Pour en revenir à l'Irlande du nord, et au cycle de la violence, pas drôle du tout cette fois-ci, j’ai vu le fameux court-métrage d’
Alan Clarke,
Elephant
(en complément de The Firm, film sur le hooliganisme avec un Gary Oldman en grande forme)
C’est franchement radical ; je reste épaté qu’une chaîne publique puisse produire une telle chose (quoique la BBC n’a pas toujours été aussi tolérante avec
Clarke puisqu’elle a censuré son
Scum, film sur les « borstals » - les maisons de redressement anglaises – qu’il dut re-tourner pour le cinéma).
Elephant joue sur le contraste, séduisant d’abord l’œil par ces longs travellings dans des lieux souvent déserts pour finir par s’attarder sur les victimes de meurtres de sang-froid avec un œil naturaliste (décors naturels de Belfast ; pas de musique, juste les bruits ambiants).
On sent le cinéaste nous dire que les morts qui s’accumulent dans cette région, ce n’est pas du cinéma (ce qui rend caduque l’accusation de répétition gratuite intentée à cette œuvre).
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| | Bruss :
L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford
(...)
Brad Pitt nous offre là un rôle qui lui va à la perfection...
Le tout accompagné de commentaires de Pierre Arditi et d'une jolie musique |
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Je n’avais pas remarqué que le doubleur de
Casey Affleck avait la voix de
Pierre Arditi... ^^
Je trouve que
Brad Pitt, que je n’aime guère, n’est jamais meilleur, comme ici, que quand il incarne des figures typiquement américaines (son rôle dans
Le stratège en est un autre exemple).
Très belle photo également.
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Vu
Ghost in the shell par
Rupert Sanders.
(en n’ayant ni lu le manga ni vu l’anime)
J’ai trouvé ça monotone, terne...
Acteurs et effets spéciaux assurent un minimum mais à la direction manque le moindre talent, de conteur comme de metteur en scène.
Je vais vite l’oublier, celui-là.
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La forme de l’eau de
Guillermo Del Toro.
Sans doute le film le plus abouti de son réalisateur.
Ça manque un peu de surprises, et peut-être de quelques envolées dans la réalisation, pour en faire un grand film mais c’est de superbe facture, très fluide, les acteurs sont remarquables (
Sally Hawkins montre une palette de jeu très étendue – o
n est loin de la simple performance du type « Regardez comme j’ai bien appris la langue des signes... »,
Richard Jenkins est touchant et
Michael Shannon a un rôle moins limité que ce que pouvait laisser craindre la bande-annonce), la créature est une belle réussite technique et la dimension sexuelle de certaines scènes dénote agréablement dans ce genre de production.