Ajoutons tout de même quelques informations sur les citoyens du Marcom que sont :
Simon Cessieu : collectionneur patenté, de tout (boîtes de petits pois en tête). Quoique, il lui en manque sûrement. En attendant les dilatations volumiques de l'espace qu'il appelle de ses voeux (on dira en 2007 qu'il fait du lobbying) il se réjouint de pouvoir, à l'instar de tout autre citoyen du Marcom de bénéficier des avantages du temps ralenti.
Sahel Cessieu, fils du précédent, et amoureux d'Elsa qui en son temps vécut avec son père et est maintenant la propriété officielle du suivant sur la liste, à savoir
Luis Llapasset, présentement ministre de l'information mais vous n'êtes pas censé le savoir. On imagine les pouvoirs du bonhomme, qui apprécie particulièrement être sale. Soit une infraction aux lois du Marcom qu'on ne saurait tolérer. Mais puisque monsieur sait tout sur tout le monde, et ce avant tout le monde, on ne dit rien.
Ah ce Marcom, le personnage principal du roman. Histoire de se faire une idée, un policier informe la demoiselle Elsa ainsi que le lecteur égaré page jene saispluscombien qu'il n'a jamais rencontré qui que ce soit pouvant se vanter d'être parfaitement en règle avec la loi, celle-ci étant d'une rare subtilité. D'ailleurs elle n'est pas seule, ce qui complique la chose, convenez-en.
A sa manière, ce roman est total, faisant succéder de magnifiques passages descriptifs (science de la métaphore alliée à la richesse du vocabulaire) à des scènes plus rythmées (tout est relatif, disons qu'on se déplace pas mal dans ce texte) et d'érotisme (à l'issue qu'on qualifiera d'originale). Sans oublier des histoires familiales accompagnées des rebondissements ad hoc évoquant plus sûrement Les feux de l'amour qu'un traité sur l'économie de marché. Tout y passe. Comme si
Curval
entendait donner raison à la brève bibliographie en quatrième de couverture : Son œuvre est à la fois influencée par le surréalisme et le roman populaire.Un excellent roman, qui nous fait goûter la délicieuse perversité de la SF : nous donner envie de nous attarder dans ces univers pour le moins effrayants.
Donc, conclusion finale et ultime terminant pour de bon cette chronique, c'est du
Curval
, à mon sens plus facile d'accès que d'autres textes millésimés du moustachu favori de la SF française (Forteresse de coton sortez des rangs), mais ça demande un petit effort d'implication, largement récompensé.Donnez donc une chance à Cette chère humanité. (Tout ça pour en arriver là.)