Day
nous fait suivre la quête initiatique d'un automate : Melchior. Accompagné d'un russe tenant de l'archétype des steppes du grand Est, il part en quête de réponse sur sa nature et son humanité. D'ailleurs, Igor, son acolyte, le suit aussi pour des raisons métaphysiques. Ils traversent ainsi une Europe uchronique où Napoléon règne en maître et où l'Angleterre entame une révolution industrielle plus précoce que chez nous. Ils quittent donc une Russie démantelée avec son Tsar vaincu pour une Nuremberg française afin d'y rencontrer le créateur de Melchior, avant de voir leurs pas les mener dans une Angleterre moderniste et une Afrique pleine de magie.Tout au long du récit, l'auteur nous dévoile par petites touches ce monde si familier malgré les différences uchroniques fondamentales.
En Europe, il ressemble étrangement à celui de Mary Shelley et de son Frankenstein ou le Prométhée moderne. J'ai ressenti cette œuvre comme un mix entre un hommage et une tentative de lien entre le chef d'oeuvre de Mary Shelley -- probablement la première œuvre de SF au sens moderne du terme -- et la science-fiction des pères fondateurs que sont H. G. Wells et Jules Verne.
En Afrique, j'y ai retrouvé la vision très magique qui sous-tendait Le trône d'ébène. La contrée est enivrante et restant cohérent avec l'époque le continent reste le lieu de tous les possibles et de tous les dangers. Qu'ils soient humains, naturels ou magiques. Et quelque part, il n'est pas étonnant que cette quête flirtant avec le fantastique et le surnaturel y finisse son périple.
Un roman que je conseille et j'apprécie que Folio publie ce court roman dans une collection blanche. Pourvu qu'ils réitèrent l'expérience avec d'autres auteurs de l'imaginaire.