CURVAL
, "La forteresse de coton".Recommandé par BERTHELOT parmi les 100 transfictions à lire, il s'agit donc d'un ouvrage entre-deux. Initialement publié en mainstream, il n'a été réédité que dans des collections sf. C'est donc peu dire qu'il faut s'attendre à un ouvrage étrange, plus proche de Christopher PRIEST que de Larry NIVEN. Voici donc un livre qui s'adresse à un lectorat bien précis, amateur d'une littérature audacieuse, qui ne vise surtout pas l'ancrage au coeur d'un genre bien délimité.
Un homme est en vacance à Venise, il nage dans la lagune à la poursuite d'une femme pour qui il vient d'avoir le coup de foudre. Elle s'appelle Sarah, et lui dit s'appeler Julien Cholle. Une passion dévorante va naître entre eux. Sauf que Julien n'est autre que Blaise Canehan, un archéologue qui doit partir en mission en Turquie. Il demande donc à un certain Grégoire de veiller sur Sarah, tandis que lui va d'abord partir dans les bras de Clarisse, prostituée de son état, avant d'aller en Turquie. Eloigné de sa bien aimée dans une zone déserte de la Turquie, ils échangent une correspondance fiévreuse et sulfureuse, elle lui avouant des liaisons, tandis qu'il lui raconte des souvenirs troublants. De miroirs en doubles, de parallèles en fausses similitudes, de douteux mensonges en souvenirs, c'est à un voyage troublant que Philippe
CURVAL
convie le lecteur, oscillant sans cesse entre les lieux, et surtout les identités qui sont autant de personnages et d'histoires dans l'histoire. Mais bien plus que l'histoire de deux êtres, c'est surtout un roman d'ambiance, d'une ambiance langoureuse, et le lecteur ne peut s'en remettre qu'aux incertitudes, à défaut de vérités établies.Loin de toute confusion, les différents fils narratifs se nouent petit à petit, pour donner à ce livre une incroyable cohérence narrative, menant le lecteur à un fascinant vertige littéraire, dont la chute finale est l'apothéose. Voici un livre qui convaincra le lecteur d'au moins une chose : Philippe