Pour rejoindre la ville aux murs sans fenêtres, Thrax, Sévérian doit quitter la Citadelle sise dans la ville tentaculaire de Nessus.
Dans son habit de fuligine, d’un noir si profond qu’on n’y distingue pas même les plis, armé de l’épée Terminus Est que lui a donné maître Palaemon, le jeune homme va de rencontres en découvertes, d’attirances en fascinations.
Si savant dans l’art de torturer et de tuer, il est innocent comparé aux habitants de la cité qu’il rencontre : Aghia, jeune femme qui après qu’il ait été défié par un septentrion, va l’accompagner à travers une partie de la ville et ses dangers pour atteindre les jardins botaniques de l’autarque et y cueillir l’averne, cette fleur étrangère qui sera l’arme des duellistes.
A la nuit tombé, à Sévérian et Aghia, s’est jointe la jeune Dorcas laquelle, bien que sans mémoire, a sauvé le jeune bourreau de la noyade. Ensemble, ils rejoignent les Champs sanglants où se déroulent à la tombée de la nuit les duels.
Deux personnages principaux se partagent à égalité ce premier volume du Livre du second soleil de Teur : Sévérian et Nessus.
Découvrant le monde de Teur par la relation de Sévérian, le lecteur est promené des méandres crépusculaires de la nécropole aux profondeurs douloureuses des geôles de la tour Matachine où résident et oeuvrent les membres de la guilde des bourreaux, des différentes tours de la Citadelle où se situe la tour à la cité antique et tentaculaire de Nessus si étendue que son gigantesque mur d’enceinte n’est depuis la Citadelle qu’une ligne noire indistincte.
Accompagnant Sévérian dans ses pensées, ses réflexions et ses déambulations, le lecteur est le captif volontaire du jeune bourreau, charmé qu’il est par la sensibilité et l’innocence de Sévérian. Malheureusement, Gene
Wolfe
emploie la même technique littéraire pour l'ensemble du cycle, lassant avec un récit plein de méandres. Les péripéties de l'histoire se trouvent noyées dans l'excès de détails. Avoir une mémoire parfaite, et décrire en détail alourdit la structure du récit qui, bien qu'aidé d'une écriture imagée émaillée de termes antiques et décallés, ne pallie pas à l'absence d'une structure affûtée.Deux rencontres sont fondatrices de l’évolution du jeune bourreau dans ce volume : dans la nécropole, nocturne et fantomatique, il percute un petit groupe en fuite, mené par le hors-la-loi Vodalus ; dans le confort familier des cellules de la tour Matachine, il fréquente la Châtelaine Thecla, ancienne résidente du Manoir absolu.
Divers éléments, épars, rapides, éclairent le monde de Teur d’où la technologie est étrangement absente malgré l’évocation de pistolets, de lasers et d'atmoptères, sans parler de la Citadelle dont les étages font penser à un immense vaisseau échoué depuis des temps immémoriaux, ni des jardins botaniques qui semblent pour certains être ouverts sur d’autres espaces-temps. Ces lumières ouvrant le récit sur l’espace et le temps donnent à ce premier volume d’apprentissage, un peu lent, ampleur et densité, inaugurant le cycle du Second soleil de Teur.