Quelle Sf avant internet ...?

		Citation : Artima Météor

J'en ai eu/lu quelques uns. C'était du petit format. Du noir et blanc. On trouvait çà en tabac-presse rayon Blek Le Roc, Akim, Zembla (des trucs sous l'égide "Mon Journal").

Il y avait une autre collection qui ciblait des adaptations du FNA. Je ne me souviens plus du titre: "Aventures Fiction" ou "Cosmos" ou autres.
Ci-dessous certains titres qui fleurent bon une certaine époque:

1. Les conquérants de l'espace 05/1953
3. La planete du silence... 07/1953
8. Croisière sidérale 01/1954
9. Titania 02/1954
11. Menace sur Arbor 04/1954
13. Guerre aux parasites 06/1954
14. Aventure en kroscopie 07/1954
19. La planète des mirages 12/1954
20. Avatars sur la planète sylva 01/1955
23. Grandes chasses sur Orpito 04/1955
25. Cataclysme chez les surhommes 06/1955
32. Conspiration dans les Étoiles 01/1956
33. Les pirates des Étoiles 02/1956
38. Révolte sur Héraclos 07/1956
40. Les naufragés de l'espace 08/1956
41. Le rayon lambda 09/1956
42. Ugol le conquérant 10/1956
43. Aventure au pays des silicomes 11/1956

Merci. Je crois que dans les années 50 à 65 ces illustrés ne contenaient pas la moindre image osée. Les représentations féminines étaient juste un peu idéalisées.

Artima : il y avait une censure vigilante. La représentation de la violence était prohibée.

		Lacroute : comment viviez-vous votre passion pour le genre SF ..?

Passion ne serait pas le terme que j’emploierai. Ma découverte de la science-fiction tient avant tout à une soif de lecture protéiforme, peut être d'évasion par la lecture, quelqu'en soit le genre.

Cette découverte a pu s'amorcer par la bibliothèque municipale, section jeunesse, de ma ville de province. Au-delà des collections purement SF qui ont été mes sentiers de cheminement, il y avait bien des livres aux tendances fantastiques ou science-fictive en littérature jeunesse qui ont facilité mon appétence pour les univers différents, les pas de côté. Les genres se mêlaient n'exerçant aucune censure. Au contraire la section adulte partitionnait en rayons distincts littérature "sérieuse", SF/fantasy et policier.

Mon goût pour la science-fiction doit beaucoup aux éditeurs et aux collections : Présence du futur, J'ai lu SF, Ailleurs&Demain, et d'autres (il y avait un sentiment de transgression à emprunter un FNA avec sa publicité pour une marque de cigarette, cela ne collait pas à mon image, et je ne sais pas si j'aurai inclus ces livres dans ma pile si je n'avais pas déjà le goût de la SF). Il doit aussi dans une moindre mesure aux illustrateurs qui faisaient des livres de SF des livres à part.

Je conserve aux bibliothèques municipales un sentiment reconnaissant pour la mise à disposition de tant d'ouvrages différents. Souvent, je m'y inscrits au gré de déménagements dont la répétition a vu ma bibliothèque personnelle perdre en volumes et en poids. Toutes ne sont pas à la hauteur de mes attentes dans le genre SF quand je fais le tour de leurs rayons (l'âge d'or n'y existe pas toujours sorti d'Asimov et le commercial et le cycle à rallonges a pris la portion congrue qui lui est parfois laissée - cf. Bordeaux).

Quant à l'internet là-dedans ?
Noosfere a été une référence, Culture-sf a été un moyen de partager non seulement mes goûts et déplaisirs dans le genre, mais surtout d'accéder à ceux des autres, un espace ludique d'échanges aussi (un temps des forum passé ?), une incitation à visiter Nantes au moins deux fois à une période non estivale, à y croiser des csfeux du cru de d'ailleurs.

Plus qu'internet, il me semble que la SF a subi l'influence du traitement de texte.

vda

		Citation : il y avait un sentiment de transgression à emprunter un FNA avec sa publicité pour une marque de cigarette, cela ne collait pas à mon image, et je ne sais pas si j'aurai inclus ces livres dans ma pile si je n'avais pas déjà le goût de la SF

Il n'y en avait pas dans la BM que je fréquentais ado (que des RF pour la plupart). Fallait chercher ailleurs. Ils me sont venus, toujours hors neuf (mis à part les "Cie des Glaces" et autres), rarement même des bouquinistes d'occasion (sauf le marché hebdomadaire au milieu des légumes, des fruits, de la charcuterie, des fromages ...) via des chemins étranges qu'ils me plaisaient plus que tout de dénicher, explorer, faire vivre etc...! Les trocs entre copains par exemple.

C'était quand même un tout autre temps confié totalement au hasard. Un temps pour les vieux croûtons.

