En octobre, lis de sf sans opprobre

		Citation : Mais pour allumer le barbecue, je peux vous passer mon spin.

Qu'est ce que tu n'aimes pas dans Spin ? J'ai trouvé excessifs les enthousiasmes pour ce livre (et pour RC Wilson en général) mais de là à allumer le barbecue avec...
Non, moi dans le bûcher, avec la Horde du Contrevent je mettrais volontiers le Déchronologue...

		thope : Mais face à cet avis ma foi assez clair de la part de tout le monde je vais plutôt partir sur autre chose.

Tous les avis ne sont pas si tranchés,
et le roman a quand même beaucoup plu à beaucoup de monde (dont le jury du Grand Prix de l’Imaginaire).

(Perso, je ne suis pas fan. Je l’ai trouvé parfois brillant mais globalement raté.)

		BdN : Ca sent le roussi au village des hommes livres.

Non aux autodafés ?
Ou au contraire, sus aux gloires surestimées et vive l’iconocasme ?

		soleilvert : A la fin de l'année dernière j'avais lu Le rabaissement de Philip Roth et c'est seulement maintenant que je m'aperçois d'un rapprochement possible avec L'oreille interne (la perte d'un don ou d'un talent).

Dans la préface de Gérard Klein au Livre des crânes :
« Il cherche aussi manifestement à établir des ponts avec la littérature américaine de l'époque ou plus généralement avec la littérature de langue anglaise. Ainsi, l'Oreille interne fait écho à Portnoy et son complexe (1969) d'un Philip Roth né en 1933 et donc à peine plus âgé que Silverberg né en 1935 […] »

		Citation : Qu'est ce que tu n'aimes pas dans Spin ? J'ai trouvé excessifs les enthousiasmes pour ce livre (et pour RC Wilson en général) mais de là à allumer le barbecue avec... Non, moi dans le bûcher, avec la Horde du Contrevent je mettrais volontiers le Déchronologue...

A peu près la même chose que dans l'Oreille interne, je ne supporte pas les états d'âme à longueur de pages de personnages passifs. Par ailleurs c'est mou, ça n'avance pas. L'auteur place un enjeu planétaire et se focalise sur un triangle affectif de frustrés. Enfin c'est plein d'incohérences tant politiques que thermodynamiques.

Moi, Lucifer de Glenn Duncan.
Comme son titre l'indique, Lucifer parle au lecteur, après s'être emparé du corps d'un plumitif qui vient de se suicider.
Je n'en suis qu'au début, mais c'est déjà franchement hillarant, tout d'un rire grinçant, notamment quand il parle de la pédophilie des curés.

Toujours en BD, ou plutôt en comics, j'ai commencé hier soir Nemesis the Warlock, de Pat Mills et Kevin O'Neill mais je le lis surtout pour faire le lien entre The Complete Ro-Busters (la "suite" de ABC Warriors: The Meknificent Seven) et ABC Warriors: The Black Hole puisque ces robots refont leur apparition dans ce futur dystopique pour ensuite enchaîner sur la suite de leurs aventures...

Bref, cette intro à cette série – ça s'appelle The Prologue et c'est assez court – se montre plutôt sympathique, en partie grâce à sa brièveté d'ailleurs, et augure une suite assez intéressante. On apprécie en particulier ce futur bien délirant tout à fait dans la veine de Judge Dredd et ce récit à l'humour so british au moins sous-jacent.

Je tâcherais de vous tenir au courant de la suite au fur et à mesure...

		Citation : Nemesis the Warlock, de Pat Mills et Kevin O'Neill

Les mêmes que Marshall Law.

La bicyclette de la violence de Colin Bateman.
Un auteur toujours aussi agréable et drôle, si l'on en juge par ce dialogue :

"- Je disais… une Bible, un cintre et une revue porno – c’est ce que contient la commode.
- Ce pauvre vieux Marty… Ça fait toujours un choc, quand on regarde dans les tiroirs de quelqu’un et qu’on tombe sur quelque chose qui n’aurait pas dû y être. Jamais je n’aurais pensé qu’il puisse être du genre à lire la Bible."

Fini les Tableaux du délire, recueil posthume d'Alain Dorémieux.

Composé d'une majeure partie de reprises (issues de Mondes interdits ou du Livre d'or), il commence par L'habitant des étoiles, présentée en préface comme la nouvelle préférée de l'auteur. Ce n'est sans doute pas son texte le plus abouti mais certainement un de ceux qui expose le plus ingénument des thématiques phares de Dorémieux : la soif d'absolu et d'ailleurs, la curiosité plus forte que la peur, la transgression...
(À la différence des autres textes du recueil, le personnage principal est jeune, adolescent, et cette nouvelle a été reprise en collection jeunesse.)

Dans les histoires qui suivent, des sujets se répètent : le fantasme de la Femme, qui mène les protagonistes obsédés à leur perte ; la figure du fantôme (traitée en subtiles variations, révélatrices d'une fine connaissance du genre fantastique) ; les univers-pièges, spatiaux ou temporels (La convocation renvoie manifestement au Procès de Kafka, auteur cité en 4ème de couverture)...

Deux personnages dans un paysage vide est un pastiche (version sérieuse) de nouvelle ballardienne et la ressemblance à l'original y est assez impressionnante.

Les textes inédits sont Hasardeuses visions, une série de courts poèmes en prose (le genre de texte qui vous frappent ou vous ratent ; la plupart m'ont frappé par leur force d'évocation) et l'ultime nouvelle de Dorémieux , Œuvre de chair, co-écrite avec Fabienne Leloup : une toute dernière histoire de transgression, au travers du corps, pour l'Art... et pour l'amour.

		Citation : A peu près la même chose que dans l'Oreille interne, je ne supporte pas les états d'âme à longueur de pages de personnages passifs. Par ailleurs c'est mou, ça n'avance pas. L'auteur place un enjeu planétaire et se focalise sur un triangle affectif de frustrés. Enfin c'est plein d'incohérences tant politiques que thermodynamiques.

Je partage ton avis. Le livre m'a assez rapidement pris la tête.

		Butch : l'Oreille interne [...] Enfin c'est plein d'incohérences tant politiques que thermodynamiques.

Si tu peux développer un peu ce point, ça m'intéresse.