Dans la réalité, Sherlock Holmes n’est pas ce génial enquêteur britannique à la logique incomparable et imparable, héros fictif adulé par le lectorat. Non, il est un horrible criminel agissant sous le couvert de la raison d’Etat pour le compte d’ Epiphany Ière, reine de la Monarchie Libertaire Britannique. Et le seul à le savoir, pour son plus grand malheur, est Sir Arthur Conan Doyle. Dans ce roman caustique, créateur et créature sont réunis ensemble pour combattre le mal par le mal.



Comme il est indiqué en ouverture, ce roman est une grande aventure dans la tradition de la littérature populaire du début du siècle. Le récit met en scène le personnage fictif de Sherlock Holmes au côté de son créateur le romancier Conan Doyle, propulsé au rang de héros de roman lui-même, pour leur faire affronter des avatars de Jack l’éventreur et le Napoléon du crime him-self : le professeur James Pretorius Moriarty. L’action se déroule dans notre monde et dans une version parallèle et délicieusement perverse de celui-ci, version dans laquelle le progrès s’est développé de manière anticipée grâce à la collaboration fructueuse avec une race extra-terrestre, les Worsh, sortes d’oursons que l’on croirait échappé d’un serial lucasien.
Roman d’aventures extraordinaires ? Exercice jubilatoire de détournement des codes et des archétypes du roman populaire ? Fantaisie baroque à la manière de Blaylock, Powers et Jeter ? Hommage à Conan Doyle comme l’affirme en préambule l’auteur ? Quelle que soit l’hypothèse retenue, le contrat est rempli : on se défoule beaucoup à la lecture de « L’instinct de l’équarrisseur ».