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Sujet proposé le 06/04/2015 à 23h44 par morca |
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RE : C'est de la science-fiction !
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08/04/2015 à 11h26
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Que la science-fiction est beaucoup trop vaste pour se limiter à sa stricte étymologie.
Elle a quand même évolué depuis Gernsback !
Allez, au hasard, rien que l'uchronie. Qu'a-t-elle de vraiment scientifique (au sens des sciences dures, pas des sciences humaines) ?
On peut à la rigueur arguer de la scientificité du voyage dans le temps, mais ça reste assez mince.
Même chose pour la dystopie : où sont les maths, la physique ou la biologie dans 1984 ? Pour comprendre le livre et comment Orwell a su appréhender le totalitarisme avec une telle maestria, il faut surtout se pencher sur les dégâts du stalinisme pendant la guerre d'Espagne (cf. plusieurs textes d'Orwell dont Hommage à la Catalogne, Les pieds dans le plat espagnol, Pourquoi j'écris ?).
Tout cela pour ne rien dire de l'ethnofiction de Le Guin, de Dick (outre sa fameuse uchronie, Le dieu venu du Centaure, Le temps désarticulé...).
Et bien sûr Bradbury.
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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dernière édition : 08/04/2015 à 11h29
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RE : C'est de la science-fiction !
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08/04/2015 à 11h38
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| | | | | | lacroute :
Mais est-ce que la SF n'est pas conduite pour une grande part par des cas d'exceptions confrontés à une norme (qu'elle qu'en soit la nature)...? |
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Certainement.
La science elle-même tire volontiers profit de l’étude des anomalies.
En neurologie, par exemple, la recherche sur les lésions cérébrales a permis d’en apprendre beaucoup sur le fonctionnement normal du cerveau.
| | | | | | morca :
[…]la question c'est "C'est de la SF non ?". J'ai répondu lapidairement "non, la science-fiction, c'est dans le mot, c'est toujours de la fiction […] |
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Ma réponse aurait probablement été semblable (ceci dit sans percevoir ni le ton ni les expressions de l’interlocutrice…)
Mais si ensuite elle m’avait permis d’enchaîner, je lui aurais sans doute demandé ce qu’elle entendait exactement par sa remarque ; Parce que moi, je l’entends principalement de deux façons : soit la marque d’un étonnement (« je n’aurais jamais cru voir ce genre de chose se réaliser ; je croyais que ça resterait du domaine de la science-fiction. »), soit celle d’une réprobation (« C’est aberrant ! Ce genre de chose ne devrait pas se produire. Ça devrait rester de la science-fiction. »)
| | | | | | morca :
- avoir des difficultés à survivre |
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Un certain désintérêt du lectorat potentiel pour l’avenir est une des raisons fréquemment avancée pourexpliquer une « crise de la SF ».
| | | | | | morca :
- se tourner facilement vers le catastrophisme, en mettant en scène les craintes (fondées) de désastres imminents tout en se plaisant à rêver d'un monde où l'on puisse enfin échapper au contrainte du (post) modernisme scientifique |
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Des lecteurs et des auteurs (par exemple, Ursula Le Guin) regrettent cette tendance, en appelant à des récits moins défaitistes et plus constructifs.
(NB : que je parle SF, je pense littérature. J’avoue que je réfléchis peu aux autres médias [un peu au cinéma…])
| | | | | | morca :
en expérimentant et provoquant certaines situations extrêmes, la science fait de la science-fiction du même coup mais dans le réel : elle provoque un récit (la biographie de ce trans par exemple et ses démêles) et comme un récit éclaté qui courre dans les médias. |
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Je me plais à imaginer Ballard écrivant le roman de ces récits…
| | | | | | lacroute :
Donc on en revient à l'éternel problème de l'appellation mal choisie du genre qui nous occupe. Un renvoi plus "littéraire" (littératures de l'imaginaire, par exemple) et la question "C'est de la SF, non..?" n'est plus à poser. |
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Si la proposition du terme de "fiction spéculative" avait abouti, le sort de la science-fiction en eut-il été changé ?
Possible (mais gare aux problèmes inédits qui auraient pu en découler ; on sait que les uchronies réservent bien des surprises… ^^)
| | | | | | lacroute :
J'ai entendu une fois la variante suivante […] |
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Autre variante entendue jenesaisoù : « C’est mieux que la science-fiction..! »
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"Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d'avis."
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RE : C'est de la science-fiction !
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08/04/2015 à 12h21
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Jim
| | | | | | Citation :
Si la proposition du terme de "fiction spéculative" avait abouti, le sort de la science-fiction en eut-il été changé ? |
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Non. D'autant que le terme comportait il me semble une bonne part d'expérimentation linguistique, et ce dans un contexte politique particulier (Sandrine, help si je me gourre)
Et on en revient à l'éternel problème d'une appellation (la SF) qui a pris racine, qui s'est incrustée profondément et qui me semble devenue indélébile dans l'esprit des gens. Elle nous scotche à son versant science alors que c'est très très très majoritairement une littérature.
Mais basta, faut faire avec.
Olivier
| | | | | | Citation :
Que la science-fiction est beaucoup trop vaste pour se limiter à sa stricte étymologie.
... [ ] ...Même chose pour la dystopie : où sont les maths, la physique ou la biologie dans 1984 ? |
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Gaffe avec 1984 qui est quand même sorti et a été réédité en littérature blanche. Mais ton raisonnement tient la route et est recevable.
