NOS PREMIERES AMOURS

Je ne comptais pas intervenir, car je n'ai pas de souvenir précis.
j'ai lu verne aussi loin que ma mémoire remonte, puis j'ai découvert Van Vogt (il y en avait une floppée dans la bibliothèque familiale), fin primaire, début collège, pour découvrir dick et brunner en 3ème. mais aucun livre ne m'est resté comme une révélation première - pour la sf en tout cas. Bref, d'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours eu de la sf à côté de moi (ce qui ne fait pas de moi un spécialiste, loin de là)...
Mais j'interviens pour rajouter :
Olivier :
Burroughs est un monstre génial, et j'appuie à fond. Ya pas une tonne d'écrivains comme lui par siècle.
Stzf :
j'ai beaucoup aimé le festin nu de cronenberg... je pense sérieusement qu'il s'agit de son meilleur film. (mais les ai-je tous vu au fait :) ? ) Ca reste un peu... heu... soft par rapport à l'oeuvre écrite de Burroughs, mais c'est un bon film... qu'en pense Olivier ?
sylvain et les autres, sur Dune :
J'avais aimé Dune, mais j'avais peu ou prou l'âge du héros lorsque je l'ai lu. Je me demande s'il y avait autre chose que cet effet d'identification héroïque. Néanmoins, dans mon souvenir, la trad a un style pas trop dégueu. (mais bon, ça remonte, hein). En tout cas, aujourd'hui, je le lirais pas.

Un livre n'est pas une matière morte, une chose inerte. C'est une entité qui n'a qu'un seul objectif: chercher le point de rencontre avec son lecteur. Une communauté/ un binome se cree: D'un côté un monde enfermé dans son carcan rigide de pages et de chapitres; de l'autre un organisme pensant plus ou moins réceptif en fonction de ses préoccupations ou de ses désirs de l'instant. L'osmose ne sera parfaite que si une "résonance parfaite" s'établit entre l'état d'esprit du moment présent et le contenu de l'oeuvre. "Les voies d'Anubis" est arrivé pile poil à un tournant de ma vie où je ne voulais pas m'embarrasser de complications, ne pas trop réfléchir à ce qui m'entourait, trouver le dépaysement, partir pour un "ailleurs" èpurateur; et, en ce sens il a parfaitement atteint son objectif. Si mon chois s'était, à ce moment précis, porté sur "1984" et son univers pessimiste, nul doute que l'oeuvre aurait valdinguée à la poubelle (et celà aurait été bien dommage...!). Relire "Les voies d'Anubis" est un chemin sur lequel je ne m'engagerai jamais, le "génie" que j'y ai trouvé appartient à mon passé, à la fragilité d'un instant spécifique. "Dune" réagit suivant le même mécanisme: j'avais alors besoin que la SF me prouve ses capacités à créer un monde crédible jusqu'au moindre détail... Brussolo a débarqué dans ma vie avec ses métaphores déjantées quand les mots étaient plus nécessaires que les idées.
'Nos premières amours" ne sont-elles pas finalement nées de la necessité d'un instant ? De la soif de connaissances propre à l'enfance ? Des troubles de l'adolescence ?....
il y a quelques années, quittant la SF, j'ai été ébloui par J. Ellroy et son "Quatuor de Los Angeles" ("Le dahlia noir","L.A confidential", "White jazz" et un 4ème tome dont je ne me souviens pas du titre). Une question m'est alors venue à l'esprit: cet énorme pavé, lu durant mon adolescence, ne m'aurait-il pas projeté vers le Polar et ne serais-je pas en cet instant en train d'écrire mes conneries sur un forum consacré au roman policier ?

Le meilleur Cronenberg, avec Crash bien sûr, l'un des mes films préférés.

Tu vois, Olivier, on débarque tous les deux sur le site quasiment en même temps (à une minute près) armés de deux nécessités différentes, fruits de deux états d'esprit dans l'instant différents. Moi je trouve çà marrant !

		Citation : de lacroute : L'intérêt de "Dune" réside uniquement dans ce qu'on y vient chercher, pas dans ce que les autres y ont "bien-pu-trouver-de-si-intéressant-que çà".

J'appuie cette vérité pour tout livre... d'où la difficulté à conseiller ! De plus, dire "j'ai aimé" ne veut pas dire "c'est bon, ou bien" !

