La stratégie Ender est un de ces livres qui marque l’esprit. Il ne peut laisser indifférent.
L’histoire tourne autour d’un petit garçon qui a eut la malchance d’être le troisième enfant de sa famille. Or, son pays est sous la loi d'une restriction de la natalité. Il est le troisième, le dernier, le paria…
Mais il se révèle aussi être le plus doué.
Son frère aîné, Peter, enfant prodige lui aussi, le déteste et le lui fait payer. Il le déteste parce qu’il sent au fond d’Ender toute la bonté de cœur qu’il ne possède pas lui-même. Et il sait que c’est ce qui fera la différence.
Lorsque l’armée viendra chercher Ender, lors de ses six ans, pour l’amener à l’école de guerre, c’est la déchirure pour le petit garçon qui perd ses parents et surtout sa sœur Valentine qu’il aime pardessus tout.
Il ne sait pas quand il les reverra.
Ender suit alors, loin de tous, une éprouvante éducation militaire, rigoureuse, intransigeante, inhumaine durant laquelle il apprendra à se battre et surtout à gagner pour survivre.
Mon avis :
Loin d’une description ennuyeuse des pratiques d’une école militaire, l’auteur nous montre le regard d’un enfant sur un monde d’adultes.
Il nous dépeint le douloureux cheminement intérieur de la prise de conscience du monde.
Il nous donne un point de vue nouveau, nous oblige à regarder les choses autrement, avec des yeux neufs, les yeux d’Ender.
Outre cet aspect prédominant du récit, il nous parle de nos peurs, de nos limites, de nos étroitesses, mais nous montre aussi nos capacités, notre grandeur. Cela préfigure la suite intitulée " La voix des morts ", récit pétrit d’humanité.
Si vous ne l’aviez pas encore compris, j’ai adoré ce livre. Le style d’Orson Scott
Card
est un pur bonheur, le sujet est très original et traité avec maestria.Un livre que je recommande chaudement.
Mes réticences :
L’intelligence de Valentine et Peter. J’ai trouvé leurs personnages très difficilement crédibles dans leur rôle de Locke et Démosthène.