« Ombre purgeait trois ans de prison. Il était assez costaud et avait plutôt l’air de ne pas se laisser emmerder pour que son plus gros problème soit de tuer le temps. Il se maintenait donc en forme, mettait au point des tours de magie avec des pièces de monnaie, et songeait énormément à sa femme bien-aimée… »
L’histoire :
Ombre est une force de la nature. Sa sortie de prison n’est pas des plus heureuses : c’est pour assister à l’enterrement de sa femme, tuée dans un accident, et pour apprendre qu’elle ne lui était pas fidèle. Il rencontre Voyageur, un personnage singulier qui veut l’embaucher pour être son compagnon de voyage/ garde du corps. Ils partent sur les routes pour rencontrer des gens qui ne paraissent pas tout à fait ce qu’ils sont, des gens pour mener une croisade contre les nouveaux dieux…
Cher à ses univers bien particuliers,
Gaiman
signe ici une œuvre fantastique des plus étranges. Le monde n’est pas ce qu’il paraît être et il se peut que parmi nous circulent des dieux…C’est sur ce postulat que ressurgissent de lointains souvenirs des dieux : Odin, Kali…
Ces noms vont se matérialiser sous forme d’être comme vous et moi, mais dont les pouvoirs vont s’avérer être parfois terrifiants. Le monde va être le terrain de guerre de la plus formidable bataille entre les anciens et les nouveaux dieux. Ces derniers étant les vedettes du petit écran et les maîtres de notre actuelle société de consommation.
Gaiman
se livre à une critique de la société américaine qui oublié les anciens dieux à travers ce road-movie qui va nous entraîner aux quatre coins des USA que le héros prend avec calme.Comme dans neverwhere, l’auteur intègre à son roman un humour parfois pince sans rire, notamment dans les dialogues.
Quelques longueurs m’ont fait lâcher le roman plusieurs semaines de suite et je n’ai pas retrouvé le charme et la poésie de neverwhere.
Quelques personnages apparaissent sans véritable raison, sans véritable rôle dans cette histoire.
Les dialogues, toutefois, sont parfois irrésistibles.
Bref, un bon roman mais moins, AMHA, que neverwhere.
Extraits :
« Quand Voyageur poussa la porte de l’immeuble, le soleil frappa les deux hommes de plein fouet.- La Liberté est une garce à baiser sur un matelas de cadavres, tonna Voyageur tandis qu’ils se dirigeaient vers la voiture.
- Ah oui ?
- C’est une citation. D’un Français. Voilà ce que représente la statue qu’ils ont installée dans leur port de New York : une salope qui se faisait sauter sur la charrette des condamnés, au retour de l’échafaud. Tu peux bien lever ta torche aussi haut que tu veux ma chérie, ça n’empêche pas qu’ils y ait des rats sous ta robe et du foutre froid qui te dégouline le long de ta jambe. »