Fini
Les oiseaux du temps (
This is how you lose the Time War) de
Max Gladstone et
Amal El-Mohtar.
Dépaysante et émouvante, cette novella m'a beaucoup plu.
J'ai trouvé qu'elle réussissait dans le spectaculaire comme dans l'intime.
Pour une fois que de la SF récente parvient à m'enthousiasmer, ça fait bien plaisir !
PS à rallonge :
Avant d'écrire ce message, j'ai voulu voir comment ce texte avait été reçu de ce côté de l'Atlantique. Et j'ai commencé par le site du Bélial.
Là, j'ai lu des avis contrastés (ça n'a pas plu au traducteur Pierre-Paul Durastanti, par exemple).
Mais ceci ne me préparait pas à la lecture de
la critique parue dans le Bifrost d'octobre dernier. C'est bien simple : rarement une critique ne m'a parue à ce point à côté de la plaque...
Nébuleux ? Oui, au début. Je mentirais si je niais que ne m'a un peu gêné à ce moment-là ; mais je pariai que le mécanisme de cet univers allait s'éclaircir à mesure que j'allais me familiariser avec lui et ce fut le cas.
De plus, avec le recul, il me semble que perdre un peu le lecteur humain quand on lui présente univers post-humain très éloigné de lui est plutôt cohérent.
"Littératurant" ? D'après son bibliographie, Amal El-Mohtar est poétesse autant que nouvelliste, et elle use ici des mots plus pour leur force d'évocation que pour leur fonction informative. Personnellement, j'y ai gagné de belles images sans avoir l'impression de perdre aucun élément important à ma compréhension de l'intrigue.
(Et puis, là encore, ça m'apparaît cohérent avec l'histoire, le personnage de Bleu s'étant entichée d'un langage humain qu'elle aime à faire rouler sur sa langue...)
Concernant le caractère féminin de l'ensemble, je ne vois pas en quoi le fait que les personnages principaux (les agents des deux factions et leurs officiers) soient tous des femmes (post-humaines) serait dérangeant. Nous ne savons pas comment l'Humanité a évolué avant cette histoire, ni les raisons de l'absence d'hommes à ces postes, alors pourquoi pas ? (et je n'ai personnellement perçu aucune misandrie à la lecture de ce texte).
Par ailleurs, qualifier le cœur de l'intrigue de romance lesbienne (comme je l'ai lu ici ou là) n'est pas faux mais peut à mon sens induire en erreur. Car l'homosexualité n'est jamais le sujet
(et non, petit(e)s coquin(e)s, vous n'aurez pas droit à une scène de sexe saphique...^^), la romance – entre deux personnes – l'est, par contre, et parlera à tous types de lecteurs (en tout cas, avec l'individu hétérosexuel que je suis, elle a très bien marché).
Je pourrais continuer sur d'autres points de la critique mais je préfère m'arrêter là.