Lectures de février pour ne pas se faire chier...

Bonheur, joie, extase avec le premier des Espaces inhabitables de Dorémieux.
Tout commence par la préface, intéressante étude de la rupture avec l'Age d'or. Fini l'envol vers de radieux futurs interstellaires, à la rencontre des autres formes de vies. On s'encre ici en plein dans un présent qui rappelle finalement furieusement le nôtre.
Et puis les auteurs, quel goût !
3 textes de Disch, comme autant de purs bonheurs. 2 Silverberg magistraux, dont un condensé des Monades urbaines. Et que dire de Ballard, qui condense ici son génie. Ou de Delany, qui continue, mais en forme courte, son intelligente implosion de l'Age d'or et de la conquête spatiale. Un vrai bonheur. Toute la sf que j'aime.

		Citation : Je prends note, pour le moment j'ai un peu de mal à entrer dans ce recueil. Ma culture de la SF française étant proche du zéro absolu, qui me recommanderiez vous ? Je suis ouvert à plusieurs style de SF (sauf peut être la hard SF et le space opéra)

La sf française compte de véritables trésors.
Dans les livres récents, j'ai eu un énorme coup de coeur pour Exodes, le dernier Ligny.
Du coté du patrimoine :
Mémo de Ruellan, exploration dickienne des univers parallèles et aléatoires.
Rivage des intouchables de Berthelot est une touchante évocation du sida (mais qui ne sera jamais aussi bouleversant qu'avec son Jongleur interrompu).
Les premiers Volodine, si l'on aime une littérature vraiment étrange, sont du plus grand intérêt, notamment les 4 romans chez Denoël pdf, repris en un volume.
Emmanuel Jouanne est aussi un auteur intéressant, surtout si tu aimes Lewis Carroll. Si tu l'aimes vraiment, tu peux aller voir du coté de Jérôme Noirez, qui en fait le héros de ses Leçons du monde fluctuant.
Et puis les Grands anciens.
Andrevon et son oeuvre gigantesque, dont je recommanderai peut-être Le désert du monde pour découvrir le romancier, et Dans les décors truqués pour le nouvelliste (Andrevon excelle dans la forme courte).
Toujours dans les nouvelles, Cinq solutions pour en finir de Dominique Douay est une merveille.
Et comment parler de nouvelles sans évoquer Mange ma mort de Philippe Cousin ?
Nouvelles encore et toujours avec les Promenades au bord du gouffre de Dorémieux, en particulier la plus longue, L'oiseau prend son vol qui est certainement parmi ce que l'on a fait de mieux sur l'adolescence en sf.
Du coté de Daniel Walther, tu pourras aller jeter un coup d'oeil sur L'épouvante, qui reprend en sf l'idée du Désert des Tartares, errer sur les terres kafkaiennes de Krysnak ou le complot avant de repartir avec Ulysse pour un Happy end jusqu'au sommet de sensualité que sont les Sept femmes de mes autres vies.
N'oublions point, un peu plus bas, les Vosges de Pelot. Delirium circus (en DLE) offre quatre de ses meilleurs romans dont deux primés, à quoi l'on peut ajouter Le sourire des crabes, pour découvrir le Pelot violent, et le satiriste avec La guerre olympique, et puis le desperado romantique égaré en pleine Saison de rouille.
Reste de cette époque Curval, que certains dont je suis, apprécient l'oeuvre éclectique et littéraire, tandis que d'autres y restent hermétiques.

		scifictif : un curieux bouquin, roman/recueil tout juste réédité en poche, "Les cordelettes de Browser" de Tristan Garcia.

Merci pour l'info.

C'est très tentant.

Par contre, si je l'acquiers ce mois-ci, ce ne sera pas pour le lire dans la foulée : mon attention au récits est trop fluctuante en ce moment, je vais faire un détour par du paratexte...

		scifictif : Du coup (bis), je suis curieux de l'avis de lecteurs [...] CSFistes

Ben, +1.

		Olivier : le premier des Espaces inhabitables de Dorémieux

Nom de Zeus ! Quel sommaire !

