Tout est relatif bien sûr…
Le risque n'était pas grand pour moi, mais bien plus pour l'auteur qui a pris son courage à deux mains pour venir présenter son livre sur le forum.
Et oui. Julien
Centaure
(son nom ne vous dit rien ? allez jeter un coup d'oeil du côté des annonces) est passé par là en juin 2017 présenter son petit dernier. Espéranza 64, publié en auto-édition via Amazon.Echaudés comme nous le sommes par le nombre incalculable d'auteurs sans vergogne ni talent nous vantant leurs oeuvres rocambolesques, nous avons presque éconduit Julien.
Toujours est-il que sa présentation m'a interpelée, par un je ne sais quoi d'élégance et d'humilité.
Intriguée, je suis donc allée voir de plus près sur Amazon, lu quelques extraits et ma foi… hop, je me suis laissée tenter, en me disant qu'en effet, je ne prenais pas un bien grand risque.
J'ai même acheté l'édition broché car il n'y a rien de mieux qu'un bon livre papier.
Et bien vous savez quoi ? je ne regrette ABSOLUMENT pas ma hardiesse.
Je vais donc vous parler de cette belle découverte et peut-être tenterez vous "l'expérience" vous aussi ?
Espéranza 64, c'est le nom du vaisseau (le 64ème) qui transporte à son bord quelques 25 millions d'humains en cryoconcservation. Pour manoeuvrer le vaisseau et veiller au bon entretien de celui-ci, un équipage de 4000 personnes va traverser le temps et l'espace dans l'espoir de trouver une planète colonisable. En effet, la terre surpeuplée n'a trouvé que ce moyen : envoyer des millions (des milliards) de citoyens tenter leur chance ailleurs.
Rien de bien nouveau en soit pour l'idée de base me direz-vous.
Certes, mais Julien
Centaure
pose au fil des pages, des postulas intéressants sur le principe des voyages dans l'espace et surtout dans le temps, puisque celui-ci doit durer 15 000 ans.J'ai apprécié que - malgré certains passages que j'aurais aimé voir approfondis - on sente un vrai travail de recherche sur des questions scientifiques ou technologiques de manière à proposer un récit cohérent.
En ce qui concerne les personnages, ils sont intéressants bien qu'ils soient, à mon avis, un peu taillés à la serpe. Je veux dire par là que Julien
Centaure
nous "propose" plusieurs protagonistes au caractère bien défini - et là encore, on sent qu'il y a un vrai travail de réflexion derrière - mais ils restent toutefois un peu trop manichéens à mon goût.Pour ce qui est de l'écriture, de mon côté, rien à redire. Au contraire. J'ai trouvé une fluidité, une construction de phrases tout à fait harmonieuse et agréable à lire. Je suis entrée très facilement dans le récit, pour n'en sortir qu'à reculons les dernières pages venues…
Pour un livre auto-édité, je n'ai relevé que très très peu de fautes qui sont d'ailleurs la plupart des coquilles, bien excusables vu la longueur du récit. 401 pages très denses.
A ce propos (de densité), je pense que le format broché en auto-édition doit présenter des contraintes (ça, c'est ma version des faits, car je n'en n'ai pas la confirmation) et notamment de coût qui s'élève au fur et à mesure que les pages s'allongent.
D'où une mise en page très (un peu trop) compacte. En commençant le livre, j'ai eu peur que cela nuise à la lecture, mais cela n'a pas été le cas. C'est juste une question visuelle.
Bref, vous l'aurez compris, j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre et je suis ravie de cette belle découverte.
Belle découverte d'autant plus que l'on devine, en filigrane, caché derrière une mosaïque de personnages, un auteur au caractère humaniste et optimiste, un peu à la Clifford D. Simak,
Qui sera le prochain à prendre le risque ?
;)