2017, faudra-t-il accoucher tes lectures avec le forceps?

Toujours dans le second tome de l'intégrale des nouvelles de Dick.
J'ai lu les textes 15 à 20 et rien de remarquable.
Par contre, Projet Argyronète s'annonce épatant, puisque les scientifiques du futur prennent les écrivains de sf pour des précogs, et vont aller essayer de rencontrer Poul Anderson et Ray Bradbury. Dick est doué dans l'humour, et ce texte s'annonce savoureux.

		Citation : J’écoutais l’autre jour une émission de radio où les chroniqueurs jugeaient abominable la couverture du dernier recueil de Peter Watts. Je suis loin de m'extasier devant chaque croquis de Manchu mais je ne vois vraiment pas ce qui dans cette illustration mérite qu’on pousse des cris d’orfraie ; ou alors je vois trop bien : ça représente un vaisseau spatial (et au premier degré, pas sur le mode du pop’art).

D'une part, la couverture me parait fidèle au recueil, et la couverture reste dans le domaine de ce que Manchu fait de mieux. Il n'est jamais aussi à l'aise que dans le space-op.
Il n'y a qu'à voir le massacre qu'avait été la couverture de L'archipel du rêve de Priest.
Bon, faut dire qu'en VO, la tour phallique n'est pas top non plus, loin de là...

		Citation : Imaginez leurs réactions devant l’illustration du dernier recueil d’Isaac Asimov…

Un candidat de choix pour le prochain prix Jackie Paternoster de la pire couverture !

		Citation : Il n'y a qu'à voir le massacre qu'avait été la couverture de L'archipel du rêve de Priest. Bon, faut dire qu'en VO, la tour phallique n'est pas top non plus, loin de là...

L'illustration aurait mieux collé avec "La Péninsule du rêve", c'est un roc... c'est un pic, c'est un cap, que dis-je... --------->[ ]

		tj : NB : quelques provisions de Stross pour la route , Neptune's Brood et Saturn's children

J'ai lu Le bureau des atrocités de Stross que j'avais trouvé excellent. J'avais tenté Crépuscule d'acier, mais je m'étais arrêté à la moitié du bouquin, même topo pour Palimpseste qui est pourtant, lui, pas bien long.

		Olivier : le massacre qu'avait été la couverture de L'archipel du rêve de Priest.

Pourtant, sur le plan de l’exécution, de la pure technique, il n’y aurait rien à reprocher à cette illustration…
Dommage qu’elle soit terriblement inappropriée.

Puisqu’on parlait d’Aurélien Police et Christopher Priest, j’aime beaucoup les illustrations du premier pour les œuvres du second : je les trouve très belles et adaptées au style de l’écrivain.
(Par contre, si Le monde inverti ou La machine à explorer l’espace devaient être rééditées, c’est là que Manchu serait plus pertinent.)

		lacroute : La SF se perd, se dilue et disparait dans son iconographie, comme c'est dommage..!

Quand je vois les illustrations des parutions SF des derniers mois, j’ai l’impression d’un appauvrissement du domaine, en ce sens qu’on aurait d’un côté ces illustrations qui reprennent les codes de la littérature dite générale jusqu’en en devenir indiscernables (on évoquait Jo Walton, la couverture grand format de Morwenna en est un exemple frappant) et de l’autre une réduction à quelques objets types tels que vaisseaux spatiaux et astres (ou soldats cuirassés pour le space op’ militariste). Je crains que le répertoire de dessins originaux ne s’amenuise de trop. Les objets étranges, les associations étonnantes, manquent et ce sont à mes yeux un des charmes du domaine.

Terminé l'excellent "Révolte sur la lune"d' Heinlein.
C'est plus une jacquerie qu'une révolte qui puise ses éléments dans les révolutions américaines, française et russes.
J'attaque "La cinquième tête de Cerbère" de Gene Wolfe

Merci Jim, pour ton post qui regroupe une multitude de points intéressants. Pour l'instant, je ne me focaliserai que sur la citation qui suit. Je reviendrai plus tard sur le reste ou partie de ta pertinente intervention.

Jim

		Citation : ces illustrations qui reprennent les codes de la littérature dite générale jusqu’en en devenir indiscernables

A l'inverse, pour des cibles telles des magazines d'actualités SF, tels Bifrost ou Galaxies, la 1 de couverture ne s'égare pas ou que très rarement dans le Grand Vague. Les codes du genre sont respectés, serrés au plus près, bichonnés à l'intention SF près, signés de grands noms (qui certainement ne travaillent pas pour rien).

Car concernant cette niche dans la niche, vendre au milieu fanique du symbolisme éthéré supposé SF ce ne serait que suicide annoncé. Le lecteur doit avoir ce qu'il attend.

