C'est de la science-fiction !

comme diraient les anglo-saxons, le texte de Guiot est juste "A Load of Bullshit". Factuellement déficient, il montre juste qu'il est difficile de tracer l'étymologie et les multiples sens de cet ancien (1889) néologisme sans avoir la documentation (ou la "culture-SF") adéquate.

		Citation : 1889

Eh bé..! Tu nous expliques, STP..?

Merci, Sandrine, pour l'intervention..!

Pour continuer sur mon raisonnement précédent, je me demande si l'expression "C'est de la SF" ne perd pas toute signification à mon sentiment.
C'est un peu comme si, après l'avoir entendu, il me fallait trouver, moi amateur SF, une crédibilité ou pas à certaines extrapolations en passe de basculer dans la réalité. Alors que ce n'est pas vraiment ce qui m'attire dans ce que, personnellement.j'entrevois du genre. Et qu'à la limite çà me passe au-dessus de la tête.
J'ai aussi souvent envie de lancer le contrepied parfait: "Je lis de la SF pour le plaisir des mots, des jolies phrases, des trouvailles de langage..etc, que je me soucie davantage d'humanisme que de "scientifisme" et que çà aussi çà peut être de la SF". Et quelque part c'est bel et bien vrai puisque "au départ" je suis là pour des fictions écrites qui côtoient des "mondes autres", "des idées autres"..etc..!
Alors maintenant tout çà peut expliquer que certaines oeuvres SF glissent vers la littérature blanche. Et je ne devrai pas m'en plaindre. Mais paradoxalement, actuellement, nombre de couvertures neutres de parutions manifestement "SF" m'horripilent, comme si on me volait presque de quelque chose
Alors, hein va savoir.

Ainsi si face à:

		Citation : "" Un transexuel américain, femme devenue homme après une opération, et qui assure attendre un enfant, défend dans les médias américains son droit de procréer"

..on nous affirme: "C'est de la littérature de l'Imaginaire..qu'est ce que t'en penses..?", l'amateur SF n'a plus qu'à sourire; la réponse étant dans la question il ne peut intervenir.

Mais, à l'opposé je conçois fort bien qu'on trouve chaussure SF à son pied avec la hard-science. Il n'y a pas d'exclusion de ma part. Alors, maintenant, d'ici à ce qu'on nous dise "C'est de la hard-science...non ?" il va s'en passer des astronefs sous les ponts quantiques..!

Et on en revient toujours à l'éternelle rengaine du terme générique mal ou plus adapté au présent. Continuer à créer des sous-genre pour contourner le problème ne me déplait pas dans la mesure où l'on peut en rire. Par exemple pourquoi ne pas inventer des sous domaines improbables comme le dark-soft-retromusette-rural. Il y aura bien quelqu'un pour questionner: "C'est de la science fiction..non..?"

		Citation : Si j'ai bien compris, la formule "c'est de science fiction" peut signifier deux choses. - soit l'interlocuteur manifeste son ignorance des technologies les plus récentes. - soit il fait état de son illettrisme science fictif. Rien de blâmable dans les deux cas, tant il est vrai qu'on ne peut tout savoir et tout lire; mais une discussion avec quelqu'un qui a ce genre de formule, ça vous étiquette geek en moins de deux.

Dans le grand public -français - , l'expression signifie aussi, c'est n'importe quoi., C'est plus fort que de l’illettrisme, car on peux regretter d'être illettré. C'est une façon de ranger le genre au rayon des anomalies.

		lacroute : […] ce n'est pas l'anticipation prévisionnelle qui m'intéresse, mais l'extrapolation à partir d'un point de départ même loufoque.

Je me retrouve assez sur ce point.

		lacroute : Ainsi "Littératures de l'Imaginaire" m'agrée davantage...

Il semble que le terme se soit vraiment imposé.
Personnellement, il me faisait grincer des dents, au début – même quand Je-ne-sais-plus-qui fit remarquer que valait mieux entendre par « imaginaire » un territoire et non une faculté – mais aujourd’hui, je m’y suis habitué (à défaut de l’utiliser moi-même…)

		lacroute : [1889] Eh bé..! Tu nous expliques, STP..?

Dixit The encyclopedia of science fiction (encore) :
«Its first known use is by the reviewer M F Egan in "Book-Talk" (October 1899 Lippincott's Monthly Magazine), which describes Edward Bellamy's Looking Backward, 2000-1887 (1888) as "speculative fiction".»

