Ciné 2015 : que la fête commence

Les excellents films ne manquaient pas il y a quarante ans : puisse-t-il en être de même cette année.

Cold in july (Juillet de sang), adapté du roman éponyme de l'excellent Joe R. Lansdale.
Une adaptation fidèle du roman de Lansdale, dont il reprend la noirceur absolument radicale, dont je ne peux que recommander la lecture.
Les acteurs sont vraiment bons, et puis voir ce bon vieux Jim Bob Luke (ici incarné par Don Johnson) est toujours un plaisir. Et comme le réal envisage une série sur Hap et Leonard, le meilleur est à venir !

Arrrrh
Faut que j aille le voir avant qu il ne passe plus ( avec SK1 aussi)

		Olivier : Les excellents films ne manquaient pas il y a quarante ans : puisse-t-il en être de même cette année.

Pinaise, oui. Plusieurs de mes films préférés parmi ces sorties de 1975 : Barry Lyndon, Les dents de la mer, Un après-midi de chien, Vol au-dessus d'un nid de coucou...

et en passant Rollerball et Apocalypse 2024.
Pas vu mais ça viendra : le Death Race 2000 produit par Corman. Et côté cultissime le Rocky Horror Picture Show.

Tout cela sauf erreur sur la date comme la dernière fois avec le Stepford Wives, qui semble être de 1975 ^^

La conquête de la planète des singes de Jack Lee Thompson.

Quand ils se révoltent, les singes esclaves de ce film-là conservent leurs blouses de travail et ce simple détail offre un motif insolite absent du remake, où les primates apparaissaient, somme toute, comme des bêtes échappées du zoo… Ce décalage et une belle exploitation des décors urbains ne suffisent hélas pas à sauver l’ensemble de la médiocrité, essentiellement, trouvai-je, par la faute d’une narration maladroite (un premier acte trop explicatif, un deuxième où tout s’enchaîne trop vite, un troisième trop bavard).


Star Trek into darkness de J. J. Abrams.

Hormis une escarmouche en territoire klingon qui semble bien cheap, ce nouveau Star Trek présente un visuel soigné, un certain lustre qui, combiné à d’incessantes péripéties, le fait suivre sans ennui. Bien heureusement, car combien de montées dramatiques promptement desamorcées, de lourds clins d’œil qui n’avancent à rien, de climaxs qui ne donnent pas leur pleine mesure ? Dès le film teminé, si j’y repense, il m’agace…


Captives (The captive) d’Atom Egoyan.

Le point faible de ce thriller est celui soulevé par la plupart des critiques : la caractérisation grotesque de l’antagoniste . Dommage, parce que la carrure de l’acteur l’éloignait à la base de la caricature du pédophile malingre…
D’autant plus dommage que sans ça, le film (fort mal accueilli à Cannes…) aurait pu être grand alors que je le trouve « seulement » bon.

L’histoire génère une belle tension, la mise en scène est superbe (avec ce qu’il faut pour charmer l’œil sans être envahissante), la narration antichronologique, sans carton ni sous-titrage, stimule agréablement et Ryan Reynolds, qui me semblai atroce dans ses rôles de (super-)héros, est ici très bon en monsieur-tout-le-monde accablé par l’insupportable.

TRUE DETECTIVE

LA série.

C'est une enquête policière noire et brillante qui s'étale sur 8 épisodes de 60 minutes chacun.

Les deux acteurs principaux Matthew McConaughey et Woody Harrelson collent à la peau de leur personnage. L'interrogatoire à la manière d'Usual Suspect m'a particulièrement plû. Ce va et vient entre deux temporalités de l'affaire : le récit des deux gus et le présent de l'interrogatoire. Ce n'est que dans les derniers épisodes que le fil de l'histoire reprend une course linéaire où tout est rassemblé pour une fin haletante. On imagine bien les protagonistes basculer à tout moment dans le Fantastique.

L'intrigue est passionnante et les dialogues sont particulièrement réussis. J'ai adoré

+ 1 pas mal du tout .
Il y a aussi eu a noel une édition spéciale de Black mirrors,une excellente série également ( épisode 1h 30 ) , faut que je prenne le temps de la trouver !

+1 même si le récit glisse une trame assez classique, le héros, qui me semble être une réactualisation holmesienne, a séduit mon pessimisme misanthrope - je suis en accord avec pas mal de ces sorties (y'en a même une que j'avais sorti en vrai d'ailleurs ^^)

en passant, pour son nyctalope, serge lehman hier soir sur france cul (vers 19h30) avec sa voix au sonorité Vallsienne, et une interview parallèle d'un romancier anglo saxon avec une sortie sur la fin du roman qui pourrait faire réfléchir des lecteurs de SF ama si comme il le pense le roman est une forme culturelle obsolète et sans avenir...

Vu It follows ce soir...
Inutile de se déplacer. Le pitch est débile et c'est tout sauf "prenant et angoissant", tout sauf "ultra flippant" comme l'annonce l'affiche. Seul petit intérêt, des images hallucinantes de la banlieue désertée de Detroit...

		BC : Vu It follows ce soir... Inutile de se déplacer.

La parole à la défense… ;-)

		BC : Le pitch est débile

Je suis d’accord ; et il n’y a pas de miracle : les détours du scénario n’y remédient pas.
Si une intrigue solide est pour vous une condition sine qua non pour aller voir un film alors, effectivement, inutile de vous déplacer.


It follows est essentiellement un film de mise en scène, d’atmosphère ; et sur ce point, il me paraît une bonne classe au-dessus du tout-venant du genre (où la facture visuelle et sonore sent trop souvent le baclage ou l’amateurisme) et je pense que c’est une des raisons principales à ses critiques dithyrambiques (excessives au jugé de l'ensemble).

Tout n’est certainement pas parfait dans la réalisation et j’ai trouvé à quelques moments des effets plaqués, gratuits (par exemple, je me demande encore l’intérêt du mouvement de caméra à 360° lors du passage aux archives du lycée).

Il n’empêche que m’a fait bien plaisir de voir le soin porté à la photo, aux cadrages, au rôle actif de la musique.

		BC : et c'est tout sauf "prenant et angoissant"

Je l’ai trouvé parfois très prenant, souvent dans ces passages « calmes », d’attente, d’anticipation anxieuse.

(et puis son type de mise en scène, évidente filiation avec l’Halloween de John Carpenter, touche une corde sensible chez moi.)

		BC : tout sauf "ultra flippant" comme l'annonce l'affiche.

La flippe au cinéma, c’est quand même très subjectif : ce qui effraiera les uns fera rire les autres, et vice versa.

Pas de gros moment de flippe pour moi dans ce film, mais ce n’est pas ce que je recherche…

		BC : Seul petit intérêt, des images hallucinantes de la banlieue désertée de Detroit...

Des décors que le cinémascope rend superbement.

...

J’ajoute qu’alors les protagonistes adolescents ne sont vraiment pas ma tasse de thé au cinéma, j’ai bien aimé ceux de ce film : ni trop crétins, ni trop futés, ni trop sages, ni trop débauchés ; leur normalité change agréablement des clichés dont ils sont généralement chargés.

		morca : [...] le héros [de True Detective], qui me semble être une réactualisation holmesienne, a séduit mon pessimisme misanthrope - je suis en accord avec pas mal de ces sorties [...]

Sa philosophie impie est très proche de celle qui imprègne l'oeuvre de Thomas Ligotti (notamment The conspiracy against the human race).

Un peu trop pour être honnête, dit-on (par exemple : ici).