Prabir est un enfant plutôt précoce. Il vit en compagnie de ses parents et de sa petite soeur Madhusree sur une île à l'écart de tout pour la simple et bonne raison que son père et sa mère, biologistes chercheurs ont trouvé une race mutante de papillons. D'origine indienne, ils se sont donc exilés sur ce petit bout de terre paradisiaque qu'ils ont nommé Téranasie. Mais la guerre dans cette partie du monde vient apporter son lot de drame et mort. Prabir et Madusree doivent se sauver...
Après le cultissime isolation et l'excellent l'énigme de l'univers,
Egan
s'aventure encore dans le domaine du vivant: la génétique.Ce qui est clair c'est que
Egan
a fait un bel effort pour peaufiner son personnage principal, Prabir, dont le profil psychologique est le meilleur de ce que j'ai lu de cet auteur. Malheureusement, si l'auteur a fait un effort important sur la crédibilité intrinsèque du monde (qui se situe dans un futur très proche), ce qui faisait la spécificité deEgan
disparait un peu: il avait l'habitude de se tenir un thème bien précis et d'exploiter à fond ce domaine, comme on l'a vu dans isolation avec la réduction de l'onde de probabilité, par exemple. Or c'est ce que je recherchais, le background réaliste m'intéresse peu chez lui. Je préfère sa prospective, ses mods, par exemple.Ici, la génétique est cette spécificité inhérente à ce roman. Et c'est vrai que dans une certaine mesure,
Egan
associe cette entité mutagène à une réalité quantique. Les deux sont étroitement liés, en fait, et c'est peut-être pousser le bouchon assez loin, comme dans la cité des permutants, les perspectives pouvant être vertigineuses.Néanmoins, on a l'impression qu'il s'arrete en chemin. Un peu bizarrement d'ailleurs, et pourtant la route était bien dégagée, personne pour le gêner, quoique...
Du coup, ce roman est très lisible, très humain, très contemporain, peut-être trop d'ailleurs, où l'auteur effleure des thèmes habituels de l'internet, de la guerre, de la religion, mais déçoit ses fans. Dont je fais partie ;)