Leur chef-d'œuvre

Je reconnais que ce n'est pas facile d'y répondre tant qu'on n'a pas tout lu, mais sauriez-vous dégager, selon vos goûts, LE chef-d’œuvre de chacun de ces auteurs (quelque-soit le format nouvelles/romans/novella).

- Ian McDONALD
- Poul ANDERSON
- Stephen KING
- Lucius SHEPARD
- Norman SPINRAD
- Christopher PRIEST
- Robert SILVERBERG

Il est des auteurs pour lequel il est impossible de dire LE chef-d’œuvre.
Je mets plusieurs titres à dessein, afin de lancer le débat.

- Ian McDONALD
Etat de rêve (nouvelles)

- Poul ANDERSON
Le barde du futur (nouvelles)
Les croisés du cosmos (roman humoristique)

- Stephen KING
Brume (nouvelles)
Cujo
Ça

- Lucius SHEPARD
Louisiania breakdown (novella)

- Norman SPINRAD
Les miroirs de l'esprit (roman)
Ces hommes dans la jungle (pour l'humour férocement caustique)

- Christopher PRIEST
La séparation (s'il ne fallait en retenir qu'un)
L'archipel du rêve (nouvelles liées)

- Robert SILVERBERG (impossible de n'en retenir qu'un seul)
L'oreille interne
Le livre des crânes
Les monades urbaines
L'homme dans le labyrinthe
Le chemin de la nuit (lire la première nouvelle puis passer directement au Chancelier de fer).

J'ai souvent pensé à ce type de sujet sans ouvrir un fil de discussion : merci de l'avoir fait ! ^^


- Ian McDONALD >> pas assez lu pour me prononcer, mais je suis curieux de lire vos réponses, car j'ai beaucoup aimé son premier recueil en français, État de rêve, et lorgne sur le second, La petite déesse (Cyberabad days).

- Poul ANDERSON >> trop peu lu.

- Stephen KING >> lu un seul roman (Salem) ; du côté des nouvelles, j'ai surtout lu de l'ancien, notamment les recueils Danse macabre (Night shift) et Différentes saisons et je voterai pour Le dernier barreau de l'échelle, sans surnaturel mais parfaitement déchirante.

- Lucius SHEPARD >> à réfléchir...

- Norman SPINRAD >> à réflechir...

- Christopher PRIEST >> trop peu lu (un seul roman, La fontaine pétrifiante (The Affirmation), que je considère comme une chef-d'œuvre mais ne peut désigner comme LE chef-d'œuvre de l'auteur)

- Robert SILVERBERG >> pour les romans : L'oreille interne ; pour les nouvelles : Né avec les morts.

		Olivier : - Norman SPINRAD Les miroirs de l'esprit (roman) Ces hommes dans la jungle (pour l'humour férocement caustique)

Je ne sais pas si je qualifierais Les miroirs de l'esprit (The Mind Game) de chef-d'œuvre mais ce dont je suis sûr c'est que c'est un beau roman trop méconnu (où toute ressemblance entre l'entreprise décrite et l'Église de Scientologie n'est pas une coïncidence). Il était sorti en collection Folio (blanche) sous une chouette couverture.

Ian McDONALD
Je n'ai lu que le Fleuve des Dieux
Poul ANDERSON
Là, j'en ai lu énormément. Un de mes auteurs favoris. Je dirais la Patrouille du temps
Stephen KING
Pas tout lu. Je dirais ça
Lucius SHEPARD
La vie en temps de guerre
Norman SPINRAD
Jack Barron et l'éternité. Pas fan de ses romans plus récents.
Christopher PRIEST
Le monde inverti
- Robert SILVERBERG
Capable du meilleur comme du pire (pour moi les monades urbaines sont du côté du pire). Je dirais l'oreille interne et le recueil né avec les morts

		Citation : - Christopher PRIEST >> trop peu lu (un seul roman, La fontaine pétrifiante (The Affirmation), que je considère comme une chef-d'œuvre mais ne peut désigner comme LE chef-d'œuvre de l'auteur)

C'était mon avis, jusqu'à ce que je lise La séparation.
Par contre, Le prestige m'avait copieusement ennuyé : je ne suis guère surpris que Nolan l'ait adapté.

Pour Shepard, j'aime beaucoup l'ambiance moite des bayous, sa petite touche post-apo ou plutôt post-cyclone, et sa relecture du mythe d'Orphée, ancrée dans un sud profond, raffiné et extravagant qui rappelle celui du Clint Eastwood de Minuit dans le jardin du bien et du mal.

- Ian McDONALD Désolation Road (par défaut)
- Poul ANDERSON (rien)
- Stephen KING (Cà)
- Lucius SHEPARD (sous des cieux étrangers) (par défaut)
- Norman SPINRAD
- Christopher PRIEST (Le monde inverti)
- Robert SILVERBERG (L'oreille interne)

