimension objectivement stable et immuable. Des personnages peuvent se remémorer le passé, imaginer l'avenir, et s'endormir et se réveiller plus tard, mais tout cela est essentiellement subjectif. La mémoire, l'imagination, le sommeil d'une personne n'affectent en rien la structure et l'écoulement du temps, et le vécu ancien, présent ou passé des autres personnes. Alors qu'un voyageur du temps peut affecter réellement le passé (enfin, quand je dis réellement, je veux parler de ce qui constitue le réel dans le récit).
Zigoura
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dernière édition : 20/12/2009 à 13h40
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RE : voyages dans le temps
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20/12/2009 à 16h16
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Tu parlais de la malléabilité du temps au départ, en évoquant notamment, je cite, "paradoxes, accélération, ralentissement ou même immobilisation" : si je ne connais pas d'exemples de récits pré-SF basés sur le premier et le troisième, respectivement paradoxes et ralentissement donc, je t'ai déjà donné des exemples illustrant le second et le dernier, c'est-à-dire accélération et immobilisation. La malléabilité du temps était donc présente dans la littérature avant la SF, même si sous un aspect clairement moins abouti que ce qu'on en connaît maintenant, ou en tous cas un aspect beaucoup moins rationalisé (cf. Einstein et la Relativité)
Si je comprends bien que le sommeil n'est pas un voyage dans le temps à proprement parler, il n'empêche que des auteurs ont utilisé cet artifice (1) pour justifier le voyage dans l'avenir du personnage de leur histoire – voyage sans retour, certes, mais même la première (science-)fiction de l'histoire à bâtir son histoire sur cette possibilité, le célèbre roman de Wells, reste antérieure à la théorie de la Relativité, donc Einstein n'a pas pu inspirer La Machine à voyager dans le Temps à son auteur : ce n'est donc pas cette théorie qui a permis d'inventer cette idée, mais par contre c'est bien la SF qui l'a inventée
On peut donc distinguer le voyage dans le temps en tant qu'aller simple, qui est antérieur à la SF, et le voyage aller-retour dans le temps qui, lui, pour le coup, est une invention de la SF. Mais l'idée de la malléabilité du temps, ou du moins ses prémisses, reste antérieure au genre
(1) ceci dit, maintenant que j'y pense, j'aurais peut-être dû préciser qu'il s'agissait de sommeil sous une forme d'hibernation : c'est certainement plus clair comme ça, mais l'idée a probablement été inspirée par le fait que le sommeil normal est déjà un passage vers l'avenir dans le sens où il abolie la perception du temps
Edit: un exemple de roman fantastique où le temps va et vient dans tous les sens sur au moins un chapitre, La Maison au Bord du Monde de William H. Hodgson, publié en 1908, donc 8 ans avant la théorie de la Relativité... J'imagine qu'en cherchant bien on peut en trouver quelques autres
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« Fouiller son âme, quoi de plus mortellement ennuyeux. Mais échanger pour de bon des signaux avec Mars, voilà une tâche digne d'un poète lyrique. » - Ossip Mandelstam
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dernière édition : 20/12/2009 à 16h33
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RE : voyages dans le temps
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20/12/2009 à 21h56
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| | | | | | Citation :
Si je comprends bien que le sommeil n'est pas un voyage dans le temps à proprement parler, il n'empêche que des auteurs ont utilisé cet artifice (1) pour justifier le voyage dans l'avenir du personnage de leur histoire |
| | | | | | |
Oui, tu as raison, mais les exemples que tu cites, s'ils ne sont pas strictement sf n'en sont pas moins des amorces - ou, peut-on dire, une des marches qui mène à la sf moderne. En même temps, on peut trouver exemple plus ancien, peut-être, genre La belle au bois dormant - et sans aucun doute des mythes contenant un sommeil prolongé.
Je dis peut-être car :
Je n'ai lu que l'an 2440 - le sommeil vers le futur. Malgré toutes les difficultés, il s'agit bien d'un futur - très light. Les autres (plus anciens-supposés) pas sûr... Du coup, ils n'auraient pas la même valeur.
Le fait que des histoires pré-scifi utilise le thème avant Einstein n'a peut-être (je mets beaucoup de peut-être, dsl) rien d'étonnant, car ce n'est pas un nouveau concept scientifique dont il est besoin mais de la génèse d'un nouveau point de vue sur l'histoire - en tant que mouvement - évolution de la société et de l'humanité.
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C'est pas vrai, je ne suis pas misanthrope. La preuve, j'ai des amis humains.
