Bradbury
était un excellent nouvelliste, et un romancier honnête. Aussi est-ce avec une certaine appréhension que j'abordais ce fix-up.Peu d'inédits au menu, la plupart des textes ayant été publié dans trois de ses meilleurs recueils : Les pommes d'or du soleil, A l'ouest d'octobre et Le pays d'octobre.
L'apport se constitue donc essentiellement de quelques courts textes dont le but est de faire de cet assemblage hétéroclite un roman.
L'histoire est simple, il s'agit d'un jeune garçon tout à fait normal qui a été abandonné devant un étrange manoir. Ce dernier est en effet peuplé exclusivement de toutes les créatures que l'on croise dans le fantastique, des vampires aux momies et j'en passe. Il se charge de nous chroniquer l'histoire de cette famille, le tout sur un fond relativement inquiétant, puisque le nazisme est censé être un thème important du roman.
Cela s'annonce pourtant bien, mais non. Définitivement non.
Si
Bradbury
a une excellente plume -qui ne lui fait d'ailleurs pas défaut dans cet opus- l'histoire qu'il nous raconte ne tient pas debout, et n'accroche que très péniblement le lecteur.Les quelques nouvelles initiales sont cousues en tous points de fil blanc, et très mal cousues. On sent vraiment l'empilement de nouvelles, destiné à faire du neuf avec du vieux. L'auteur avait-il un besoin urgent d'argent pour infliger cela au lecteur ? Un deuil ? Un reliquat d'impôts ou que sais-je encore ? A-t-il voulu se mesurer à Van Vogt sur le plan de la médiocrité ? Il n'est guère locace à ce sujet dans sa postface, qui malgré ses louables efforts, ne fait que confirmer la déception du lecteur, tandis que l'auteur s'enfonce.
Ceci étant, ne perdons pas espoir pour autant, et au moins pour deux raisons :
1 - on peut lire d'excellent textes de
Bradbury
en folio sf, à commencer par L'homme illustré.2 - s'il a toujours sa plume, il n'en a pour autant pas perdu son inspiration, et sait encore être ce poète humaniste et bouleversant, comme en témoigne son dernier recueil inédit, Les garçons de l'été.
Evitez donc ce mauvais livre, et précipitez-vous plutôt sur les deux sus cités, car