Alors soit 1889 est une faute de frappe, soit Sandrine dispose d’autres informations…

		lacroute : ça aussi ça peut être de la SF". […]

Un des deux premiers auteurs que j’ai lu de manière suivie était J. G. Ballard.
C’était avant que je m’intéresse à la SF en tant que genre : son histoire, ses courants, etc.
(L’autre auteur, le tout premier, était Ray Bradbury)

Et chez Ballard, il y avait des histoires, des thématiques, des univers que naïvement je n’aurais pas associés à la SF ; mais que je prenais comme tels parce qu'enfin, c’était marqué dessus..!

Par la suite, j’'ai été quelque peu troublé de voir des amateurs du genre les bouter hors de la SF car ça manquait de vaisseaux spatiaux et des amateurs de littérature générale faire de même… pour la même raison.


PS : j’ai voulu reprendre le "Mode pour illustrer", via Google, mais en anglais et en espagnol cette fois-ci ; et j’eus une surprise (qui n’aurait pas dû en être une) : les premiers résultats renvoyaient à des pages concernant… la science-fiction !
On serait tenté de croire qu’il n’y a qu’en France qu’on utilise l’expression à tort et à travers…

		Citation : Dans le grand public -français - , l'expression signifie aussi, c'est n'importe quoi., C'est plus fort que de l’illettrisme, car on peux regretter d'être illettré. C'est une façon de ranger le genre au rayon des anomalies.

Même si curieusement, l'anticipation commence à devenir quelque chose d'acceptable, notamment via Houellebecq.
Et que la fantasy bénéficie du double bénéfice ciné-tv du Seigneur des anneaux et de Game of thrones.
Tandis que le fantastique reste borné à Poe (sans doute parce qu'il a été traduit par Baudelaire) et Maupassant. Matheson, Tuttle et bien d'autres restent inconnus.

Jim

		Citation : parce qu’enfin, c’était marqué dessus .. !

Au milieu et à la fin des 60's sortaient le premier album de "Chicago Transit Authority", un Pink Floyd "A saucerful of secrets", le premier "Ekseption" et une compil des Beatles "Oldies but goldies".









J'avais 15 ans environ. J'ai eu accès à ces disques via ce qui ne s'appelait pas encore une médiathèque d'entreprise. Je les ai emprunté par simple curiosité (même les Beatles m'étaient inconnus). Et je suis tombé sur le cul. Ces 4 vinyles divers dans leur fond et leur forme m'ont chopé et jamais lâché. Je ne savais pas ce que c'était...

... jusqu'à ce qu'on me dise, via un sticker collé bientôt collé sur les pochettes que c'était de la "pop". J'en revois encore la forme, les caractères ronds, noir et blanc, typés 70's. Ils restèrent longtemps apposés pour bien rameuter les amateurs. Alors bon, va pour la pop. J'en écoutais et j'en étais fier, loin de l'ORTF des M&G Carpentier.
Mais comme il est rigolo de constater que le terme "pop", 40 ans plus tard ne se centre plus sur le même créneau musical. Bongu, Pink Floyd in les 60's catalogué "pop" çà ne choquait personne.
Plus tard j'ai compris que Chicago était du Brassrock, Pink Floyd du progressif..etc
Et bien, toutes ces foutues années plus tard, le terme m'est resté incrusté, tatoué, indélébile, et je me force souvent à préciser les genres quand dans ma tête, peut-être resté d'ado, j'écoute encore de la "pop". Et dans mes dires et écrits j'utilise le générique "Rock" qui est aussi peu précis et inadapté que l'est "SF" à notre genre de prédilection.

Alors, maintenant, est-ce que le label SF n'est pas un simple signe de ralliement utile entre adeptes tandis qu'il est utilisé bizarrement par un peu tout le monde..?

		Citation : Dixit The encyclopedia of science fiction (encore) : «Its first known use is by the reviewer M F Egan in "Book-Talk" (October 1899 Lippincott's Monthly Magazine), which describes Edward Bellamy's Looking Backward, 2000-1887 (1888) as "speculative fiction".» Alors soit 1889 est une faute de frappe, soit Sandrine dispose d’autres informations…

elle dispose :
http://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=uva.x030737136;view=1up;seq=187 (bas de la page)

on notera aussi que :

		Citation : « In the symposium published as Of Other Worlds (coll 1947) edited by Lloyd Arthur Eshbach, Robert A Heinlein proposed the term to describe a subset of sf involving extrapolation from known science and technology "to produce a new situation, a new framework for human action". »

est aussi approximatif (ce n'est pas le bon titre) avec une erreur qui est directement recopiée de Wolfe (Greenwood, 1986).