Offrir en façade de revue spécialisée la banalité d'un objet photographié chichement à la bague macro, celle d'un paysage flou ce serait scier la branche sur laquelle la niche dans la niche s'est assis.

Bifrost et Galaxies (pour ne citer qu'eux) ne s'y sont pas trompés et jouent le jeu d'illustrations SF de qualité, merci à eux.

Mais dans le même temps, et en conséquence des codes graphiques lit blanche noyant tout, les rubriques critiques associées (et là les dites revues n'y sont pour rien ou presque) proposent des ribambelles de couvertures très majoritairement sans âme SF qui ne donnent plus envie même de lire les chroniques.

Me concernant, c'est sur cette base, ce constat désespérant que j'ai acheté sans illusion les derniers Bifrost. J'ai zappé totalement les critiques, me concentrant sur les thèmes centraux. En somme et en résumé j'ai court-circuité le présent (celui de l'édition en cours) et me suis accroché au passé. Et à ce bien maigre bénéfice je me demande si je vais continuer à acheter.

Que l'on ne s'y trompe pas, ni Bifrost ni Galaxies ne sont fondamentalement en cause quand leur raison d'être est principalement de suivre l'actualité, et ils ne manquent pas ici à la tâche mais font en essayant de garder leur âme avec cette dilution malheureuse dans le Grand Tout.

Ce qu'il manque c'est une empreinte identitaire graphique très marquée (presque au fer rouge) aisément reconnaissable, identifiable, repérable, presque d'appartenance rituelle, typée SF.. Chaque éditeur, chaque collection la sienne. Le problème, effectivement, n'est pas tant en domaine space op militariste où la démarcation graphique est aisée qu'en domaines plus mainstreams, là où la subtilité est davantage de mise.
Là où la SF graphique actuelle (et du coup la SF écrite) me perd, c'est que je me situe plus borderline (j'allais écrire Terre à Terre) dans mes goûts plutôt qu'appréciant immodérément les aventures débridées en espace profond. Ce qui ne m'empêche pas néanmoins d'appartenir à la SF. Mais, de plus en plus, aller chercher mes lectures en terrains graphiques incertains ne me donne plus l'impression d'être SF dans l'âme, mais d'être aimanté vers une frange où romans et auteurs n'osent plus dire ce qu'ils sont, c'est à dire des éléments SF à part entière.
Vous me direz que c'est ce que je faisais en acceptant jadis les situations hors cadre de romans tels "1984" ou "le meilleur des mondes" et que celà ne me posait pas problèmes. Effectivement. Mais la marginalité du phénomène d'antan devient presque systématisme maintenant.
Comme si on pensait que vendre hors SF déclarée comme telle allait faire vendre plus facilement..? D'autant plus à des fans en attente, raccolables, qui liraient de la SF sans savoir que celà en est. Si le moteur est effectivement ici, c'est à mon sens une erreur quand le mécanisme rebute les afficionados de la première heure.

Il faut toujours mettre la couverture en rapport avec l'ouvrage.
Je n'ai jamais rien lu de Walton, mais pour le peu que j'en sache, on est aux antipodes du NSO à la Banks. Les couvertures de ces ouvrages ne me choquent donc pas plus que ça. Elles sont pour moi à l'image des couv originales des premiers FNA : pas de tromperie sur la marchandise.

Par contre, je trouve que les couvertures de L'atalante se sont sensiblement dégradées, niveau qualité.

La Walton que je connais , c'est l'auteur /l'autrice/l'écrivaine , comment on dit maintenant ??? , de la série uchronique sur WWII ,donc ses couv ( en VO ) sont forcément peu typées . Je ne connais pas le reste ..

		Olivier : je trouve que les couvertures de L'atalante se sont sensiblement dégradées, niveau qualité.

Je suis d'accord avec ça
(même si cela fait déjà un moment que je les trouvais inégales).

		Olivier : Il faut toujours mettre la couverture en rapport avec l'ouvrage.

Certes.

Cela dit, une couverture illustrée, c’est une illustration et une maquette.

Et quand bien même le sujet et le style du texte requerrait une illustration éloignée du genre SF, qu’est-ce qui empêcherait d’identifier rapidement un titre d’une collection SF à sa maquette ?

Je prends l’exemple des collections de poche (parce que j’apprécie ce format et parce que sa taille réduite rend encore plus nécessaire l’accroche au premier coup d’œil) et je constate que les principales, celles du Livre de Poche, de J’ai Lu, de Pocket ou de Folio, misent toutes sur une illustration occupant toute la hauteur et la largeur de l'ouvrage et des encadrements absents ou quasi-absents pour un rendu souvent très neutre (seule Folio SF fait clairement apparaître un sigle SF, centré et de bonne taille).