Dans un genre de réflexion à peine différent je suis persuadé que chacun d'entre nous est capable de se souvenir où il a trouvé tel ou tel titre. Par exemple Dune: perso ce fut post film dans une petite librairie généraliste et provinciale, il était en bas dans sa jaquette ciné sur-rajoutée. Je revois la libraire: "Et ben çà marche ce titre"

		Citation : Je conserve aux bibliothèques municipales un sentiment reconnaissant

Yep.
Ok, j'ai lu Jules Verne marmot. Pré-ado, je commençais à taper dans le rayon SF de mon beau-père présent depuis quelques années : Van Vogt d'abord, puis d'autres divers, Heinlein, Curval, Simak, Wells, etc. avec au milieu quelques numéros de Fiction. Une fois accro, il n'y avait d'autre moyen que les Bibliothèques Municipales. La mienne, dans une autre (a priori) ville de province, avait son rayon sf. Je trouvais plus tard une autre Bibliothèque bien achalandée (associative ???). Elles ont offert pas mal de matière science-fictive, et oui, heureusement qu'elles étaient là.
Après, avec l'argent de poche augmentant, les librairies, dont une (qui n'existe plus), je me souviens, étrange petite et sombre boutique dans des rues piétonnes, avec un libraire à barbe et cheveux longs, genre conteur breton... A l'opposé, super-marché clinquant avec son rayon sf poche, où je trouvais quand même un même jour mon premier dick et Tous à Zanzibar, qui sont restés mes favoris, alors, bon, merci Edouard :D
Aucune idée à l'époque de l'existence d'un fandom, de convention et de quoique ce soit du genre.
Quelques années plus tard, études, et plus d'essais que de essaife, et soudain, internet m'arriva dans les mains...

Je dois reconnaitre rapport au net, au réseau etc... , et je ne pense pas qu'il s'agisse d'une nostalgie de vioque (mais je reste méfiant) que c'était mieux sans, en général. Et à ma grande surprise : je suis totalement geek, ma compagne tomberait par terre si elle savait que j'ai dit ça, elle qui me disait un temps drogué aux écrans. Je suis toujours scotché, quoiqu'on me dise je vérifie l'info grâce au net, j'ai filé un temps vers le webmastering, mais un beau jour, il m'est apparu une réminiscence d'un monde sans tech. Et j'ai eu re-connaissance d'un mmm... rapport au monde étrangement plus... heu... ouvert, aéré... difficile à définir, désolé, mais qui au final me paraissait plus enviable... damn...
Peut-être est-ce un moment de conscience d'un accro justement... peut-être un drogué au crack pouvait avoir ce genre de moment de lucidité, rêve effaré d'un temps de liberté hors dépendance. Peut-être tout ceux qui ont une utilisation raisonnable n'auraient jamais une telle idée...

Mais...
Vous êtes tous accros non ?

Message posté avec Box HS grâce à mon smartphone connecté en USB... Je crois que je suis foutu :D

Puisque la discussion part sur les Bibliothèques municipales, leur niveau en SF est très inégal suivant les goûts de leur directeur.
Telle ville moyenne n'accorde qu'une travée de choix de titres discutables, qui sont en fait des dons de lecteurs déçus par leur achat.
Dans telle autre ville le directeur est très ouvert à la SF et en commande chaque mois. J'ai connu ça en 1976 ( j'y ai même travaillé ensuite !)
Mais les jeunes ont tendance à ne connaitre la SF que par le cinéma et les jeux.
Un autre choix crucial des directeurs de bibliothèques : faire un rayon SF séparé ou mélanger ces livres dans la littérature générale ? (et proposer un catalogue SF aux amateurs).

		Citation : Mais les jeunes ont tendance à ne connaitre la SF que par le cinéma et les jeux.

C'est en ce sens que j'ai toujours pensé qua Star Wars a eu sa part dans la désaffection pour la SF écrite. C'est fortement caricatural, mais y'a de çà..!

		Citation : Un autre choix crucial des directeurs de bibliothèques : faire un rayon SF séparé ou mélanger ces livres dans la littérature générale ? (et proposer un catalogue SF aux amateurs).

En tant que bibliothécaire, je peux te confirmer que le rayon "à part" est le meilleur choix (y compris pour le polar).
Tout mettre en semble (sf, polar et romans mainstream), ne fait que noyer la sf dans le tout venant. Du coup, elle sort beaucoup moins. (Je sais de quoi je parle, je fais les stats).
Par contre, sans surprise, en mainstream comme en sf, le roman sort beaucoup plus que la nouvelle (une part non négligeable du prêt de nouvelles, comme pour le théâtre et la poésie étant scolaire : Maupassant, Balzac, etc. pour la nouvelle)..

La qualité du rayon sf, comme la BD par exemple, dépend aussi largement de l'intérêt qui y est porté par la (les) personne(s) qui gère(nt) ledit fonds.