		Citation : de stzf : je crois que la grande qualité de Dune est le soucis du détail : l'habitat, les coutumes, les différentes castes, la religion et l'écologie. Tout y est cohérent. D'autant plus qu'il date des années 60, ... ... on y retrouve finalement le pouvoir exercé par la religion sur les dynasties qui nous ont précédé, les grandes manipulations qu'elle distille sur une échelle de temps considérable et les états riches qui abusent des pays pauvres sans considération pour les autochtones. Oui, je pense que l'on ne peut rester indifférent devant cette œuvre (Volume 1 et 2 car la suite est mons intéressante).

Dune est ouvertement axé sur la civilisation des sables, les fils sont à peine tirés vers la sf... Livre écrit du temps de la guerre froide (Atréides et Arkonens) et de la montée en puissance de l'importance vitale du pétrole, il évoque sans vergogne l'exploitation nord-sud, la puissance des civilisation avancée basée sur l'exploitation des richesses des mondes "tiers"... Je n'ai pas lu au-delà du tome 3.

		Citation : de morca : Je me demande s'il y avait autre chose que cet effet d'identification héroïque. ... En tout cas, aujourd'hui, je le lirais pas.

Si, si ! Rien que pour voir qu'il y avait plus ! Non, je plaisante. o;)
La simple évocation de la notion de Jihad par exemple, si bien illustrée dans Dune et qui se révèle avoir du sens au fil des décénies... Mais je crois que je ne le relirais pas non plus !

Heu... en fait, je voulais dire que mon premier livre fut "Voyage au centre de la terre" de Jules Verne. J'en ai gardé des images encore intactes.
Il m'a permis de plonger dans les mondes d'Asimov, Van Vogt, K. Dick, Sturgeon, etc...

20000 Lieues sous les mers, en bibliothèque verte => je devais avoir moins de 10 ans. Après (c'est-à-dire à partir de 12 ans), j'ai lu à peu près tout Jules Verne, mais rien d'autre.

Et puis un pote m'a passé (mais j'avais déjà 23 ans) Chroniques Martiennes, Dune, le SDA (c'est pas de la SF, je sais !!), Révolte sur la Lune, Asimov, Nova... Et puis c'était (re)parti !...

C'est dans la bibliothèque de ma mère que j'ai découvert mes premiers livres de SF. Je ne sais plus exactement quel bouquin j'ai lu en premier mais en tout cas je sais que c'était du Ray Bradbury (sûrement chroniques martiennes). Quoi de mieux pour commencer !

Mes 3 premiers bouquins de SF (offerts par ma mère vers l'âge de 10 ans): A la poursuite des Slans de Van Vogt, La mort de la Terre de JH Rosny Aisné et Ravage de Barjavel... 3 livres inoubliables qui m'ont fait abandonner le club des 5 et Langelot pour me tourner vers la SF (et Safari signe de piste) et ingurgiter tout ce qui me tombait sous la main, en particulier les vieux Fleuve Noir de la bibliothèque municipale dont les premiers Richard-Bessière auxquels je repense avec émotion ainsi que "le rayon du cube" de Jimmy Guieu et "La peur géante" de Stefan Wul...
Quel plaisir que d'évoluer vers une SF de plus en plus complexe en vieillissant en démarrant par Heinlein et Asimov pour passer par Dick et Herbert et enfin apprécier la new wave anglaise (j'ai mis des années avant de pouvoir prendre du plaisir avec Ballard, Brunner ou Moorcock).

C'est assez amusant de regarder en arrière, car je m'aperçois que la SF apporte toujours de nouveaux auteurs, de nouveaux styles qui rafraichissent sans cesse le genre; le grand choc des années 90 avait été pour moi le cycle de l'élévation de David Brin et à un degré moindre Dan Simmons et Hyperion; les années 2000 m'ont l'air bien parties avec des auteurs comme Andreas Eschbach ou Richard Morgan. Il ne manque plus qu'un grand cycle QUI NE SOIT PAS DE LA FANTASY;-)

		Citation : Il ne manque plus qu'un grand cycle QUI NE SOIT PAS DE LA FANTASY

Si tu peux considérer une pentalogie comme un cycle, lis Tyranael, de Vonarburg. Pour moi, c'est le seul digne de ce nom depuis Dune. Mmmm, il faut vraiment que je fasse une chronique...

		Lisbeï : Mmmm, il faut vraiment que je fasse une chronique...

En voilà une bonne idée ! :)

Au fait, pour les cycles, Banks ne trouve pas grâce à vos yeux, Lisbeï et Franz ? (Si tant est que l'on puisse considérer La Culture comme un cycle.)