Equateur (Equator) : La nouvelle n'est pas idiote, elle est inepte. Tyne Leslie son personnage principal se comporte comme le prototype du macho décérébré. Il se lance dans une aventure dont les enjeux le dépassent, est menacé de torture, parle, est menacé de mort, est sauvé par une belle et jeune " étrangère " - comprendre extraterrestre à physique humain attrayant - et entreprend en une nuit et une matinée de venger un ami d'un autre ami, et accessoirement de, tout seul avec ses petits muscles et sa petite cervelle, sauver la Terre de la menace d'une invasion extraterrestre. Paradoxalement, il est aussi le seul personnage de la nouvelle (sans doute parce que les autres ne sont que des figurants) à ne pas être doté d'une pensée monolithique, a être doué d'empathie pour les autres, à chercher à comprendre leur position.
Trop barbouze, Equateur est mené à un train d'enfer qui annihile toute possibilité d'une éventuelle crédibilité, sans verser dans un possible et salvateur second degré. Pourtant, la manipulation, le jeu du faux-semblant aurait pu être mis en valeur par un traitement plus sobre.
Le ridicule en exemple : le héros dévoile le peu qu'il sait suite à la simple menace verbale d'une énucléation et d'un doigt sectionné, tandis qu'un personnage de sous-fifre détenant des informations capitales reste muet alors même que les méchants extraterrestres Rosks l'amputent d'une main et lui greffent à la place une patte de chimpanzé !
Désespérant de premier degré, ce texte est consternant. Le ridicule ne le cède toutefois que devant la niaiserie de certains passages. Il évoque une oeuvre qui lui est bien postérieure et heureusement supérieure, Le bureau des atrocités de Charles Stross.
Alors, qu'écrire sur les cinq nouvelles qui suivent Equateur ? Leur qualité est principalement de succéder immédiatement à un texte stéréotypé et médiocre. Malheureusement, elles ne lancent que de sporadiques éclairs lumineux. Trois en un (There's a cloud) est gentiment fantastique et dispensable, Qui peut remplacer un homme ? (Who can remplace a man) est grinçante et réjouissante bien qu'ayant une chute attendue, La nouvelle amibe (Visiting amoeba) malgré un titre ridicule peut être sauvée. Quand aux autres, ..., misère.
On a connu