Houellebecq
ne nous livre ni une biographie de Lovecraft, ni une véritable étude sur son oeuvre.En fait, il s'agit plutôt d'un portrait, via un rapide résumé de l'oeuvre, des opinions et de la vie intime du personnage.
L'oeuvre, vous la connaissez. Ses opinions, eh bien il insiste surtout sur son racisme forcené. Quant à sa vie intime, elle est d'une incroyable platitude, tellement il était frigide. Il donna son premier baiser à trente ans passés, c'est vous dire !
En fait, c'est plutôt un portrait de l'homme en Arthur Schopenhauer et en schopenhaurien, misanthrope, réactionnaire et atrabilaire, ayant complètement raté sa vie, privée et professionnelle, et pensant avoir raté aussi son oeuvre. Vu comme ça, le livre est effectivement réussi.
Mais il ne faut rien en attendre de plus. Le livre est bien écrit et se lit facilement, mais le contenu n'est pas très consistant.
Pas de grande découverte, rien de révolutionnaire.
Au final, c'est surtout un manifeste du désenchantement dont
Houellebecq
fera le coeur de son oeuvre. Un manifeste duhouellebecq
uisme dont Lovecraft se retrouve le porte-drapeau et le prédecesseur bien malgré lui.Au moins un point positif à retenir au final : tous ceux qui se gargarisent de
Houellebecq
et n'en méprisent pas moins la sf avec un arrogant dédain (au hasard, les inrockuptibles) n'en sont donc que plus ridicules, mais surtout ridiculisés par celui qu'ils portent aux nues.Voilà bien le seul intérêt du livre.
Si le coeur vous en dit, ça se lit en deux ou trois heures.