Sonate sans accompagnement
En route pour assassiner Richard Nixon
La salamandre de porcelaine
La femme du milieu
La brute et la bête
L’Ours et la princesse
La magie du sable
Le plus beau jour
Les papillons
Un jardin de roses
Allez savoir pourquoi j’ai sorti de son rayon de librairie, ce recueil de nouvelles alors que je n’aime pas trop ce format littéraire. Allez savoir pourquoi je ne l’ai pas reposé quand j’ai vu que c’était essentiellement de la fantasy, genre que je n’apprécie que modérément...
Sans doute "l’effet
Card
" ( Quelque chose comme "C’est duCard
donc ça ne peut pas être mauvais " ).Erreur …
… ou presque.
Lecture éprouvante partagée entre agacement et déception.
Triste bilan:
- 8 … bluettes
Remplacez le bleu ou le rose que donneraient un Petit Ours Brun et la fée, un Oui-Oui au pays des dragons ou une Barbie chez les chevaliers, par du gris clair …
Bon, j’exagère. Disons que je suis passée à côté de ces histoires. Passée sans rien voir. Rien. Je n’arrive pas à apprécier ce type de contes et la façon simpliste dont ils traitent des sentiments humains.
Notez que ça peut vous plaire: si vous voulez savoir comment formuler vos vœux la prochaine fois que vous trouverez un bon génie, comment vous débarrasser d’un dragon (on ne sait jamais …), enfin ce genre de trucs dont on a toujours besoin, c'est vrai, alors ces nouvelles sont pour vous.
Sinon … c’est la cata.
Impossible – pour moi - d’accrocher. Le style volontairement naïf (revendiqué comme tel par
Card
dans sa postface) vire en réalité souvent à la niaiserie pure et simple et on s’englue dans des morales à 2 €.(Fichtre ! Qu'on est loin de la subtilité des contes de Forêts secrètes de Francis Berthelot !)Le prix de la nouvelle la plus concon est attribué à L’ours et la princesse. (J’ai longuement hésité avec La brute et la bête du même tonneau)
Un extrait vous en dira plus que je ne saurais le faire:
" La princesse et lui [NDLR : le prince, of course !] grandirent ensemble. Ils suivirent ensemble les mêmes leçons des précepteurs du château, et, quand la princesse avait des difficultés, le prince l’aidait, et, quand le prince en avait, la princesse l’aidait. Ils n’avaient aucun secret l’un pour l’autre, mais des richesses qu’ils celaient au reste du monde : l’arbre où nichaient les rouges-gorges cette année, …
Et qu’advint-il ?
Mmmmmh ? Je vous le demande !
Suspense … Allez je spoile un poil:
"Au bout d’un nombre d’années relativement restreint, la princesse cessa d’être une petite fille, le prince cessa d’être un petit garçon, et ils tombèrent amoureux l’un de l’autre".
Cooool ! Mais ça va se compliquer grave :
"Et un jour l’Ours arriva au palais. Ce n’était pas un ours , naturellement, mais l’Ours avec un O majuscule."
[NDLR: il s’agit juste d’un type qui a une dégaine de plantigrade au point que "la première fois que la nourrice l’aperçut, elle s’écria d’une voix suraiguë : "Oh, mon Dieu, on dirait un ours ! "" ]
Terrific ! Isn't it ? Si cet extrait vous enthousiasme ce recueil est fait pour vous (sinon lisez donc de la SF bien bourrine, ça fait du bien)
Restent
- 1 nouvelle honnête (mais qui ne casse pas les briques pour autant) : Un jardin de roses, la seule nouvelle SF du recueil
Le thème : afin d’éviter des problèmes de surpopulation, le trop plein des habitants de la Terre est envoyé dans un "objet" énorme, apparu sur l’ orbite terrestre et à priori idéal pour établir une colonie. Mais quel est cet objet ? (Bah ! Honnêtement si le thème de l’ "objet –monde" vous intéresse, lisez plutôt les Rama de A.C. Clarke)
- 1 nouvelle MAGNIFIQUE: "Sonate sans accompagnement "
Une perle qui sauve ce livre de l’insipidité. Une nouvelle déchirante et pleine de poésie pour nous faire réfléchir sur l’acte de Création et sur l’Artiste. Tout à fait dans l’esprit de "Les maîtres chanteurs". Une chute terrible. Un moment d’émotion intense.
Vraiment très beau.
Pour conclure signalons une introduction et une postface plutôt intéressantes (sans plus) écrites par
Card
lui-même, probablement ce que j’ai préféré dans tout le recueil si l’on excepte évidemment Sonate sans accompagnement.A part ça … Jolie couverture !
Ah ! Oui ! J’oubliais : neuf, c’est 15 € quand même ! A ce prix là, pourquoi ne pas s’offrir autre chose, mmmh ? ;)
Liens utiles:
Consciente de mon manque d’objectivité vis-à-vis de ce type de littérature et de ma partialité dans le choix des extraits ;))), je vous invite à consulter ici une critique positive de cette œuvre.