- Ian McDONALD
Comme Jim, je n'ai lu que l'excellent recueil de nouvelles Etat de rêves, qui est clairement le meilleur recueil de SF que j'ai lu, au côté du dépaysant Kirinyaga de Mike Resnick. Cela fait longtemps que je lorgne sur ses romans/nouvelles qui se passent en Inde. Cela pourrait être très prochainement car le second tome de la série des polars d'Abir Mukherjee - Les princes de Sambalpur - que je suis entrain de lire, m'invite fortement à poursuivre le séjour en Inde.
- Poul ANDERSON : Rien lu itou
- Stephen KING : j'hésite entre Marche ou crève ou la ligne verte
- Lucius SHEPARD : Rien lu
- Norman SPINRAD : trop peu lu
- Christopher PRIEST : sans hésitation Le monde inverti car l'idée SF est magistrale. Même si la Séparation est une merveille en son genre, c'est à dire l'uchronie, avec son troublant doppelgänger qui lorgne du côté fantastique. J'ai retrouvé récemment une atmosphère proche dans les Ombres sur la Tamise de Michael Ondaatje où la mémoire du narrateur laisse place à de nombreuses hypothèses permises sur le récit de son enfance, dans le Londres de l’après-guerre. Cette proximité relevée par LeGaidol sur son blog m'avait titillé et je dois dire qu'il a bien fait la convergence des parallèles ;-)
- Robert SILVERBERG (lu qu'un seul, Le livre des crânes par très bonne recommandation :-)

Je reviens sur Spinrad et Shepard.


_ Pour Spinrad, je ne me prononce pas sur les romans : il me reste trop de gros morceaux à lire et si j'avais beaucoup aimé Jack Barron et l'éternité et Rêve de fer, je ne suis pas certain qu'ils aient très bien accusés le passage des ans.

Côté nouvelle, j'opterai pour L'herbe du temps : sur un thème proche de L'Histoire de ta vie, je la préfère au beau texte de Chiang car elle est plus ramassée, plus explosive, ...plus fun ! ^^
(et mention à La beauté de la chose, pour son bel humanisme)


_ Pour Shepard, je fais chou blanc, bien qu'il soit un de mes écrivains préférés.
J'apprécie son œuvre (si variée : fantastique, fantasy, SF ; nouvelles, novellas, romans, critiques, articles) plus comme un tout que par ses parties.
Et il y a plus d'un texte dont j'adore un passage en particulier quand l'ensemble me laisse circonspect.

		lacroute : Lucius SHEPARD (sous des cieux étrangers) (par défaut)

De ce recueil, on cite plutôt comme sommets Bernacle Bill le spatial, Radieuse étoile verte ou Des étoiles entrevues dans la pierre : ce sont les nouvelles qui ont été primées, ou nommées, à des prix du genre. Pourtant celle qui m'a le plus plu, le plus marqué, est Limbo.

		Olivier, parlant de Louisiana breakdown : (...) j'aime beaucoup l'ambiance moite des bayous, sa petite touche post-apo ou plutôt post-cyclone, et sa relecture du mythe d'Orphée, ancrée dans un sud profond, raffiné et extravagant qui rappelle celui du Clint Eastwood de Minuit dans le jardin du bien et du mal.

Ce court roman, quand je l'ai lu, je me suis dit que c'était une œuvre mineure.
J'ai changé d'avis, parce qu'il s'est ancré dans ma mémoire et y a bien travaillé...! ^^

		Citation : Ce court roman, quand je l'ai lu, je me suis dit que c'était une œuvre mineure. J'ai changé d'avis, parce qu'il s'est ancré dans ma mémoire et y a bien travaillé...! ^^

Tout à fait : c'est un livre qui lancine comme une brûlure.

Pour ma part, je trouve que Jack Baron a mal vieilli (ses outrances n'en sont plus depuis bien longtemps, contrairement à Rêve de fer, qui les pousse à l'extrême) alors que Ces hommes dans la jungle, plus outrancier et plus cynique encore, a mieux vieilli. Notamment grâce à la férocité de son humour, tantôt goguenard (l'évocation des différentes planètes), tantôt férocement noir (les mœurs et les repas des prêtres). Son côté Vance bien gore m'avait bien enchanté.
Je trouve en général que Spinard, dans toute la liste, n'est pas celui qui vieillit le mieux (son Livre d'or, par exemple, reste très ancré dans l'époque et la contre-culture).

Pour Silverberg, je suis d'accord avec les deux qui se dégagent. J'y ajoute toutefois L'homme dans le labyrinthe.
J'étais sceptique, car je pensais que, comme pour L'oreille interne, il n'y avait matière qu'à une nouvelle (Tant de chaleur humaine pour la télépathie). Mais c'est tout le contraire. Si l'argument parait faible pour un roman, le génie de Silverberg s'y déploie à merveille.
Personne n'a cité Les ailes de la nuit.
Et s'il ne fallait citer qu'une poignée de nouvelles, ce serait la première et les deux dernières du Chemin de la nuit.

De tous les auteurs cités, Silverberg me parait celui pour lequel il est le plus difficile de choisir entre les nouvelles et les romans, avec Stephen King.
Pour Silverberg, comme pour Sturgeon ou Farmer, les nouvelles constituent un pan majeur de l’œuvre.

Pour Pirest, j'ai beaucoup hésité entre La fontaine pétrifiante et La séparation, mais celui-ci m'a paru tellement plus ambitieux que je l'ai choisi.

		Olivier : Pour Silverberg, (...) J'(...) ajoute toutefois L'homme dans le labyrinthe. (...) Personne n'a cité Les ailes de la nuit.

Je me suis tenu à un titre de roman mais j'approuverais quiconque opterait pour L'homme dans le labyrinthe, Les ailes de la nuit, Le fils de l'homme, Le livre des crânes, Les monades urbaines, Le temps de changements, Le seigneur des ténèbres ou Le grand silence...! ^^