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Sujet proposé le 05/03/2005 à 09h37 par zomver |
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RE : Ces phrases qui vous ont plu ...
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12/04/2017 à 14h14
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« Nous ne supportons plus la durée. Nous ne savons plus féconder l'ennui. Notre nature a horreur du vide, — ce vide sur lequel les esprits de jadis savaient peindre les images de leurs idéaux, leurs Idées, au sens de Platon.
De là cette impression générale d'impuissance et d'incohérence qui domine dans nos esprits, qui les dresse, et les met dans cet état anxieux auquel nous ne pouvons ni nous accoutumer, ni prévoir un terme. D'un côté, un passé, qui n'est pas aboli ni oublié, mais un passé duquel nous ne pouvons à peu près rien tirer qui nous oriente dans le présent et nous donne à imaginer le futur. De l'autre, un avenir sans la moindre figure. Nous sommes, chaque jour, à la merci d'une intervention, d'un accident, matériel ou intellectuel.
Tout se passe dans notre état de civilisation industrielle comme si, ayant inventé quelque substance, on inventait d'après ses propriétés une maladie qu'elle guérisse, une soif qu'elle puisse apaiser, une douleur qu'elle abolisse. On nous inocule donc, pour des fins d'enrichissement, des goûts et des désirs qui n'ont pas de racines dans notre vie physiologique profonde, mais qui résultent d'excitations psychiques ou sensorielles délibérément infligées. L'homme moderne s'enivre de dissipation. Abus de vitesse, abus de lumière, abus de toniques, de stupéfiants, d'excitants... Abus de fréquence dans les impressions ; abus de la diversité ; abus de merveilles ; abus de ces prodigieux moyens de déclenchement, par l'artifice desquels d'immenses effets sont mis sous les doigts des enfants. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus.
Tout se borne à distribuer un savoir sans profondeur vivante, puisque nous admettons que nos vies publiques, nos rues, nos places soient déshonorées par des monuments qui offensent la vue et l'esprit ; que nos villes se développent dans le désordre, que les constructions de l'État ou des particuliers s'élèvent sans le moindre souci des exigences les plus simples du sentiment de la forme. »
Paul Valéry, Le bilan de l’intelligence (1935).
Comme quoi, ce n'était pas mieux 82 ans avant...
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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dernière édition : 12/04/2017 à 14h14
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RE : Ces phrases qui vous ont plu ...
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12/07/2017 à 14h10
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Description de deux bonnes soeurs : "L'une était vieille avec une face défoncée par la petite vérole comme si elle eût reçu à bout portant une bordée de mitraille en pleine figure. L'autre, très chétive, avait une tête jolie et maladive sur une poitrine de phtisique rongée par cette foi dévorante qui fait les martyrs et les illuminés."
"Un rideau de flocons blancs ininterrompu miroitait sans cesse en descendant vers la terre ; il effaçait les formes, poudrait les choses d’une mousse de glace ; et l’on n’entendait plus, dans le grand silence de la ville calme et ensevelie sous l’hiver, que ce froissement vague, innommable et flottant, de la neige qui tombe, plutôt sensation que bruit, entremêlement d’atomes légers qui semblaient emplir l’espace, couvrir le monde."
Maupassant, Boule de suif
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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dernière édition : 12/07/2017 à 14h12
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RE : Ces phrases qui vous ont plu ...
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16/08/2017 à 11h28
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La société est une vraie forêt de Bondy. On a dit que nous dansions sur un volcan ; la comparaison est emphatique ! Pas du tout ! nous trépignons sur la planche pourrie d’une vaste latrine. L’humanité, pour ma part, me donne envie de vomir, et il faudrait aller se pendre, s’il n’y avait, par ci par là, de nobles esprits qui désinfectent l’atmosphère.
Flaubert, lettre à Eugène Delattre, 10 janvier 1859.
Un encrier pour beaucoup ne contient que quelques gouttes d'un liquide noir. Mais pour d'autres, c'est un océan, et moi je m'y noie. J'ai le vertige du papier blanc, et l'amas de mes plumes taillées sur ma table me semble parfois un buisson de formidables épines. J'ai déjà bien saigné sur ces petites broussailles-là.
Flaubert, Lettre à Louis de Cormenin, 14 mai 1857.
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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RE : Ces phrases qui vous ont plu ...
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29/08/2017 à 14h50
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La science-fiction, dans notre pays, n’en finit pas de naître, de succomber, de renaître […] Combien parmi nous n’ont-ils pas baissé les bras […] après avoir lu le dernier grand van Vogt, Bradbury, Leiber, Simak, Matheson, Silverberg, Brunner […] ? Ce processus d’aliénation, d’acculturation, nous le vivons […] depuis que la guerre nous a coupés de ces racines potentielles qu’étaient Spitz et Messac, eux-mêmes successeurs de Renard et de Rosny, eux-mêmes enfants de Jules Verne.
Jean-Pierre Andrevon, préface au tome 1 de Retour à la Terre
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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RE : Ces phrases qui vous ont plu ...
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20/12/2017 à 18h33
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Un petit paragraphe de Maupassant, magnifique, avec sa fin terrible :
Je me disais : "Que vais-je faire après dîner ?" Et je songeais à la longue soirée dans cette ville de province, à la promenade lente et sinistre à travers les rues inconnues, à la tristesse accablante qui se dégage, pour le voyageur solitaire, de ces gens qui passent et qui vous sont étrangers en tout, par tout, par la forme du veston provincial, du chapeau et de la culotte, par les habitudes et l'accent local, tristesse pénétrante venue aussi des maisons, des boutiques, des voitures aux formes singulières, des bruits ordinaires auxquels on n'est point accoutumé, tristesse harcelante qui vous fait presser peu à peu le pas comme si on était perdu dans un pays dangereux, qui vous oppresse, vous fait désirer l'hôtel, le hideux hôtel dont la chambre a conservé mille odeurs suspectes, dont le lit fait hésiter, dont la cuvette garde un cheveu collé dans la poussière du fond.
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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