		Citation : Nom de Zeus ! Quel sommaire !

Pour être honnête, je le trouve même meilleur que les Dangereuses visions !
Pour moi, c'est l'anthologie de la New wave (et les textes de Disch, mazette !).

@ Jim : un peu fureté sur le net aujourd'hui et lu des avis très contrastés concernant le Garcia.
Par goût personnel, pas emballé par la tournure que prend le récit dans son dernier tiers (délaissée la sf bradburyenne et ballardienne pour la quête et l'épopée propres à la fantasy) mais je sais qu'avec les segments "David Hale Browser", "Viv et les fantômes" et "Carnaval", ce bouquin m'a donné à lire des scènes d'anthologie.


@ Olivier : sais-tu que Dominique Douay va être remis à l'honneur ce printemps dans la nouvelle mouture de la collection poche "Hélios" (réédition de son roman "L'impasse-temps" et extension en roman de sa nouvelle "Car les temps changent" initialement parue dans le recueil que tu conseilles) ?

		Citation : @ Olivier : sais-tu que Dominique Douay va être remis à l'honneur ce printemps dans la nouvelle mouture de la collection poche "Hélios" (réédition de son roman "L'impasse-temps" et extension en roman de sa nouvelle "Car les temps changent" initialement parue dans le recueil que tu conseilles) ?

Excellente nouvelle !
Douay est un auteur injustement oublié par l'édition et le public.

Merci à vous pour vos suggestions à propos de la SF française.

De rien, très cher : tout le plaisir est pour nous ^^

Sur la SF française, je n'aurais pas du tout les mêmes conseils qu'Olivier.
Pour la SF avant la SF, j'aurais deux noms : Jacques Spitz et Maurice Renard.
Pour les grands anciens : Wul, Ruellan-Steiner, Gérard Klein
Par contre je n'ai jamais pu aller bien loin avec les livres de Pierre Pelot, Michel Jeury (non cité par Olivier mais souvent présenté comme un grand auteur), Philippe Curval, ou Daniel Walther. (je suis peut-être injuste avec Pierre Pelot). Volodine, il avait plus sa place chez Minuit qu'il a fini par rejoindre.
Andrevon, je déteste, pour moi c'est typiquement la SF animée de la bien-pensance bobo gaucho-écolo... Il n'est pas le seul dans ce cas dans la SF française.
Chez les contemporains, j'aimais bien Wagner, surtout les Futurs Mystères de Paris, j'aime bien Ecken, surtout le Monde tous droits réservés, je citerais aussi Dunyach, la nouvelle "déchiffrer la trame" est une perle, et Brussolo (que détestait Roland Wagner), qui est souvent scato, c'est dommage (mais enfin, vu le titre du fil), mais quelle puissance d'évocation...

		BC : Sur la SF française, je n'aurais pas du tout les mêmes conseils qu'Olivier.

Et c'est tant mieux : vive la diversité des sensibilités !


Personnellement, je connais mal la science-fiction française...

Je me suis mis au genre relativement sur le tard et la SF m’apparaissait d’abord et avant tout comme un genre anglo-saxon.
Quand j’ai ensuite voulu voir de plus près ce qui se faisait par chez nous, mes goûts se portaient alors sur les ambiances "science-fictivo-fantastico-noires" et dans cette mouvance j’apprécie les nouvelles d’Alain Dorémieux et, plus récemment, de Daniel Walther.

Mais l’auteur que j’ai le plus lu en romans est André Ruellan/Kurt Steiner, chez qui me plaisent l’esprit, l’humour (souvent noir), l’économie de moyens et la justesse du style, la capacité à passer de la SF au fantastique (et vice-versa)…

		Citation : Dominique Douay

De mémoire, je ne l’ai jamais lu.

J’aperçois souvent chez les bouquinistes son recueil Le monde est un théâtre : je mettrai sans doute la main dessus, un jour (qui a failli être hier ^^).

Une relecture ( un bon souvenir) Brang de B.R. Bruss