3D et ciné SF

Y'a aussi quasiment La derniere folie de Mel Brooks qui est quasiment muet, bien qu'en couleur. En SF, y'a l'excellent - de mémoire - court "Le bunker de la dernière rafale" - NB et muet.
Bien qu'excessivement rare, ces utilisations sont possibles en fonction du projet et ne sont évidemment pas des régressions techniques; Par contre, j'imagine qu'ils utilisent tous le son - les bruits par exemple - tant il est vrai que si les dialogues sont presque indépassables l'absence totale de son serait difficilement justifiable. Sauf par exemple un film sur la surdité...
Je ne répète pas - ou du moins j'efface ^^ - ce que j'ai du sur l'importance relative des innovations citées - qui soutiennent l'idée que le son est le plus indépassable. Je suis par contre l'idée que l'innovation est un progrès qui rend supérieure qualitativement une oeuvre et je note au passage que les oeuvres pariétales ont gardées tout leur intérêt... Mais tout est peut-être alors dans l'oeil de celui qui regarde.

Note autobiograohique sans intérêt : j'avais passé un jour Dead Man dans un lycée. Rien qu'en voyant le noir et blanc les soupirs étaient audibles. Croyant bien faire, ou ayant oublié, l'apparition de la vostfr a fini de lasser l'assemblée qui a hué et à décidé de changer d'oeuvre. Ces jeunes gens ne sont pas des technophiles mais des crétins. La preuve en est qu'ils ont préférés passer ces petites vidéos gag d'Elie Semoun, dont le niveau comique - du peu que j'ai pu en juger - est d'un médiocrité rare - mais en VF et en couleur...!

		Citation : Au début, ça m'avait des fois cassés les pieds, parce que oui, c'est débile d'être renvoyé à sa place spatiale d'assis dans un fauteuil dans une salle, ça fait sortir de l'image.

Euh oui, mais ça, c'est pas spécifique à la 3d ou au dolby suround. Je veux dire un acteur qui fait un clin d'oeil à la caméra ou qui joue mal, un mauvais choix dans la BO, un décor dont on voit trop que c'est un décor. Après, je sais pas si la 3d peut renforcer cette effet ou au contraire aider à le supprimer.
Puis comme tu le dit, l'effet dolby, on y fait plus forcément attention, ça arrivera bien aussi pour la 3D.

		Citation : Pour l'instant, de ce que j'ai vu, c'est surtout de l'esbrouffe,

Le cinéma, c'est forcément un peu de l'esbroufe. Du moins si le réalisateur se sent concerné par ce qu'il film. Les passages du couloir dans Shinning, il y a quand même un minimum de volontés de montrer ses capacités. Pourtant, on ne peut pas qualifier Kubrick de faiseur. Le cinéma, c'est avant tout des images comme le rappelle Gui.

		Citation : Laissons les "vrais" réalisateurs s'approprier la 3D avant de la critiquer.

Reste juste à définir les "Vrai" réalisateurs.
Et quand je voix le travail que Cameron a fournit sur Avatar, ne serait-il que visuel, j'ai du mal à ne pas le considérer comme un vrai réal.
Quand je voix que les prochains Guillermo Del Toro, Scorsese, Peter Jackson on encore David Fincher seront en 3d, je suis quand même sérieusement intrigué.

Sinon il faudra que j'essaye Elie Semoun en VOSTF, ça explique peut-être les gags. ^^

D'où l'usage des "guillemets".

		Citation : ne serait-il que visuel

ah, oui, et quoi d'autre à part le visuel :)) ?

		Citation : c'est pas spécifique à la 3d ou au dolby suround.

Si,si... dans tes exemples, ce sont des erreurs de réalisations, dans mon cas du surround, ce n'est pas une erreur, c'était un effet de la technologie;

		Citation : Le cinéma, c'est forcément un peu de l'esbroufe.

oui, non, d'accord, je voulais dire du plein la gueule pour pas grand chose, une autre mauvaise façon de dire du spectaculaire...

		morca : Attendons que quelqu'un fasse quelque chose d'intelligent avec la 3D pour voir. Tiens, Wenders ferait quelque chose sur Pina Bauch. Peut-être ça ???

Quant à son compatriote Herzog, il travaille sur Caves of forgotten dreams, un documentaire en 3D sur la grotte de Chauvet et ses peintures rupestres...

		morca : [...] j'espérais une bonne utilisation de la 3D dans le fantastique, parce que pour moi c'est un genre où la question de la profondeur ou du surgissement sont les plus efficaces.

+1

(Je me suis laissé dire que Joe Dante tirait plutôt bien parti de ce procédé dans son dernier film, The hole.)

		morca : [...] Je ne répète pas - ou du moins j'efface ^^ - ce que j'ai du sur l'importance relative des innovations citées - qui soutiennent l'idée que le son est le plus indépassable. Je suis par contre l'idée que l'innovation est un progrès qui rend supérieure qualitativement une oeuvre et je note au passage que les oeuvres pariétales ont gardées tout leur intérêt... Mais tout est peut-être alors dans l'oeil de celui qui regarde. [...]