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dernière édition : 20/12/2009 à 22h14
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RE : voyages dans le temps
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21/12/2009 à 15h35
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| | | | | | Citation :
Gui
un exemple de roman fantastique où le temps va et vient dans tous les sens sur au moins un chapitre, La Maison au Bord du Monde de William H. Hodgson, J'imagine qu'en cherchant bien on peut en trouver quelques autres |
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Bonjour Gui,
Tout à fait d'accord. Dans La maison au bord du monde , William H. Hodgson blackboule pas mal le temps dans tous les sens (avec de sacrées accélérations du temps).
| | | | | | Citation :
publié en 1908, donc 8 ans avant la théorie de la Relativité... |
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Cela étant, pour chipoter un peu, 1908 c'est déjà 3 ans après la RR qui parle du temps, et 7 ans avant la RG qui parle plutôt de gravitation.
| | | | | | Citation :
Vda
Pour Simon Marley, ça y ressemble étrangement |
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.
Simon Marley ?
Zigoura
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dernière édition : 21/12/2009 à 15h39
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RE : voyages dans le temps
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21/12/2009 à 16h06
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| | | | | | Morca :
Oui, tu as raison, mais les exemples que tu cites, s'ils ne sont pas strictement sf n'en sont pas moins des amorces - ou, peut-on dire, une des marches qui mène à la sf moderne. En même temps, on peut trouver exemple plus ancien, peut-être, genre La belle au bois dormant - et sans aucun doute des mythes contenant un sommeil prolongé.
Je dis peut-être car :
Je n'ai lu que l'an 2440 - le sommeil vers le futur. Malgré toutes les difficultés, il s'agit bien d'un futur - très light. Les autres (plus anciens-supposés) pas sûr... Du coup, ils n'auraient pas la même valeur.
Le fait que des histoires pré-scifi utilise le thème avant Einstein n'a peut-être (je mets beaucoup de peut-être, dsl) rien d'étonnant, car ce n'est pas un nouveau concept scientifique dont il est besoin mais de la génèse d'un nouveau point de vue sur l'histoire - en tant que mouvement - évolution de la société et de l'humanité. |
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C'est effectivement ce que j'avançais dans ton fil sur ta vidéothèque idéale : la SF telle que nous la connaissons aujourd'hui est le fruit d'une lente maturation qui rend difficile sa datation précise ; pour certains, ça a commencé avec Shelley, pour d'autres avec Wells, et pour le reste n'importe quand entre les deux, sans compter ceux qui voient de la SF dans certaines oeuvres de Voltaire ( Micromégas) ou de Bergerac ( Les Etats et Empires de la Lune et du Soleil). Et tout ça dépend évidemment de ce qu'on appelle par "SF" ce qui nous renvoie à une Nième tentative de définition du genre : très peu pour moi, merci...
| | | | | | Zigoura :
Cela étant, pour chipoter un peu, 1908 c'est déjà 3 ans après la RR qui parle du temps, et 7 ans avant la RG qui parle plutôt de gravitation. |
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Continuons à chipoter, alors : Hodgson connaissait-il ces travaux pour le moins "de pointe" ? La question mérite d'être posée : il était marin et écrivait surtout du fantastique, de sorte qu'on peut raisonnablement supposer que son intérêt pour la science, et par extension pour la SF, était à peu près nul, à l'instar de Lovecraft...
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« Fouiller son âme, quoi de plus mortellement ennuyeux. Mais échanger pour de bon des signaux avec Mars, voilà une tâche digne d'un poète lyrique. » - Ossip Mandelstam
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RE : voyages dans le temps
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21/12/2009 à 18h39
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RE : voyages dans le temps
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21/12/2009 à 19h08
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| | | | | | Citation :
Zigoura :
Cela étant, pour chipoter un peu, 1908 c'est déjà 3 ans après la RR qui parle du temps, et 7 ans avant la RG qui parle plutôt de gravitation.
Guy :
Continuons à chipoter, alors : Hodgson connaissait-il ces travaux pour le moins "de pointe" ? La question mérite d'être posée : il était marin et écrivait surtout du fantastique, de sorte qu'on peut raisonnablement supposer que son intérêt pour la science, et par extension pour la SF, était à peu près nul, à l'instar de Lovecraft... |
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Je n'ai pas voulu insinuer que Hodgson connaissait les travaux d'Einstein. C'était juste pour resituer quelques dates.
En revanche, selon Thibaud Damour, Proust connaissait les travaux d'Einstein, et s'en est servi pour l'image des échasses dans les dernières lignes de La Recherche.
Zigoura
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