Ces phrases qui vous ont plu ...

Tant pis pour vous, vous manquez un livre extraordinaire :-p ! Cela dit (et cela s'applique à Nova aussi), Delany supporte mal la citation détachée du contexte. Je ne sais pas comment un linguiste expliquerait la citation ci-dessus, mais le sens de la phrase, c'est que le son du vocable (du mot, si vous préférez) désignant le réseau définit tellement le réseau en question qu'il en donne les points faibles.

Il s'agit de décrypter un dialecte, ou en tout cas une langue sous sa forme orale : ses sons.
La linguiste en étudie donc les sonorités pour essayer de percer cette langue, ce code que personne n'a jamais su casser jusqu'à elle.

Un parallèle intéressant peut être fait avec L'histoire de ta vie de Ted Chiang, où il est aussi question de langage ET.

Je ne voulais pas effrayer les lecteurs éventuels de Babel 17. Je l'ai commencé il y a deux jours (merci Olivier :) et ça se lit très facilement. Cette phrase est un cas unique, en tout cas pour l'instant.

OK, alors je remets Babel 17 dans la liste des possibles.

"This was just the beginning. "
C'est la dernière phrase d'Ubik, Philip K Dick.

"Francis avait depuis décidé que la violence était naturelle et instinctive chez l'homme. a l'époque du vol des insectes, cependant, il avait simplement conclu que la violence était un moyen extrêmement simple d'obtenir ce que l'on désirait.
L'étrange tolérance dont faisait preuve le monde à l'égard de celle-ci transparaissait sans cesse dans les études d'histoire de Francis, particulièrement dans l'histoire ancienne. Sur Terre, où avaient vécu ses lointains ancêtres, quelqu'un pouvait être indiscutablement responsable de la mort de milliers de personnes et appara^tre néanmoins dans les livres d'histoire comme une espèce de grand héros. C'était avant que Francis ne comprenne l'inéluctabilité biologique de la violence, aussi était-il dérouté. Il aurait voulu savoir pourquoi les noms de Samson, Napoléon, Jeanne d'Arc, Ulysses S. Grant et Jules César n'étaient pas des obscénités que l'on ne prononce qu'à la tombée de la nuit avec des murmures de honte et de répulsion. Les mêmes professeurs qui ne pouvaient se résoudre à articuler merde ou connard discutaient sans complexe d'Alexandre le Grand."

Le vin de la violence - James MORROW

Et dans le même roman :

"Le dogmatisme vient à bout de toutes les utopies."

"Je suis prêt à admettre, tu vois, qu'il est licite de tailler des cailloux, car c'est rester dans les voies de la nature. Pourvu, toutefois, qu'on ne se mette pas à en dépendre trop : la pierre taillée pour l'homme, non l'homme pour la pierre taillée ! Et qu'on ne veuille pas non plus les affiner plus qu'il n'est nécessaire. Je suis un libéral, Edouard, et j'ai le coeur à gauche. Jusque là, je peux accepter.Mais ça, Edouard, ça ! Cette chose-là ! dit-il en montrant le feu, ça, c'est tout différent, et personne ne sait où ça pourrait finir."

Roy Lewis, Pourquoi j'ai mangé mon père.

"Il n'y a pas de désert ! Il n'y a pas de sable dans le désert ! Il n'y a pas d'opposition !" Un navire de nulle-part, oeuvre profondément déconcertante d'Antoine Volodine.

Pour ceux qui ont du temps de cerveau disponible :

Sur le moment, je me demandai pourquoi le vieux bonhomme que j'avais bousculé pour monter sur le trottoir me lançait un regard si bizarre. "Gaffe, mon pote ! " fit-il en m'indiquant un panneau mais il était bien entendu recouvert de graffiti. Et puis je n'étais guère d'humeur à me préoccuper de quelque arrêté minicipal mineur. Je passais outre.
Et ZOUING ! une bouffée sonore m'ébranla le crâne et FLOUP ! une gigantesque surpernova éblouissante me brûla la rétine ; et je partis à tituber et tournoyer tandis que de minuscules voix de lutin me vrillaient les oreilles comme autant d'aiguilles : Mokie-Koke, Mokie-Koke, Mokie-Koke, Mokie-Koke !
(...)Et - un ou deux siècles plus tard - alors que j'avais encore les oreilles carillonnantes, que les yeux me piquaient encore, je parvins à me relever du trottoir où j'avais chu.
"J'vous avais prévenu !" cria le petit vieux d'une distance prudente.
(...)Il était encore en train d'indiquer le panneau, aussi m'approchai-je en titubant, et parvins-je, hagard, à déchiffrer la légende sous les grafitti :

Attention !
ZONE COMMERCIALE
Vous y accéder à vos risques et périls

(...)"C'est quoi, un Mokie-Koke ?" demandai-je.
Il répondit aussitôt : "Un Mokie-Koke est un délicieux et rafaîchissant mélange des meilleurs arômes chocolatés, extraits de café et substituts de cocaïne sélectionnés. Z'en voulez ?" J'en voulais.

Les gogos contre-attaquent

Frederik Pohl

"Depuis des mois, on effectue des retraites triomphales devant un ennemi démoralisé qui avance dans un désordre total."
Guêpe d'Eric Frank Russell