Je suis tout à fait d'accord moi aussi : rien ne peut détrôner un classique, mais ça marche aussi en sens inverse – la nouveauté d'une technique ne doit pas empêcher une œuvre nouvelle d'en devenir un, de classique je veux dire...

Remarque qui ne t'est pas destinée, hein, mais qui vise plutôt les vieux réac' incapables de se faire à la nouveauté – même si l'aspect mercantile d'une nouvelle technologie joue bien sûr en la faveur du conservatisme.

Après, on trouve aussi des idées aberrantes, et notamment celles qui consistent à coloriser des films... Remarquons au passage qu'on a jamais essayé de doubler un film muet – je crois – : encore une fois le son reste un cas à part.

Je reste très sceptique sur la 3D.
Ce que je lui reproche principalement, c'est de devenir un but en soi, et de devenir la seule profondeur du film.

Je m'explique : que changerait la 3D à un film dialogué par Audiard ? Ne nous leurrons pas, les films avec de vrais dialogues, impeccablement ciselés, ça se fait plutôt rare, non ?
Même chose pour les scénarios retors, les films qui interrogent (quel belle interrogation que 2001, sur l'évolution et l'intelligence dans tous les sens du mot).
Heureusement, le bon cinéma n'est pas (encore) mort : Jacques Audiard, Richard Kelly ou Jean-François Richet en sont de parfaits exemples.

La 3D pour moi n'est, jusqu'à présent qu'un argument marketing : venez voir mon blockbuster, vous en prendrez plein la vue.
Je n'ai rien contre ce genre de cinéma, mais je crains qu'il n'éclipse un autre cinéma, ou comme le dit Adorno, que le divertissement ne poursuive sa digestion de la culture.
Car franchement, je ne vois absolument pas ce que la 3D peut apporter sur un plan strictement artistique : sur le plan du divertissement, je le vois sans peine. A n'en pas douter, Nolan en fera quelque chose.
Autrement dit, j'attends de voir, et je ne vois toujours rien !

Certes, à première vue la technologie semble surtout ajouter du spectaculaire.
Mais si elle se développe je pense qu'elle modifiera quelque peu les plans pour que cet effet puisse jouer. Après, je suis bien d'accord, ce n'est pas ça qui va faire un bon film, mais la qualité du scénario et de la réalisation.
Juste, un bon réalisateur en fera justement peut-être une bonne utilisation. Remarquons d'ailleurs qu'il y en a un certain nombre qui ne fait pas grand chose de plus que ça avec du 2D ^^


Pour l'instant, la 3D c'est pas mal le ciné comme fête foraine...
Après, on n'a pas bavé, plus jeune, devant ce héros qui reçoit sa communication en 3D, regarde un film ou un document en 3D ??? bin, on l'a, maintenant, faut prendre sa part de responsabilité dans l'affaire ^^

ERRATUM : dans mon premier message, à propos du Voyage dans la Lune de Méliès, il fallait lire FANTAISIE et non pas FANTASY ^^

Je me rattrape :

		Citation : ne serait-il que visuel

oui, pardon, j'avais mal lu, ce n'est que visuel on est bien d'accord.

Et en passant, je vous remercie, sans que cela clos l'affaire, car mon idée de base à sensiblement évoluée...

		Olivier : [...] Je m'explique : que changerait la 3D à un film dialogué par Audiard ? [...]

Et que donneraient les dialogues d'Audiard dans un film qui ne bénéficie pas de l'avancée technique qu'est la prise de son ? Tu crois que ce serait mieux avec les répliques reproduites sur des écrans noirs affichés entre deux échanges par les comédiens ?

Ce que je veux dire, c'est que la 3D de nos jours est conspuée comme le son le fut en son temps ; pourtant, mis à part quelques réalisations très ponctuelles, et donc à volonté manifestement expérimentale, plus aucun réalisateur n'envisage de tourner sans son... Pourquoi ce ne serait pas la même chose pour la 3D ?

En attendant, ça reste un argument commercial, oui, comme le fut le son au début. Puis sont arrivés des gens qui en ont fait des merveilles : que tu ne parviennes pas à discerner ce qu'on pourra ou non tirer de la 3D importe peu à vrai dire – ça ne fait que souligner un fait : tu n'es pas cinéaste, et il n'y a aucun déshonneur à ça ; seulement il ne t'appartient pas de juger de l'intérêt de la 3D pour le moment...

		morca : [...] Pour l'instant, la 3D c'est pas mal le ciné comme fête foraine... Après, on n'a pas bavé, plus jeune, devant ce héros qui reçoit sa communication en 3D, regarde un film ou un document en 3D ??? bin, on l'a, maintenant, faut prendre sa part de responsabilité dans l'affaire ^^ [...]

Il y a un peu de ça aussi, oui : on veut à tout prix quelque chose et une fois qu'on l'a on pleure que ça sert à remplir les poches de ses concepteurs – il faudrait peut-être se décider à accepter que le progrès technique, et donc social, passe d'abord par la société de consommation : c'est une définition du système technicien (© Jacques Ellul)