Le fantastique est un genre à qui la nouvelle va comme un gant, la preuve magistrale en est donnée avec le premier volume de cette vaste antho parue chez Denoël.

C'est bien simple, si toutes les anthos sont de ce niveau, je sais désormais ce que j'emporterai sur une île déserte : l'intégrale en 9 volumes plus le volume originel chez Casterman.

Dès la première nouvelle, vous êtes envouté.
On se retrouve dans cette cambrousse américaine, écrasée par le soleil de plomb de l'été. Une femme et ses enfants font halte à une station service perdue au milieu de nulle part, et font la connaissance d'un garçon qui va se révéler doué d'un très étrange pouvoir. La fin est délicieuse.
Alan Ryan, lui, vous fait basculer petit à petit dans le fantastique, suivant encore une fois une famille, en l'occurence une mère et sa fille. En l'observant, et en observant ses proches, cette mère va en arriver à se poser de drôles de questions sur le sable.
Stephen King, comme toujours, grandiose, efficace à souhait, à l'image de Matheson, qui vous fait tout basculer à la dernière phrase.
Une grande découverte : Steve Rasnic Tem, le seul auteur à apparaitre deux fois, la première avec un court texte à l'efficacité digne d'un PAT, et un second texte magistral.
Lisa Tuttle nous livre elle aussi un texte superbe, sur cet enfant qui découvre une créature étrange.
Richard Christian Matheson, quant à lui, nous apprend à ne pas désespérer des fils d'auteurs célèbres, et nous montre qu'il sait faire autre chose des scénars pour K2000 et L'agence tous risques : qu'il est un nouvelliste incontournable.
K.W. Jeter nous livre aussi un texte magistral, un témoignage superbe sur l'initiation d'un jeune garçon auprès d'une prostituée.

L'un des meilleurs reste celui de Daniel Walther, texte magistral sur la culpabilité et ses répercussions auprès de quelqu'un qui n'a jamais fait qu'essayer de sauver sa peau, quitte à tomber dans l'abjection.

Une anthologie qui ouvre en grandes pompes une série qui s'annonce sous les meilleurs hospices : celle de la rénovation d'un fantastique qui sort un peu des morts-vivants et de tous les clichés.
Ce fantastique dont les représentants contemporains ne sont autre que les Barker, Brite et autres Gaiman.

Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire, d'autant plus que seule une infime partie des textes a été reprise ailleurs, et ultérieurement.