Entrée en matière :
"J'ai peur. Cordélia repoussa le rideau de la fenêtre du salon de la résidence Vorkosigan, et son regard plongea dans la rue inondée de soleil, trois étages plus bas. Un long véhicule argenté s'était engagé dans l'allée semi-circulaire menant au portail. Une fois passée la grille aux barreaux acérés et les massifs d'arbustes importés de la Terre, il fit halte. C'était une voiture officielle. La porte arrière s'ouvrit et un homme en uniforme vert en sortit. Bien que la vue plongeante deformât la perspective, Cordélia reconnut le commandant Illyan à ses cheveux bruns..."
L'histoire :
Barrayar. La planète des armées brutales et sanguinaires où habite Vorkosigan, le "boucher de Komarr". Celui-ci vient d'être nommé régent du gouvernement. Une période de paix est sur le point de commencer apres la défaite contre les Betans. Malgré l'immense tâche de redorer le blason barrayaran, il semble qu'il puisse s'en sortir, d'autant plus qu'il est heureux depuis qu'il a épousé Cordelia Naismith, d'origine bétane, qui est sur le point de lui donner un héritier. Jusqu'à l'attentat.
Rien de grâve pour les deux époux sauf que le bébé est irrémédiablement affecté et naîtra avec un problème de calcification osseuse, risquant de perturber dangereusement sa croissance.
Une guerre civile est sur le point d'éclater...
Barrayar, deuxième volet de la saga Vorkosigan, est un roman où l'auteur a su se déjouer des stéréotypes du space 'op qu'elle n'avait su éviter dans son premier roman. Ici, l'action y est présente, mais les personnages sont plus fouillés, la civilisation féodale de Barrayar y est plus détaillée et plus intéressante. Moins de clichés, plus de rebondissements, l'auteur y a acquis plus de maturité dans l'écriture.
Les choses sont beaucoup moins faciles, ici, que dans le Cordélia Vorkosigan, trop simpliste. Plus de souffrance, plus épique AMHA, Cordélia aura à se battre pour y survivre, ainsi que son enfant.
Le véritable cycle est commencé et on entre dans le sujet. A suivre...
Extraits :
"- Descendez les ! souffla Cordelia à l'oreille du Bothari.
En même temps, elle empoigna son neutraliseur et fit feu.
Ce fut comme si le sergent émergeait d'un seul coup de l'état de transe dans lequel il se trouvait : comme un fou, il tira dans la fraction de seconde qui suivit. Tous deux avaient visé la même cible, le colonel, qui s'effondra. D'un bond, Bothari alla s'accroupir derrière l'un des véhicules à l'arrêt et continua d'actionner la détente. Deux gardes s'effondrèrent. Les autres s'abritèrent derrière les voitures."
"Un fracas de verre brisé et une sourde déflagration réveillèrent Cordélia. Il faisait nuit noire. Elle avala une gorgée d'air et tressaillit. QUelque chose d'acide lui brûlait les poumons, la bouche, les narines, les yeux. Un arrière-goût, immonde lui donna l'impression que son estomac lui remontait à la gorge. Vorkosigan, couché à côté d'elle, émergea brusquement de son sommeil en poussant un juron.
- C'est une grenade à la soltoxine ! s'ecria-t-il. Ne respire plus !"