En septembre, lectures depuis l'antichambre

L'autruche de Manhattan de Colin Bateman.
Où l'on retrouve le bidonnant Dan Starkey, aux prises avec le milieu de la boxe.

Relu L’intersection Einstein de Samuel Delany.

Ça m’a plu, sans doute plus que la première fois, mais je garde quelques réserves.

L’écriture de Delany, imagée, alerte, m’a été un régal.
Même les petits trucs post-modernes (reprises, interpellations) sont bien passés car, dosés avec modération, ils restent ludiques.

J’ai trouvé que l’intersection en titre était une jolie idée, et encore plus cette redécouverte des mythes humains par des entités douées du pouvoir de les vivre, mais manquant du savoir pour les bien comprendre.

J’aurais par contre aimé que la thématique de l’anormalité soit encore approfondie...

Mais ce sont surtout les derniers chapitres qui ne m’ont pas emballé : trop bavards, trop dans l’abstraction ; je me suis senti détaché du texte.
Je me souviendrai certainement de cet univers hétéroclite et singulier, et de Lo Lobey, mais des réflexions développées dans le roman, j’en doute.

Enfin terminé hier Histoires de mirage, anthologie dense qui m'a demandé certains efforts, d'autant plus que, comme je l'expliquais dans l'autre fil, la plupart des textes conviennent plus aux aficionados de Dick qu'à moi.

Si cette tendance se confirme plus ou moins tout au long de l'ouvrage, certains textes marquent néanmoins, comme Le Rivage d'Asie de Thomas Disch, dont j'avais déjà parlé dans le topique mentionné, mais aussi Je vois un homme assis dans un fauteuil et le fauteuil lui mord la jambe de Ellison et Sheckley, pour lequel j'ai une affection particulière depuis un quart de siècle (le texte, pas l'auteur...), ainsi que Dans l'Imagicon de Georges Henry Smith qui propose un effet de chute vraiment surprenant, ou encore Un affreux pressentiment du couple Kuttner/Moore, pour son humour très buzzatien.

Mais la palme revient sans contexte à la novella Le Façonneur, de Roger Zelazny, par ailleurs récompensée d'un Nebula : les pourfendeurs de Christopher Nolan y trouveront quelques belles occasions de démonter son Inception puisque le concept de base y est assez comparable, la différence étant que Zelazny y fait un étalage de ses connaissances en matière de psychanalyse qui force d'autant plus l'admiration qu'elles servent un texte magistral sur le plan du pur récit. Klein y revient d'ailleurs en détails dans sa préface, et bien plus longuement que sur les autres textes...

À propos de la préface, elle aussi se montre conséquente, et tout autant pointue, bien plus que les autres de l'auteur dans cette collection, peut-être parce qu'il s'agit d'une de ses spécialités. Je regrette malgré tout qu'il ne se montre pas plus clair, quitte à faire encore plus long, car les quelques idées que j'ai pu glaner ici et là se sont avérées tout à fait passionnantes.

Le façonneur a été étendu en roman , ça s'appelle le maître des rêves , je l'ai dans la collection autres temps autres mondes mais je crois que ça a été réédité .

Bonjour,
j'ai enfin terminé les puissances de l'invisible de Tim Powers. Mon dieu que ce fut long. Pour sûr il a bossé le Tim, il a du en lire des bouquins, en regarder des plans, en étudier des mœurs, en fouiller des livres d'histoire, ce qui donne un livre précis, documenté, bien ficelé et toujours bien écrit mais alors qu'est-ce que c'est pénible. On est bien loin de la magie des "voies d'Anubis". Décidément après le pauvre "sur des mers plus ignorée" voici une nouvelle déception qui m'éloigne de plus en plus de l'ami Tim.
Heureusement il y eu la bonne, très bonne surprise de cet été avec la trilogie du "puits des mémoires" de Gabriel Katz. Cette histoire est palpitante de bout en bout, je me suis amusé comme un petit fou à lire l'aventure des trois héros. Alors bien sûr, encore une fois, certains feront la fine bouche, ils n'y trouveront pas leur dose d'emberlificotage et de casse tête qui leur semblent nécessaire au bon bouquin digne de ...je sais pas trop quoi d'ailleurs. Moi j'y ai trouvé exactement ce que j'aime, de l'aventure, une dose d'humour parfaitement distillée et puis une réflexion sympa autour du pouvoir et de la vrai richesse. Alors n'écoutez pas trop les pisse-vinaigre qui clament haut et fort que c'est pour les jeunes, les débutants, libérez vous de tout cela et faites vous plaisir, comme moi.

