« - Lieutenant Vorkosigan, vous avez une visite.
Le garde, crispé, s’écarta pour laisser entrer l’individu qu’il escortait dans la chambre d’hôpital avant de refermer la porte derrière lui.
Le nez retrousser, l’œil vif, ainsi que l’expression franche et douce du visage, prêtaient à cet homme un faux air de jeunesse malgré ses tempes grisonnantes. Son costume civil était de coupe et de couleur discrète, à l’image de celui qui le portait. De la lointaine époque où il avait exercé les fonctions d’agent secret, Simon Illyan, le chef de la sécurité impériale de Barrayar, avait gardé l’habitude de passer inaperçu… »
L’histoire :
Miles revient de sa dernière mission dans un sale état. En effet, ses os fragiles depuis sa naissance ne sont pas un avantage pour un agent secret. Son commandant Illyan vient le voir pour une affaire grave : les opposants au Comte Vorkosigan sont en train d’éplucher les comptes et ont découvert que les notes de frais du jeune Vorkosigan sont plutôt élevées. Un détournement de fonds ?…
Trois histoires.
Bujold
a rassemblé dans ce roman 3 aventures de Miles où le jeune agent secret devra résoudre seul plusieurs énigmes.La première sera de trouver l’assassin d’un jeune bébé dans la province du seigneur Vorkosigan, la deuxième sera de délivrer un scientifique des griffes d’un notable de l’ensemble de Jackson, la troisième étant de délivrer un militaire d’une prison de haute sécurité cétagandane.
Exit l’humour lourd, voire lourdingue du roman précédent Cetaganda,
Bujold
se reconcentre sur l’intrigue, les énigmes et situations desquelles Vorkosigan doit s’extraire.Bujold
ose aborder des thèmes tels que les pratiques ancestrales pour purifier la lignée génétique des familles des enfants difformes, la manipulation génétique mais aussi l’emprisonnement et la torture psychologique des prisonniers dans le respect des lois en vigueur.J’ai particulièrement apprécié la troisième aventure où, pour une fois, l’auteur ne dévoile rien des intentions du héros, ce qui rend la fin un rien surprenante.
Après la déception de Cetaganda, ce roman m’a redonné goût à poursuivre les aventures de Miles Vorkosigan. Un retour gagnant aux recettes du début de la saga.
Extraits :
« Miles se jeta à l’entrée du sas, tendant la main. L’avait-elle saisie ? Jamais il ne saurait, car sa main droite n’était qu’un poids mort. Le visage de Béatrice ne fut bientôt plus qu’une tache floue, happée par le vide.
Un silence, un grand silence se fit dans la tête de Miles. Le mugissement du vent et des moteurs, les cris et les protestations se perdaient quelque part entre ses oreilles et son cerveau qui n’enregistraient plus rien. Il ne voyait qu’une traînée blanche qui tombait en spirale, comme la vid d’un looping passant en boucle devant ses yeux aveugles. »