En 2022, lis tout ce que tu veux

J'ai dévoré le Strougatski : les frangins sont encore meilleurs à la relecture, surtout que Mnémos offre enfin l'ensemble du cycle (y compris les parutions en revues). Hâte de (re)lire la suite ! Autant la traduction intégrale des nouvelles des Revenants des étoiles n'avait pas emporté mon enthousiasme (pas fan de toutes les nouvelles des frangins qui me sont passées entre les mains, hormis les novellae où ils excellent), autant leurs romans sont parmi mes oeuvres favorites à commencer par Stalker..
Je crois que j'ai rarement lu un texte aussi brillant, sur la réflexion politique et éthique, la métaphore et les allusions (car à l'époque comme aujourd'hui, la liberté d'expression n'existait pas en Russie), la fertilité de l'imaginaire (les frangins arrivent à la fois à créer un monde cohérent, et à y glisser de nombreuses allusions grinçantes sur la Russie).
Bref, c'est exceptionnel.
@Soleil vert : toi qui lis les intégrales Mnémos, n'attends pas que ta belle-mère te l'offre pour Noël... Achète-le dès maintenant.
@Jim : tout pareil (sauf la belle-mère).

Comme j'ai envie de court, je lis la novella Le meurtre d'O-Tsuya de Tanizaki.

		Citation : u ne l'aimes pas, Olivier ?

Non, je la trouve assez onéreuse, et à part l'excellent livre de Dozois, je n'y ai rien lu de renversant.

		Citation : Damasio n'est pas concis ?

Ah non, ce sont souvent des pavés, à commencer par son dernier.

		Citation : Je l ai dans sa premiere edition , tres bon effectivement !

L'un des secrets les mieux gardés de la sf, hélas.

		Olivier : à l'époque comme aujourd'hui, la liberté d'expression n'existait pas en Russie

Ça me fait penser que j'ai entendu récemment le nom des Strougatski à la tv,
dans le documentaire "Piégés par Poutine".

Le jeune militant des droits de l'Homme envoyait un livre des frangins à sa dulcinée emprisonnée (ainsi que du Bradbury et du Chesterton).


NB : si vous regardez ce reportage, prévoyez un remontant à la suite : c'est désespérant.
("L'espoir meurt en dernier" dit le proverbe russe... Il leur en faut de la patience, et du courage.)

		Citation : @Soleil vert : toi qui lis les intégrales Mnémos, n'attends pas que ta belle-mère te l'offre pour Noël... Achète-le dès maintenant.

Mouahhhh

Bon, ok.
Je m'interesse aussi à un autre russe contemporain de ... Staline : Sigismund Krzyzanowski

		Citation : NB : si vous regardez ce reportage, prévoyez un remontant à la suite : c'est désespérant. ("L'espoir meurt en dernier" dit le proverbe russe... Il leur en faut de la patience, et du courage.)

Il y a d'ailleurs un livre de Nicolas Werth qui s'intitule Le cimetière de l’espérance : tout un programme...
Et un autre livre, remarquablement synthétique et drôle : L'ironie du destin : une histoire des Russes et de leur empire, 1853-1991 de Sabine Dullin.

Pour revenir à la sf, j'ai vu que Dmitri Gloukhovsky (qui parle un français remarquable) a mis les bouts

J'en profite également pour poser ici cette excellente nécro de Boris, parue à l'époque dans Le monde. Ca fait plaisir de voir un article écrit par quelqu'un qui connait la SF et la Russie :
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2012/11/22/la-mort-de-boris-strougatski-laisse-la-science-fiction-russe-orpheline_1794646_3382.html

		Citation : Je m'interesse aussi à un autre russe contemporain de ... Staline : Sigismund Krzyzanowski

Il y a eu une édition remarquable des œuvres complètes d'Ossip Mandelstam, le grand poète russe du XXe siècle, pour moi (loin devant Groumiev, Akhmatova ou Pasternak, c'est dire).
Je suis toujours hanté par ce vers sublime de Maïakowski : "Ce soir, nous allumons les étoiles."
Comment un lecteur de sf n'y serait pas sensible ?



Et puisque l'on parle des dissidents russes, j'attends avec impatience le nouveau film de Kyrill Serebrenikov. J'avais adoré son Leto, avec ses magnifiques noirs et blancs et son onirisme mêlant cinéma classique et animé, sur fond de rock des 70's sur fond d'embourbement afghan et d'effondrement de la Russie.
J'avais moins accroché au suivant, un peu trop WTF et long. (Un peu comme Steve McQueen, dont je n'aime que les films pairs : i]Hunger et 12 years a slave.
Là, il va sur un film classique sur Tchaikowsky, qui devrait lui assurer pas mal d'inimitiés, vu qu'il ne cache rien de la vie privée du compositeur. Anastasie va sortir ses ciseaux

Ymir c'est poussif.

Carmilla de Sheridan Le Fanu.

Les djihadistes aussi ont des peines de cœur de Morgan Sportès

Baisers de sang, antho de nouvelles d’Alain Pozzuoli.
Texte magnifique de Gudule.
Je suis dans le Walther, méphitique à souhait.

Quelques cms dans ma PAL, l'anthologie "The Ascent of wonder : the evolution of hard sf", de Hartwell et Cramer. J'ai lu les trois premières nouvelles que j'ai trouvé excellentes : Nine lives de Le Guin (que devient le seul rescapé d'un clone de 10 unités après la mort des autres), Light of Other Days de Bob Shaw (sur la slow glass, des vitres que la lumière met plusieurs années à traverser) et une de Hawthorne (l'auteur de The Scarlet Letter que, du coup, j'ai envie de connaître mieux) sur un ssvant fou qui cultive des fleurs empoisonnées et a fait de sa fille elle-même un poison. Génial. Sauf que pour l'instant je ne vois pas trop ce que ça a à voir avec la hard SF... A suivre

Le Bagne d'Edenia - Jean-Pierre Garen . FNA