Lire en juillet, parmi les épillets

Lu quasiment d'une traite le splendide Les chasseurs de sable de Francis Ryck.
C'est le premier des 5 romans qui constituent Effraction, préfacé de main de maître par Jacques Sternberg.
J'avoue avoir eu du mal avec Ryck, en ne lisant que ses premiers romans, souvent des histoires d'espionnage, genre qui ne me passionne pas du tout.
Et là, miracle. Ecriture magnifique, odyssée désancheteresse à la Easy rider, sur un vague fond de contrebande qui sert d'avantage de prétexte qu'autre chose.
C'est beau, noir, amer et sans aucun espoir, et cela m'a vaguement rappelé le superbe Casablanca de Disch.

Je me lance dans les Conversations d'Isaac Bashevis Singer, où le génial conteur s'entretient avec Richard Burgin, à qui l'on doit aussi des entretiens avec Borges.

Jean-Jean

		Citation : Ouais, c'est pas facile de boire du Chateaumeillant quand on a but du cheval blanc

Tiens, çà pourrait faire le sujet d'un fil, çà.
A savoir: ces bouquins premiers lus d'un auteur qui, encensés et portés aux nues par une lecture au-delà de toute espérance, n'ont induits à la lecture du reste de sa production qu'ennui et déception. Tiens, Herbert Frank de son prénom, passé Dune, Messie inclus, premiers lus de lui, je n'ai plus jamais accroché sur le reste de sa production.

Il n'y avait plus sable entre les pages, s'écoulant de la pliure centrale, livre ouvert.

Commencé il y a peu Histoires de mirages, de la GASF : la préface de Klein est d'autant plus difficile à suivre que l'auteur maîtrise parfaitement son sujet pour avoir une formation de psychanalyste et l'abondance de termes que j'ai trouvé assez techniques la rend hélas plutôt indigeste ; fort heureusement, il encourage les lecteurs à se pencher sur les textes de l'anthologie quand il en examine les fondements psychanalytiques, ce qui permet de lire le reste de la préface d'une manière plus hachée et pour ainsi dire bien salvatrice. Les deux premiers textes lus, par contre, assez courts, eux, se montrent dans l'ordre anecdotique et surprenant ; j'attaque bientôt le troisième, du très regretté Disch.

		Gui : le troisième [texte], du très regretté Disch.

Il me semble qu'il est assez réputé ce Rivage d'Asie ;
mais je n'en ai aucun souvenir
(ou alors je confonds avec Casablanca...)
Il faudrait que je le relise.

Je replonge dans Effraction de Francis Ryck, en m'attaquant au deuxième roman de l'omnibus : Le compagnon indésirable devenu au cinéma Le secret de Claude Pinoteau, avec Trintignant, Marlène Jobert et feu Noiret.

Fini Vendetta chez les chtis d'Elena Piacentini (un polar sympa dont j'ai fait une chronique sur mon blog).
Entamé PERLES NOIRES DE ADAMA POSSAMAI aux editions Lokomodo, reprise d'un ouvrage paru autrefois chez Nuit d'avril.

Bon bah Ryck, quel maestria !
Un art peu commun d'instiller le doute, mélangeant la noirceur du polar à ce qui pourrait rappeler du Priest ou du Dick.
Je commence La corne du bélier (aussi traduit sous son titre originel, Satan à Goray*), d'Isaac Bashevis Singer. Ce n'est pas de la sf, mais l'irruption d'un chef charismatique dans une enclave abandonnée à elle-même rappelle pas mal de romans sf.

*Au moins traduit-on en français, alors que maintenant, on forge de toutes pièces des titres en anglais : The hangover devenant Very bad trip ou le prometteur The purge devenant American nightmare.

Ryck encore et toujours, avec le préféré de Jacques Sternberg, qui donne son titre au recueil : Effraction.

Terminé hier ma relecture du Monde d'Édéna par le très regretté Mœbius : si ma première visite de cet univers m'avait laissé assez froid en dépit de prémisses alléchants, je dois bien admettre que ce retour sur les lieux du crime m'a laissé l'impression que j'avais mal jugé cette œuvre, même si je suis encore resté (un peu) sur ma faim après le tout dernier volume – le quatre, pas le cinq qui se contente de regrouper de courtes bandes produites par Giraud durant le laps de temps séparant le premier tome, Sur l'Étoile, du dernier, SRA. La lecture des postfaces de Jean Annestay y est un peu pour quelque chose, et puis aussi bien sûr le fait que j'ai dans les dents 10, 12 ou 15 ans de plus, voire davantage selon le chapitre...

J'ai fini le Ryck, et quelle maestria.
Je comprends pourquoi Jacques Sternberg a tant aimé cette histoire de braquage avec un psychopathe tout à la fois glaçant et attachant.

Je commence Le jeune homme, la mort et le temps de Matheson.