Ray Bradbury

Profitez de la vie !
Si nous enlevions tout ce qui est banal de notre vie, nous nous dessécherions comme des arbres à la sève morte, nous serions installés dans un cimetière intellectuel, occupés à nous lire les uns les autres les épitaphes de nos tombes.

(in Théatre pour demain et après)

Il y avait dans l’air comme un odeur de Temps. Il sourit et retourna cette drôle d’idée dans sa tête. Il y avait là quelque chose à creuser. A quoi pouvait bien ressembler l’odeur du Temps? A celle de la poussière, des horloges et des gens. Et si on se demandait quel sorte de bruit faisait le Temps, ce ne pouvait qu’être celui de l’eau ruisselant dans une grotte obscure, des pleurs, de la terre tombant sur des couvercles de boîtes aux échos caverneux, de la pluie.

In les "Chroniques martiennes"

Et ma citation préférée:

"Dans des bateaux bleus et légers, se dressaient des formes violettes, des hommes masqués, des hommes aux visages d'argent, avec des yeux d'étoiles bleues, des oreilles d'or sculpté, des joues d'étain et des lèvres serties de rubis, des hommes aux bras croisés, des martiens."

Autant j'ai eu les boules quand Ballard s'en est allé, autant là, l'absence se fait encore plus forte. Pour maintes raisons, la première étant que "Les chroniques" et autres furent peut-être le premier exemple perso rencontré de ce que j'attendais profondément et viscéralement de la SF et dans le fond et surtout dans la forme...!

		Citation : ainsi que celles d'horreur-SF comme La 3ème expédition (qui marqua Stephen King), Celui qui attend

Je viens de lire Celui qui attend et je dois bien dire que je suis bluffé par ce texte. Dépouillé jusqu'à la simplicité, il se révèle être une mécanique aussi impeccable qu'implacable, digne du meilleur Matheson !

Et oui, celui qui attend n'est pas sans rappeler un certain monstre né de l'homme et de la femme alors qu'ici:

"Je vis dans un puits. Je vis comme une fumée dans un puits. Comme une haleine dans une gorge de pierre...."

Effectivement, il me rappelle aussi une très belle nouvelle d'Andrew Weiner : En songes.

Pour continuer dans la veine poétique, Vacances est assurément -et je pèse mes mots- l'un des plus beaux textes de Bradbury.

		Olivier : Celui qui attend

Souvenir, souvenir... : ce titre faisait partie, avec d'autres recueils Librio, de mon premier achat SF.

Je viens de lire quelque part (où..?) que quelqu'un aurait eu l'idée de proposer d'associer sur le Net "Error 451" aux censures d'état..!