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J'aimerais bien ton avis sur ce livre qui semble penser beaucoup de mal des séries et de notre addiction aux séries. |
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Une addiction qui m’épargne.
J’ai du mal à (sa)voir où l’auteur veut en venir.
Il reconnaît à la fois la qualité de certaines séries, ce qui invalide plus ou moins sa critique, puisqu’il voudrait critiquer la production de séries et non sa surproduction.
Sa critique aligne également des sources confuses voire contradictoires, citant d’un coté des révolutionnaire scomme Guy Debord, Max Horheimer et Theodor Adorno, et de l’autre un ronchon réactionnaire (l’Europe m’empêche de fumer) comme Philippe Muray, mort trop tôt pour avoir son rond de serviette sur Cnews.
Le livre est donc très confus, oscillant entre une critique réactionnaire de la technique, et la critique de l’industrie culturelle et de la société du spectacle (l’auteur maitrise le concept complexe, mais l’emploie aussi dans son contre-sens vulgaire si répandu).
J’ai au final l’impression d’avoir un réactionnaire qui ne s’assume pas, et veut décontextualiser et distordre des auteurs pour servir sa cause.
Il s’abrite finalement derrière des révolutionnaires parce qu’il a la réaction honteuse, et échoue également à critiquer ce qu’il regrette d’aimer (les situs aimaient et détournaient tout ce que l’élite spectaculaire méprisait).
La critique des séries en tant qu’industrie culturelle reste donc à faire. Il faudrait, à mon sens partir du fait que l’industrie culturelle est née dans un capitalisme technocratisé ou en voie de technocratisation. Elle s’est parfaitement adaptée à la révolution conservatrice (et son accompagnement par l’idéologie post-moderne) et à l’évolution du spectacle, avec l’effondrement du spectaculaire concentré (chute du Mur de Berlin) et le déclin du spectacle diffus pour évoluer vers le spectaculaire intégré (dont les fake news et la dérégulation des réseaux sociaux sont le dernier symptôme).
Bref, le seul mérite de l’auteur est de rappeler la pertinence d’auteurs dont il distord totalement la pensée, pour en faire les piliers d’une pseudo-critique qui revient finalement à du Philippe Muray qu’il a honteux, une critique de la technique à la Ellul, et la confusion décroissantiste, qui lorgne vers Alain de Benoist et Michéa. En ce sens, ce livre a parfaitement sa place chez l’éditeur, et je suis sûr que Babeau, Polony, Onfray et Bastié en diront le plus grand bien, car c’est tout ce qu’il mérite.