En corollaire: si l'on cherche a éviter "C'est de la science fiction" pour ce genre d'ouvrages jugés borderline par l'édition qu'obtient t'on comme réflexion quand des faits décrits par Orwell deviennent réalité...? On peut s'attendre à "Big Brother is watching You" (déjà rencontré) ou "bienvenue dans le meilleur des mondes" (plus rare) à défaut de "C'est de la dystopie" (hautement improbable)
Olivier:
| | | | | | Citation :
Allez, au hasard, rien que l'uchronie. Qu'a-t-elle de vraiment scientifique (au sens des sciences dures, pas des sciences humaines) ? |
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Je me suis heurté il y a peu à une remarque qui m'a laissé sur le cul de prime abord (mais je n'ai pas fouillé au-delà): "Il y a de l'anticipation dans l'uchronie". Alors que les deux termes me paraissent inconciliables, un peu comme l'huile et l'eau. Comment peut t'il y avoir de l'anticipation quand le "noeud dérivant" appartient au passé et qu'il y a effort pour décrire un passé, un présent, un futur différent. Bref, çà me dépasse.
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https://laconvergenceparalleles.blogspot.com/
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dernière édition : 08/04/2015 à 13h07
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RE : C'est de la science-fiction !
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08/04/2015 à 14h01
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Mode hommage on
Et la fantasy dans tout ça ?!
Parce que, comme le disait le regretté Terry Pratchett, la sf n'est que de la fantasy avec des boulons !
Mode hommage off
Ce que j'aime souvent faire, quand on me dit que c'est de la sf, c'est de demander à qui ou quoi il est fait référence. Inconsciemment, il est plutôt fait référence à l'âge d'or, et à son goût pour la science et sa confiance en l'avenir. On pourrait même y voir un certain positivisme (L'histoire du futur de Heinlein ou Fondation d'Asimov sont plus optimistes que Disch ou Sternberg).
C'est même à mon sens l'un des aspects les plus intéressants de la Speculative fiction. Outre un certain travail sur le style (La foire aux atrocités de Ballard), elle est souvent marquée par un certain pessimisme (Disch, Silverberg voire le Spinrad aux personnages cyniques de Jack Barron et Les hommes dans la jungle, que j'adore), une indifférence au lointain, qu'il soit spatial (Delany est l'un des seuls à faire du space op et quels chefs-d'oeuvre !) ou temporel (peu d'empires galactiques, de conquête spatial, ou d'ET (Ballard par exemple). Le tout parfois teinté d'une préoccupation écologique (Brunner, Wylie, Harrison et la surpopulation dans Soleil vert voire le Ballard de Sécheresse).
Et je trouve amusant que le bouillonnant Harlan Ellison, hélas trop peu (re)connu en France, qui fit tant et plus pour la speculative fiction ait écrit aussi peu de textes (du moins traduits en français, en particulier ses favoris regroupés dans l'indispensable Machine aux yeux bleus) surtout mainstream ou lorgnant plutôt vers le fantastique ou l'horreur.
Une autre dimension intéressante de la science-fiction, c'est son aspect multiple : littérature, cinéma, musique*, BD (les super-héros, thématique clairement sf au sens strictement étymologique, sont en train de devenir une entité à part entière sans que l'on parle de sf).
C'est donc peu dire que parler de science-fiction de façon généraliste (tous supports) nécessite a priori une certaine érudition.
* Prenons Bowie : il parle de la conquête spatiale (Space oddity), mais aussi de dystopie (Diamond dogs) voire d'ET (Ziggy stardust and the spiders from Mars). Pour ne rien dire de ses prestations cinématographiques, et bientôt théâtrale !
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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RE : C'est de la science-fiction !
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13/04/2015 à 11h24
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Report d'un message desorienté ^^ :
| | | | | | lacroute :
Non. D'autant que le terme comportait il me semble une bonne part d'expérimentation linguistique, et ce dans un contexte politique particulier (Sandrine, help si je me goure) |
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Je croyais que le terme avait été d’abord proposé pour se substituer à celui de la science fiction prise dans son ensemble ; avant d’être récupéré pour les tenants de la New Wave pour promouvoir leur SF, effectivement portée sur l’expérimentation stylistique et la dimension sociologique.
Mais à en croire The encyclopedia of science fiction, Heinlein la proposait dès le départ pour désigner un sous-ensemble :
« In the symposium published as Of Other Worlds (coll 1947) edited by Lloyd Arthur Eshbach, Robert A Heinlein proposed the term to describe a subset of sf involving extrapolation from known science and technology "to produce a new situation, a new framework for human action". »
Autant pour moi.
| | | | | | lacroute :
En cherchant un article issu du Web sur un certain roman de Silverberg, "Les déportés du Cambrien", et le lisant je n'ai pu m'empêcher de faire un lien avec le présent fil et de schématiser le tout grace au raccourci suivant:
"La préhistoire c'est de la science-fiction".
Cà m'a bien fait rire. |
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La juxtaposition est drôle, oui. ^^
Il me semble que Silverberg disait, à juste titre, que plus on s’éloigne du temps présent, en direction de l’avenir comme du passé, plus on est amené à spéculer ;
« Le Big Bang, c’est la science-fiction ? »
(De quel article s’agissait-il ? Il pourrait m’intéresser…)
| | | | | | Olivier :
Ce que j'aime souvent faire, quand on me dit que c'est de la sf, c'est de demander à qui ou quoi il est fait référence. Inconsciemment […] |
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"Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d'avis."
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