Terminé hier " Ecrit de l'au delà" de Dominique Arly
Un roman de la collection Angoisse..
Un petit roman gentillet sur fond d' histoire de fausse possession ; toujours une petite dose d'érotisme comme dans chaque enquête de la belle Rosamond...
Pour l'angoisse , on peut repasser....

Pour rendre hommage à M. Pohl, je me suis lancé hier soir dans Homme Plus dont j'ai dévoré les trois premiers chapitres. Comme le précise Lisbeli dans le topique consacré à la disparition de l'auteur, ça accuse un peu son âge, notamment pour la représentation "politique" de ce futur où les États-Unis semblent toujours en biz-biz avec l'U.R.S.S. L'aspect techno-scientifique, par contre, reste encore assez pertinent alors j'imagine qu'il y a 35 ans, ce devait être une tuerie. Je poursuis donc, heureux de mon choix...

		Hoel : Le façonneur a été étendu en roman , ça s'appelle le maître des rêves , je l'ai dans la collection autres temps autres mondes mais je crois que ça a été réédité .

Merci pour l'info !

Je ne crois pas que je le lirais, malgré tout, d'abord parce que je n'aime guère les stratégies de ce genre, ensuite parce que les récits ainsi rallongés s'avèrent souvent inférieurs à la mouture originale à force de se diluer dans la longueur. À l'occasion peut-être...

j'ai toujours été ambivalente face à Pohl. Il y a quelques oeuvres qui valent le coup mais il a aussi une production plutôt industrielle surtout sur la fin comme les nullissimes suites à La Grande Porte ou les séries diverses parfois complétées sur le tard (Eschaton, Cuckoo).
Au risque de manquer d'originalité, c'est en duo avec Kornbluth (même si sur la fin c'est un peu du systématique comme le montre la construction de Preferred Risk/Assurances sur l'éternité) plus qu'avec ses nombreux autres collaborateurs qu'il est le meilleur ou quand il fait du Pohl & Kornbluth mais en solo (comme L'ère du Satisfacteur). Il laisse aussi un grand nombre de nouvelles (avec le même phénomène de synergie que dans ses romans).
On cernera mieux le personnage en lisant son autoboigraphie The Way the Future was.

PS: le Zelazny est aussi sorti chez Presses Pocket.

Le Zelazny est aussi dispo en Folio sf.

J'ai fini le Colin Bateman, et comme toujours avec lui, c'est un régal.
Son art de tomber à bras raccourcis et gorge déployée sur les religions (catholiques, protestants, mormons, musulmans) et tant d'autres manifestations de la connerie (nationalisme, patriotisme, communautarisme) sont absolument jubilatoires.
Son sens du rebondissement est lui aussi remarquable.

Je commence Chanson pour Lya de George R. R. Martin, suite à la claque Armageddon rag. Vu que Claude Ecken avait beaucoup aimé, ça devrait être très bon.

terminé Les enfants de l'esprit et je suis loin d'en avoir l'appréciation déclinante lisibles ici où là. J'ai retiré un plaisir à peu près constant au fils des livres même si tous ne comblent pas les mêmes attentes narratives ou esthétiques.

... et j'attaque L'age de diamant de Neal Stephenson et sa préface assez triviale par Gérard Klein.