Ciné 2015 : que la fête commence

Bah ! Jupiter Ascending, c'est pas si pire que ça.

J'ai lu (ou entendu) que le scénario de Jupiter faisait 600 pages à la base, que ce film devait être le premier d'une franchise, mais suite au changement de directeur de studio, le projet a pris du plomb dans l'aile. Ils auraient donc sorti une version pop corn pour ado afin de cibler le plus grand nombre, en torpillant tout l'univers dans sa complexité envisagé par les Wachowskis. Je rêve que plusieurs adaptations comics se prennent des méchants bides tellement ils creusent le sillon pour revoir un cinéma plus exigeant. Ils regretteront peut-être alors d'avoir traité comme de la merde ces artistes.

Tiens donc, il y a une adaptation de Il est difficile d'être un dieu qui vient de sortir au cinéma... Ce sera difficile de trouver une séance

Comme disent nos amis canadiens : si c'est pire !

Jupiter ascending.

Pas si pire, de mon point de vue…

Alors, oui, il s’y trouve du ridicule à tous les étages ; mais tout ça ne me paraît pas se prendre suffisamment au sérieux pour que je le trouve vraiment pénible.

Juste un gros space opera kitsch qui se suit sans grand enthousiasme mais sans véritable ennui.

- Un monde parfait : un Eastwood surévalué. Regardé sans être complètement immergé et le sort des protagonistes ne me tenait pas en haleine. De plus, le personnage interpreté par Laura Dern n'a aucun intérêt. Ce n''est pas un film que j'aimerais revoir.

- Le dernier pub avant la fin du monde. Là encore, gros problème. Le duo ne fonctionne pas avec moi puisque Shaun of the dead ne m'avait déjà pas marqué. On m'a dit, "Cest génial !". Ok, Ces roboïdes à la sauce bleue m'ont très vite gonflés et au final ce pseudo-délire ne laissera pas de traces. Vite vu-Vite oublié !

- Les brasiers de la colère. Inversement, un film sous estimé. On peut lui reprocher de trop grandes similitudes avec Voyage au bout de l'enfer dans sa transposition, il n'en reste pas moins doté d'une interprétation impeccable de Woody Harrelson, Casey Affleck et Willem Dafoé. Etrangement, Christian Bale apparaît en retrait avec une performance sobre et moins marquante. Ce fut un bon moment !

- Moonrise kingdom. Mon premier Wes Anderson ! Tout arrive :) Juste après le visionnage, j'ai été un peu déçu devant le sentiment d'un film creux masqué par une mise en scène tape à l'oeil. Genre, je vous mets des travellings dans tous les sens pour épater la galerie. Avec un peu de recul, j'ai plutôt bien aimé puisque je vais enchainer avec trois autres de ses films.

Europa report de Sebastián Cordero, sorti directement en DVD. Je l'ai découvert grâce à l'inestimable Roland Lehoucq, et sa chronique dans le dernier Bifrost.
Un film de hard-sf (si si, ça existe !) qui raconte la première expédition vers Europe (sans doute un effet de l'annonce du programme Juice). Outre la crédibilité scientifique, le film ne néglige pas non plus d'autres aspects (émotion, catastrophe, thriller voire horreur) et les clins d'oeil à 2001.
Sans qu'il s'agisse d'un chef-d'oeuvre, j'ai vraiment adoré ce film. Son souci constant du réalisme m'a absolument passionné. Les vues d'Europe et de Jupiter sont juste magnifiques. Et la dimension humaine évite d'avoir quelque chose de trop sec et trop bien lissé.

The wicker man de Robin Hardy. Je suis surpris que l'on ait aussi peu parlé de ce film sur le forum. Signé Robin Hardy sur un scénario d'Anthony Shaffer (à qui l'on doit celui de Frenzy de Hitchcock, excusez du peu !), avec Christopher Lee, dont c'est d'ailleurs le film favori.
Un polar étrange, tendant vers la fantasy. Un flic catholique pratiquant débarque sur une île écossaise pour enquêter sur la disparition d'une jeune fille. Sans être hostiles, les habitants le balladent, et il se rend vite compte qu'il s'agit de néo-païens, proches des cultes celtes d'antan. Il les soupçonne d'avoir dissimulé la jeune fille en vue d'un sacrifice humain.
C'est un film magnifique, sur la perte de repères, l'arrivée dans un monde clos et étranger à nos us et coutumes, mais aussi la manipulation (du flic comme du spectateur).
On y sent l'influence des 60's avec la nudité, le rôle de la nature, et bien sûr l'excellente bande-son folk parfois psychédélique.
Un des grands films maudits du cinéma anglais, à l'instar de Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg.

+1 sur The Wicker Man

Un film au ton étrange, sur le fil du grotesque, avec un Christopher Lee étonnant et une caractérisation du héros culottée (un policier quadragénaire vierge, car se refusant au sexe avant mariage ; cela donne des scènes cocasses, notamment avec une Britt Ekland déchaînée…)

Difficile de savoir sur quel pied danser… Les dernières minutes, terribles, frappent d’autant plus fort.

Euopa report : suis étonné - avait abandonné premières minutes cause faible réalisation - reconsidererait question